REPRESAILLES ET INTIMIDATIONS CONTRE DES DENONCIATEURS ET LANCEURS D’ALERTES : L’ASCE-LC doit prendre ses responsabilités
Les lanceurs d’alertes et les dénonciateurs sont des acteurs incontournables dans la lutte contre la corruption. Et c’est peu dire. En effet, en matière d’informations, ils constituent des sources précieuses qui renseignent les structures compétentes engagées dans le combat pour la bonne gouvernance et la gestion vertueuse des ressources publiques. A travers des coups de fil, des dénonciations anonymes, ces hommes et femmes sont fortement mis à contribution dans la lutte contre la corruption qui, malheureusement, a la peau dure dans notre pays. Et si aujourd’hui, des structures de renom telles que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), ou encore le Réseau national de Lutte anticorruption (REN-LAC) ont pu prendre plusieurs détourneurs et autres prédateurs des deniers publics dans leurs filets, c’est en partie grâce à ces valeureux et courageux citoyens. Moi, fou, je suis tout admiratif de leur courage qui, il faut le dire, manque à bon nombre de Burkinabè, plus enclins à critiquer dans les gargotes qu’à dénoncer les fautifs auprès des services compétents. Je tiens donc à saluer le travail remarquable de tous les lanceurs d’alertes et les dénonciateurs, et les encourage à ne pas baisser les bras dans le combat noble qu’ils mènent pour la bonne cause. Parce qu’il faut le relever, leur travail n’est pas sans risque. En dénonçant les vols, les détournements, les comportements de patrons ou d’agents indélicats au sein des structures publiques comme privées, ces informateurs secrets subissent parfois des représailles et des intimidations au sein desdites structures.
Les représailles et les intimidations contribuent sérieusement à freiner la lutte contre la corruption
Certains patrons sont si rancuniers qu’ils sont prêts à torpiller les collaborateurs qu’ils soupçonnent d’avoir vendu la mèche. Et Dieu seul sait le nombre d’agents qui ont vu leur carrière basculer, tout simplement parce qu’ils ont osé dénoncer le boss. Des représailles qui ont contraint nombre d’agents à fermer les yeux et à garder le silence sur des pratiques tordues au sein de leurs services. Si fait que la plupart de ceux qui dénoncent dans les structures, sont des gens qui ont été licenciés et qui n’ont plus rien à perdre. En tout cas, une chose est certaine. Les représailles et les intimidations contribuent sérieusement à freiner la lutte contre la corruption. Ne me demandez pas comment ces intimidations et représailles sont possibles alors que les alertes et dénonciations sont supposées être anonymes. Moi aussi, je ne le sais pas. Les comptes, ils sont à demander aux structures de lutte anticorruption qui mettent à contribution ces acteurs mais qui ne prennent pas toujours les dispositions nécessaires pour assurer efficacement leur protection. Ces acteurs sont de précieux collaborateurs et il faut nécessairement renforcer les mécanismes de protection afin qu’ils continuent de jouer le rôle crucial qui est le leur dans la lutte contre la corruption. C’est dire donc que des structures comme l’ASCE-LC ou le REN-LAC, sont invitées à prendre leurs responsabilités. Si ces structures ont toujours rappelé et magnifié le rôle important que jouent ces acteurs dans leur combat contre la corruption, il est plus que jamais temps, au regard des multiples menaces qui pèsent sur eux, qu’elles fédèrent leurs énergies pour protéger leurs adjuvants. Et s’il le faut, attraire en justice tous les auteurs de représailles et leurs complices.
«Le Fou»