HomeA la uneRENTREE LITTERAIRE DU FASO 2016 : Sous le signe de l’éveil des consciences

RENTREE LITTERAIRE DU FASO 2016 : Sous le signe de l’éveil des consciences


La Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) veut éveiller les consciences des humains, notamment  des jeunes à travers l’écriture.  C’est le combat amorcé à travers la 5e  édition de la rentrée littéraire du Faso, intervenue le 12 novembre 2016, au Centre national des archives à Ouagadougou. Placée sous le thème : « Ecriture et éveil des consciences », ladite rentrée a connu la participation des Hommes de Lettres, de culture et des savoirs dont le parrain, Me Frédéric Pacéré Titenga, auteur d’une soixantaine d’œuvres et Boureima Jérémie Sigué, journaliste  écrivain.

L’écrit s’inscrit durablement dans l’éveil des consciences. C’est fort de cette conviction que la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) a, lors de la rentrée littéraire du Faso 2016, appelé les écrivains à jouer leur rôle d’éveilleurs de conscience sans aucune prétention et la jeunesse à s’abreuver à la source des savoirs écrits. Mais avant d’aborder l’aspect relatif à l’éveil des consciences qui constitue le thème central de cette 5e édition, le président de la SAGES, Dr Dramane Konaté, a tenu à rendre hommage aux précurseurs de l’éveil des consciences, notamment Nazi Boni et Joseph Ki-Zerbo, à travers un exposé sommaire sur leurs œuvres.  L’ouvrage du premier, « Crépuscule des temps anciens », qui évoque la révolte et l’insurrection surtout du peuple bwa dans les années 1915-1916, est, selon Dr Konaté, une mine d’informations. Car, dira-t-il, on y trouve des précisions inouïes, des noms de personnages emblématiques, des lieux, des heures et même des minutes. Aussi a-t-il invité les autorités en charge de l’enseignement à utiliser davantage cet ouvrage, surtout ses aspects historiques, dans les programmes d’enseignement, pour contribuer à l’éveil des consciences, notamment celles de la jeune génération. Faisant un parallèle avec l’ouvrage du second, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, qui a réécrit « L’Histoire de l’Afrique », le président de la SAGES a laissé entendre que ce dernier contribue également à l’éveil des consciences.  Pour lui, en réécrivant l’Histoire de l’Afrique, cet historien a voulu mettre à la disposition des Africains, une œuvre scientifique pour repenser leur civilisation car, tout ce qui est servi par le colonisateur n’est pas exact. Selon Dramane Konaté, Joseph Ki-Zerbo a voulu qu’on se fonde sur la culture endogène, que l’on travaille pour l’émergence d’une néo-culture africaine. Outre les œuvres de ces deux hommes de Lettres dont il a loué la contribution à l’éveil des consciences, il a aussi magnifié l’ouvrage « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » de Boureima Jérémie Sigué, journaliste écrivain et Fondateur des Editions « Le Pays ».  Cet ouvrage, a indiqué Dr Konaté, rejoint l’idée de Joseph Ki-Zerbo «A quand l’Afrique ?» et a marqué l’histoire récente du pays et continue de faire effet sur le reste du continent. Face à la culture occidentale qui se veut envahissante, il faudrait aussi, a-t-il estimé, une culture de résistance.

Mettre l’Afrique au centre de la mondialisation

Il y a certes des techniques d’information et de communication, mais elles ne sont que des outils et chacun doit y mettre le contenu qu’il veut, qu’il souhaite, a signifié Dramane Konaté. Un avis partagé par Fernand Sanou, enseignant à la retraite à l’Université de Ouagadougou, qui estime que l’Afrique ne doit plus être dépendante d’autres cultures. Pour lui, la bataille que la génération actuelle doit mener, c’est de mettre l’Afrique au centre de la mondialisation. Pour sa part, le Directeur général du livre et de la lecture publique (DGLLP), Boukary Diallo, a loué l’initiative de la SAGES car, a-t-il dit, toutes les actions qu’elle mène entrent en droite ligne des activités du ministère de la Culture, des arts et du tourisme. Il a surtout encouragé les auteurs à déposer leurs œuvres à la Bibliothèque nationale qui constitue le patrimoine national, comme l’exige la loi. Selon le parrain, Me Frédéric Pacéré Titenga, la rentrée littéraire est fondamentale pour les écrivains, mais aussi et surtout pour le pays, car elle permet de réfléchir sur un thème, d’essayer de « nous connaître nous-mêmes, nous redéfinir nous-mêmes » pour faire connaître l’Afrique, la plume et la production littéraire. Il n’a pas manqué de souligner la pertinence du thème de cette 5e édition de la rentrée littéraire au cours de laquelle l’écrivain Karim Yabré a dédicacé son œuvre de 54 pages intitulé : « Les malheurs de mes bonheurs » et portant sur la recherche de l’identité culturelle de l’Afrique. Pour Me Pacéré, si l’Afrique est en train de perdre certaines de ses valeurs, c’est parce que les Africains ne sont pas conscients de l’importance de leur culture.

Dabadi ZOUMBARA

 


Comments
  • Où est l’éveil à votre niveau?

    14 novembre 2016

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