HomeBaromètreRENCONTRE GOUVERNEMENT/ SYNDICATS : « Nous attendons des réponses responsables », dixit Olivier Ouédraogo, SG CSB

RENCONTRE GOUVERNEMENT/ SYNDICATS : « Nous attendons des réponses responsables », dixit Olivier Ouédraogo, SG CSB


Le mouvement syndical burkinabè est en alerte ! Il exige l’examen de sa plateforme minimale remise aux autorités de la transition le 1er mai dernier. Cette plateforme porte essentiellement sur la relecture de trois lois portant amélioration des conditions de travail des agents de la Fonction publique et du privé. L’Unité d’action syndicale (UAS) a animé une conférence de presse le 6 août 2015 à Ouagadougou, pour donner de la voix sur la question. Elle souhaite qu’une réponse idoine soit trouvée au cours de la prochaine rencontre entre le gouvernement et les syndicats, prévue du 1er au 10 septembre prochain.

 

La transition tire vers sa fin, mais la majorité des préoccupations des travailleurs est restée en l’état. Il s’agit, entre autres, de la plateforme sur la relecture de la loi 013 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction publique, celle 027 portant collectivités territoriales et la loi 028 portant Code du travail au Burkina. Accusant le gouvernement de la transition de mutisme vis-à-vis de ces revendications, l’Unité d’action syndicale (UAS) veut prendre à témoin l’opinion publique en général et les travailleurs en particulier. Au cours de la conférence de presse qu’elle a animée le 6 août dernier, elle a décliné l’engagement pris par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida him self, conformément au chronogramme qui suit : « Le 10 août 2015, transmission des réponses du gouvernement à l’UAS ; le 17 août 2015 au plus tard, l’UAS doit retourner ses observations sur les réponses au gouvernement ; le 21 août 2015, rencontre des différents secrétaires généraux des ministères pour traitement des observations de l’UAS ; le 26 août 2015, rencontre des différents ministres sur les nouvelles propositions ; le 1er septembre 2015, début de la rencontre gouvernement/syndicats, qui prendra fin au plus tard le 10 septembre 2015 », a précisé le président du mois des centrales syndicales, Yamba Georges Koanda. Selon ses explications, cette programmation fait suite à une audience qu’ils ont eue avec le chef du gouvernement, le 4 août dernier.

« Nous ne demandons pas une augmentation de salaire »

D’ores et déjà, les syndicats ont émis le souhait de voir les autorités de la transition honorer leurs engagements. «Le gouvernement a intérêt à bien mûrir ses réponses, car nous attendons des réponses responsables à même de résoudre les problèmes des travailleurs », a souligné Guy Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè (CSB). Embouchant la même trompette, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, a estimé que leur plateforme peut être résolue en une semaine s’il y a la volonté politique. « Nous n’avons pas introduit un cahier de doléances. C’est une plateforme minimale, car nous ne demandons pas une augmentation de salaire », a-t-il précisé. Pour lui, cette plateforme s’articule autour d’un certain nombre de textes qui doivent être relus afin de permettre aux travailleurs de vivre de façon décente et digne. « La liberté syndicale et la question du respect de la dignité du travailleur dans son milieu de travail sont bafouées. Cela nous tient à cœur et on ne peut pas permettre à ce que le législateur légifère des textes dont le contenu est esclavagiste », a-t-il constaté. Puis d’expliquer : « Par exemple avec l’article 32 du Code du travail qui stipule que l’employé peut renouveler son contrat de travail à durée déterminée « N » fois, nous rencontrons des contrats de travail de 6 à 4 mois, voire moins. Ce qui permet à l’employeur et au patronat de licencier l’employé à la fin du contrat, une fois que ce dernier ne fait pas ses affaires personnelles et ce, sans tenir compte souvent des efforts de l’employé. Nous avons aussi l’article 74 qui stipule que même si vous êtes abusivement licencié, les dommages et intérêts qu’on doit vous verser ne doivent pas dépasser 18 mois de salaire. Nous avons jugé que cela empiète sur le pouvoir judiciaire, car il n’appartient pas à un député de faire voter une loi qui arrête déjà la décision judiciaire. Il appartient à la Justice d’analyser les conditions dans lesquelles l’employé a été licencié avant de situer les responsabilités ». Pour ce qui est de la loi portant collectivité territoriale, il a constaté qu’avec la décentralisation, c’est souvent les mairies ou les hauts-commissariats qui s’occupent des salaires de leurs agents. Cette loi doit être, à son avis, révisée, d’autant plus que les différentes collectivités territoriales n’ont pas les mêmes revenus ni les mêmes niveaux de partenariat. Par conséquent, a-t-il poursuivi, elles ne peuvent pas payer leurs fonctionnaires avec le même montant salarial. « Vous pouvez trouver deux provinces collées, mais étant donné qu’elles n’ont pas les mêmes revenus, leurs enseignants ne peuvent pas percevoir les mêmes salaires. Un enseignant dans la zone A peut se retrouver avec 40 000 F CFA par mois comme salaire, pendant que son collègue de la zone B perçoit plus de 70 000 F CFA. C’est une injustice sociale », a-t-il fulminé. Au regard de ce constat, il a jugé que l’Etat devra avoir un regard sur toutes les collectivités territoriales afin de permettre à tous les employés d’être traités sur le même pied. Du reste, l’UAS Burkina a fait le compte-rendu de la rencontre sous-régionale de l’UAS, tenue à Cotonou au Bénin, du 23 au 27 juillet dernier.

Mamouda TANKOANO

 


Comments
  • Décidément, mon ami LOADA me déçoit. Dites moi bonnes gens, qu’a-t-il fait depuis son arrivée à la Fonction publique? Voyez les reformes entreprises par son jeune frère BAGORO de l’habitat. Au de s’attaquer aux vrais problèmes, il réchauffe les vieilleries comme DIAN et ALIAS qui n’ont aucune plus-value pour le suivi des carrières car ces dernières n’ont jamais été bien actualisées. Pire, la Fonction publique elle-même continue de prendre des actes manuels. A quoi servent DIAN et ALIAS pour des actes invisibles sur le SIGASPE ou une carrière non mises à jour?
    Nous passons outre les reformes attendues par la population en général et les insurgés en particulier.

    7 août 2015
  • Compréhensible, légitime encore, mais vaut mieux attendre ceux qui s’installent à partir de novembre. Eux ont un programme politique, social, économique en bonne et due forme.

    8 août 2015

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