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REPRISE DU POUVOIR PAR LES TALIBANS EN AFGHANISTAN  


Depuis la reprise du pouvoir à Kaboul par les Talibans, bien des interrogations se posent à propos du Sahel. L’une d’elles, et de loin la plus lancinante, est de savoir si, à l’instar des Talibans, les fondamentalistes islamistes parviendront à imposer leurs visées hégémonistes en Afrique de l’Ouest par la création d’un califat en bonne et due forme ou par tout autre forme de gouvernance organisée. La question est d’autant plus fondée que ces combattants aux desseins encore obscurs, semblent avoir fait du contrôle de cette partie du continent africain, un objectif. A quelles fins ? Bien malin qui saurait, pour l’instant, le dire. En attendant, le constat est que malgré la vigoureuse riposte des armées du G5 Sahel aidées des forces internationales, la pieuvre tentaculaire est loin de rendre les armes. Au contraire, depuis quelque temps, les attaques meurtrières ne cessent de se multiplier dans l’espace sous-régional ouest-africain. Particulièrement au Mali, au Burkina Faso et au Niger qui souffrent le martyre depuis l’offensive manquée des islamistes sur Bamako en 2013, suivie de leur dispersion dans la nature après avoir été stoppés net dans leur progression vers la capitale malienne, par la France de François Hollande.

 

 

La lutte contre le terrorisme au Sahel va au-delà de la sécurité des pays concernés

 

 

 La dernière attaque en date a été enregistrée au Niger, le 16 août dernier, où une quarantaine de civils dont des femmes et des enfants, ont fait les frais de la folie meurtrière des terroristes. C’était à Darey-Daye, dans la localité de Banibangou, à l’Ouest du pays, dans la région de Tillabery proche de la frontière malienne. Une semaine plus tôt, c’est une cinquantaine d’autres civils qui étaient tués au Mali, le 8 août, dans des villages de la région de Gao, non loin de la frontière avec le Niger. Ce au moment où le Burkina Faso n’avait pas fini de pleurer la trentaine de victimes civiles et militaires tuées dans l’attaque du 5 août dernier dans la localité de Markoye, vers la frontière avec le Niger. C’est dire combien la situation sécuritaire reste encore bien délétère dans ces pays qui sont véritablement dans la tourmente, face à l’hydre terroriste qui ne leur donne pratiquement pas de répit.  Au point que le nombre de déplacés internes ne cesse de croître. Et si les terroristes devaient aussi empêcher les travaux champêtres comme cela a été donné de constater au Niger où des gens ont été froidement abattus en plein champ, il faut craindre, à la longue, qu’à la crise sécuritaire et sanitaire, vienne se greffer une crise alimentaire aux conséquences incalculables. C’est dire si l’heure doit être à la mobilisation générale,  pour éviter à tout prix que les fondamentalistes religieux installent leur pouvoir au Sahel. Les conséquences pourraient être désastreuses. Aussi bien pour les pays du Sahel que pour l’Europe dont ils constituent une porte d’entrée beaucoup plus proche que l’Afghanistan. C’est dire si la lutte contre le terrorisme au Sahel va au-delà de la sécurité des pays concernés, pour s’étendre aussi à celle de l’Europe qui demeure visiblement la première cible des islamistes.

 

 

Les Talibans sont connus pour leur rigorisme religieux qui cadre avec la vision de certains terroristes ouest-africains

 

 

En attendant, avec le retrait annoncé de Barkhane du Mali, rien ne dit que les terroristes ne se prendront pas à rêver de plus grandes conquêtes. En tout cas, comparaison étant ici raison, on peut penser qu’à l’instar du retrait de l’armée américaine en Afghanistan avec les conséquences que l’on sait, les signaux sont bons pour ces bandits.  A tout le moins, ils ne peuvent être que davantage ragaillardis par le scénario afghan qui s’est traduit par une reprise magistrale du pouvoir par les Talibans à Kaboul, au prix d’une résiliance de deux décennies. C’est dire s’ils ne vont pas cesser le combat. Et c’est ce qui rend l’avenir encore plus sombre si les pays du Sahel doivent être livrés à eux-mêmes. Comme quoi, dans cette guerre d’usure, il y a des raisons de nourrir des inquiétudes pour les pays du Sahel. Principalement le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui constituent le verrou de la sous-région. Surtout s’il se trouve des connexions ou autres ramifications entre les groupes armés qui évoluent au Sahel et les nouveaux maîtres de Kaboul qui ont retrouvé la plénitude de leurs moyens.  Les passerelles entre groupes islamistes ne manquant souvent pas en pareilles circonstances, alors que les Talibans sont connus pour leur rigorisme religieux qui cadre avec la vision de certains terroristes ouest-africains. 

 

« Le Pays »

 


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