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REPORT DES FESTIVITES DU 11-DECEMBRE


Le Conseil des ministres du 25 novembre dernier, a adopté, au titre du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, un rapport relatif à la commémoration du 11- Décembre  à Ziniaré. Il a été décidé du report de cette fête à 2022.  Le gouvernement justifie ce report par le contexte national « marqué par l’insécurité aggravée ces dernières semaines ». A cela, il ajoute « la nécessité d’un recueillement en mémoire des victimes des attaques terroristes ». Rendez-vous est donc pris pour 2022, toujours à Ziniaré. Toutefois, la commémoration du 11-Décembre  sera marquée symboliquement par une prise d’armes suivie de décorations dans les 13 chefs-lieux de régions du Burkina Faso, a précisé le conseil des ministres. Il faut rappeler que depuis que la commémoration des festivités du 11- Décembre a été rendue tournante, c’est la deuxième fois que l’on assiste à un report de ladite fête. Le premier report a concerné Kaya. En effet, programmée initialement pour se tenir dans la capitale de la région du Centre-Nord, la commémoration du 11 décembre 2015 a finalement été reportée au 11 décembre 2016. Ce report avait été causé essentiellement par le coup d’Etat de septembre 2015. La conséquence immédiate de cet événement malheureux avait été, entre autres, l’arrêt de bien des travaux à Kaya. La région avait jugé nécessaire de dépêcher une forte délégation à Ouaga pour rencontrer les autorités de la Transition en vue d’un  report de l’événement. Les autorités avaient accédé à la requête, à la grande joie des populations de la région. Cette fois-ci, le report est dû à l’insécurité aggravée de ces dernières semaines et à la nécessité d’un recueillement en mémoire des victimes des attaques terroristes. Les raisons invoquées sont inattaquables.

 

 

L’occasion est bonne pour plaider pour la commémoration tournante du 11-Décembre tous les deux ans

 

 

En effet, le contexte du Burkina n’est pas à la fête. Il est plutôt au deuil et au recueillement pour rendre hommage aux nombreux agents des Forces de défense et de sécurité, aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et aux civils tombés sous les balles assassines des forces du mal. L’attaque d’Inata est venue, peut-on dire, scier littéralement le moral des Burkinabè au point que bien d’entre eux se posent encore des questions légitimes en lien avec la gouvernance sécuritaire des premiers responsables du pays. Et tant que ces derniers ne vont pas revoir leur copie, de manière à faire retomber l’angoisse et la colère des Burkinabè, l’on ne voit pas comment les autorités vont réussir à motiver les citoyens de ce pays meurtri et humilié, à se rendre à Ziniaré pour acclamer les parades militaires, les acrobaties osées des motoristes de la gendarmerie nationale et de la police nationale ou encore la traditionnelle et exceptionnelle chorégraphie des Majorettes. Et puis, les troupes militaires défilantes auront-elles le moral pour exécuter des pas bloqués dignes de l’art militaire alors qu’elles viennent de porter sous-terre un nombre effarant de leurs frères d’armes ? Le gouvernement a donc pris la bonne décision. En tout cas, la décence et le bon sens la commandaient. D’ailleurs, peu avant la prise de la décision du report par le Conseil des ministres, des populations de Ziniaré avaient battu le macadam pour demander le report de la commémoration de l’évènement. De ce point de vue, l’on peut dire que cela vient quelque part légitimer et justifier le report de l’événement. Certes, toute décision comporte sa part d’inconvénients, mais dans le cas d’espèce, les avantages noient littéralement les inconvénients. Ailleurs, l’on avait demandé le report  au regard des retards constatés dans l’exécution des travaux par certaines entreprises. C’était le cas de Banfora. Le gouvernement n’avait pas accédé à cette requête. Et une partie de la population avait partagé cette attitude. Pour le cas de Ziniaré, nous ne sommes pas dans le même schéma. Mais de là à surseoir aux travaux, au regard de la nouvelle donne, il y a un pas que les entrepreneurs en charge de l’exécution  des chantiers, ne devraient pas franchir. Bien au contraire, ils doivent mettre ce report à profit pour réaliser tous les chantiers dans les délais et dans les règles de l’art. En tous les cas, les entrepreneurs qui seront pris à défaut dans l’exécution de leur contrat, n’auront aucune excuse.  Et l’occasion est bonne pour plaider pour la commémoration tournante des festivités du 11-Décembre, non pas tous les ans, mais tous les deux ans. Et cette suggestion  vient à point nommé. Car, la formule actuelle a montré toutes ses limites et Ziniaré vient boucler la  série de la commémoration tournante des festivités du 11-Décembre. L’on peut également suggérer au gouvernement, maintenant que la boucle a été bouclée, de songer à réparer les grands torts qui ont été causés aux premières régions  qui ont abrité la commémoration tournante des festivités du 11-Décembre. A titre d’illustration, l’on peut citer Fada et Ouahigouya. Alors que d’autres capitales de régions ont bénéficié de plus de 40 kilomètres de routes bitumées, ces pauvres villes n’ont eu que quelque 9 kilomètres chacune. La République doit au plus vite réparer cette injustice sans tarder. Dans la perspective de la poursuite de la commémoration tournante, puisque les populations semblent adhérer au principe, il serait heureux de soumettre la question à un débat large et participatif de manière à faire émerger un consensus national sur le format que les Burkinabè veulent donner à la  commémoration du 11-Décembre.

 

Sidzabda

 

 


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