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REPRISE DES COMBATS EN LIBYE


Alors que l’heure est à la lutte contre le coronavirus sur fond de confinement et de trêve dans bien des pays de la planète, il en va autrement en Libye où les armes continuent de crépiter. En effet, pas plus tard que le 13 avril dernier, les combats ont repris de plus belle entre les forces du maréchal Khalifa Haftar et celles du gouvernement d’union nationale basé à Tripoli. Soutenues par la Turquie, ces dernières, à l’issue de frappes nourries et précises, sont parvenues à prendre le contrôle, dit-on, de six villes stratégiques dont Sabratha et Sorman. Ces deux villes susnommées étaient passées sous le contrôle des troupes de Haftar, respectivement en 2017 et 2019. Tout se passe, en effet, comme si la relative accalmie à laquelle l’on avait assisté les semaines écoulées, était mise à profit par les deux camps pour se faire une santé militaire. La preuve est que même après avoir repris le contrôle de quelques villes, l’aviation pro-Haftar a aussi réussi à repousser la progression des forces du gouvernement d’union nationale, tout en leur promettant de se venger incessamment. Et qui connaît Haftar sait que ce dernier n’est pas homme à capituler devant l’adversaire. Il ne tardera pas à organiser à nouveau une offensive sur Tripoli. Surtout que pour lui faire un pied de nez, les milices du GNA ont procédé à des incendies de postes de police et de centres pénitentiaires où étaient détenus des membres extrémistes de l’Etat islamique (EI) qui, du coup, ont été libérés pour aussitôt participer aux combats.

Le dossier libyen est si complexe qu’il y a lieu d’envisager une solution politique

Le ministre de l’Intérieur du GNA les a même désignés comme des « compagnons d’armes ». En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas demain la veille que la paix reviendra en Libye. Les choses se sont d’autant plus compliquées que les grandes puissances, au nom de leurs intérêts, passent le temps à souffler le chaud et le froid. En témoigne l’exemple de la Turquie qui ne fait plus mystère de son soutien au gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale. Dès lors, on comprend pourquoi, visiblement dépité pour avoir plusieurs fois sonné en vain le tocsin, le représentant spécial de l’ONU en Libye, avait fini par rendre le tablier. Ghassan Salamé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, en avait gros sur le cœur face à l’intrusion sans cesse des puissances occidentales dans la crise libyenne. En tout cas, les Occidentaux, il faut avoir le courage de dire, filent du mauvais coton. Car le dossier libyen est si complexe qu’il y a lieu d’envisager une solution politique, pour autant que l’on veuille aller vers une paix durable.

B.O


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