HomeA la uneREPONSE DU GSIM A L’APPEL D’IBK

REPONSE DU GSIM A L’APPEL D’IBK


Le mois dernier, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), déclarait à qui voulait l’entendre, qu’il était disposé à négocier avec certains leaders djihadistes, en l’occurrence Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Ces deux hommes, membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ont répondu favorablement à l’appel du chef de l’Etat non sans conditions. En effet, dans un communiqué publié sur Internet, ils estiment que le dialogue que les autorités de Bamako appellent de tous leurs vœux, n’est envisageable qu’après le départ des forces étrangères du Mali, notamment les troupes françaises et les soldats de la MINISMA. Autant dire que le dialogue souhaité par IBK , avant même son entame, a déjà échoué puisqu’on voit mal les autorités maliennes prendre le risque de demander aux forces étrangères en présence, de plier armes et bagages. Surtout au regard de la recrudescence des attaques terroristes au Mali et plus généralement dans la bande sahélo-saharienne . En tout cas, le GSIM voudrait décliner l’offre de dialogue de IBK qu’il ne s’y pendrait pas autrement d’autant qu’il est prévu, dans les jours à venir, le déploiement de nouvelles forces françaises, africaines et européennes en terre malienne. A moins que sa posture ne relève d’une stratégie qui consiste à réclamer tout le bras dans l’espoir d’obtenir l’avant-bras, c’est-à-dire qu’à défaut de faire partir les forces étrangères, Bamako demande à ses partenaires de surseoir au déploiement annoncé de troupes supplémentaires.

Le départ des troupes étrangères, exigé par le GSIM, n’est qu’une étape qui, si elle est franchie, appellera à d’autres préalables

Quoi qu’il en soit, le risque est grand que ce dialogue n’ait pas lieu. Car, ce serait une manière pour Bamako de se laisser dicter sa conduite par des terroristes, voire de se faire hara-kiri si elle accède à cette revendication qui traduit la volonté de ces derniers de négocier avec un rapport de forces en leur faveur. Et là, il ne faudrait pas être surpris de voir Iyad et ses sbires remettre en cause la laïcité et l’indivisibilité de l’Etat malien, en exigeant que soit instaurée la charia. C’est ce qui fait dire à certains que le départ des troupes étrangères, exigé par le GSIM, n’est qu’une étape qui, si elle est franchie, appellera à d’autres préalables que ne manqueront pas de poser les groupes djihadistes. Car, pour ces derniers qui se sentent gonflés à bloc, la démarche du chef de l’Etat malien traduit un aveu d’impuissance si fait qu’ils se disent prêts à négocier, le couteau sur la gorge de l’adversaire. C’est la preuve, pour ceux qui en doutaient encore, qu’il est difficile de négocier avec des terroristes; tant ils sont ondoyants et insaisissables . Le seul moyen de les domestiquer, c’est de les acculer jusque dans leurs derniers retranchements de sorte à ce qu’ils se sentent en position de faiblesse. Là, ils n’auront pas d’autre choix que de courber l’échine.

B.O


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