HomeCHRONIQUE DU FOUREPARATION DES SINISTRES PAR LES ASSURANCES  : Il faut revoir les choses  

REPARATION DES SINISTRES PAR LES ASSURANCES  : Il faut revoir les choses  


J’imagine dans quelle galère se retrouvent beaucoup de malades et leurs proches de mon pays, le Burkina Faso, depuis le 7 octobre 2024. En effet, une bonne partie de ceux qui ont contracté une assurance-santé auprès des compagnies d’assurance de ce pays, ne peuvent plus se faire servir en produits dans les pharmacies. Cette situation, malheureusement, a été créée par des divergences entre les compagnies d’assurance et les officines pharmaceutiques. Du moins, le Groupement d’intérêt économique des pharmaciens du Burkina a suspendu le service des Bons des Organismes tiers payeurs (OTP). Pour les non-initiés, le tiers payant constitue un moyen qui facilite un accès à crédit aux produits de santé et prestation de santé. Au moment où je trace ces lignes, seuls les clients de trois ou quatre compagnies d’assurance peuvent encore se rendre en pharmacie et repartir avec des médicaments et ou bénéficier d’autres prestations de santé.  Pourquoi un tel coup de sang de la part des officines pharmaceutiques ? En réalité, c’est une affaire d’argent. On dit souvent chez nous que l’argent n’aime pas le bruit. Mais chez les pharmaciens, il en va autrement, puisqu’ils ont opté pour le « make noise » pour réclamer « le remboursement effectif des retenues pour exclusions, la fin de ces retenues et le paiement des factures non encore payées ». C’est dire si les clients paient les pots cassés dans une affaire de sous entre deux parties. Ni les excuses, ni les assurances de l’un et de l’autre camp, ne peuvent stopper les conséquences fâcheuses de leurs mésententes sur les pauvres clients qui ne méritent pas d’être traités de la sorte.

 

Mettre davantage d’ordre dans le secteur

 

Les questions de santé, fondamentalement sensibles, sont liées à la survie de l’Homme. Que des citoyens de notre pays viennent à être privés d’accès à des soins, pour des fautes commises par une tierce personne, ça peut saouler.  Moi, « fou » qui ne peux pas malheureusement bénéficier de couverture santé comme beaucoup d’autres Burkinabè pour raison de pouvoir d’achat, j’espère bien que ces pharmaciens et ces assureurs vont vite trouver un terrain d’entente, sinon ils seront tous coupables des drames qui surviendraient du fait de la situation qu’ils viennent de créer. Cela dit, j’ai envie de dire deux mots aux compagnies d’assurance. Mais avant, je voudrais les féliciter pour les facilités d’accès à certains de leurs services. Cependant, pour être sincère avec vous, il y a bien de choses que je souhaite que vous revoyiez dans vos pratiques. Je remarque que quand vos agents commerciaux vont vers les potentiels clients, ils sont très joviaux, très courtois et donnent toujours envie d’acheter vos produits. Mais une fois que le client souscrit, les relations avec vous deviennent parfois tendues, une fois qu’ils ont des problèmes de sinistres. Dans mon grin, beaucoup de mes camarades se plaignent de vous. Par exemple, pour se faire rembourser après un sinistre, quand on n’est pas en assurance tout risque, il faut user ses souliers. Des fois, les  gens ont l’impression que vous faites traîner les choses, juste pour les dissuader de poursuivre les procédures engagées pour rentrer dans leurs droits. Lire et comprendre vos contrats, ne sont déjà pas une mince affaire. Bref, il est vrai que tous vos clients ne sont pas de bonne foi mais, je pense que vous devriez faire le maximum pour abréger les souffrances de ceux qui vous ont fait confiance. La suspension par vos partenaires des officines pharmaceutiques, des bons de prise en charge pharmacie, devrait être une occasion de remise en cause pour mieux servir la cause de vos clients comme le disent tous vos slogans publicitaires. Parce que c’est quelque chose de très grave qui se déroule aujourd’hui. Peut-être finirai-je encore par demander à l’Etat de taper du point sur la table quand bien même l’Etat n’aurait pas toujours tous les leviers à actionner. Au demeurant, l’Etat a-t-il intérêt à taper sur les compagnies d’assurance qui sont de grosses boîtes pourvoyeuses d’impôts, de taxes et d’emplois ? En fait, il ne s’agit pas de taper sur les compagnies d’assurance concernant les différentes récriminations. Il est question surtout de mettre davantage d’ordre dans le secteur et de rétablir une relation de confiance véritable et sincère entre partenaires.

 

Le « Fou »


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