RETOUR DE BUHARI A LONDRES POUR RAISON MEDICALE
Peut-on nier l’évidence ?
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, est depuis le 8 mai dernier, en séjour à Londres, en Grande Bretagne. Il devra y rencontrer son médecin qui, dit-il, a demandé à le voir pour un check-up. C’est le président Buhari himself qui l’a annoncé, le 7 mai dernier, sur son compte Twitter, relançant du coup la polémique sur son état de santé. Car, faut-il le rappeler, le chef de l’Etat nigérian avait déjà, la semaine dernière, fait escale à Londres alors qu’il revenait de Washington où il avait été reçu en audience par son homologue américain, Donald Trump. Son entourage avait, dans un premier temps, évoqué « une opération de maintenance », avant de reconnaître que le président Buhari avait, à l’occasion, rencontré son médecin. Alors, pourquoi en moins d’une semaine, le numéro un des Nigérians retourne-t-il à Londres ? Son état de santé s’est-il davantage dégradé ? Autant de questions que l’on peut se poser, quand on sait que Buhari y a déjà séjourné plus de cinq mois pour des soins, l’année dernière, sans que le peuple ne sache jusqu’à ce jour de quoi il souffre exactement, le nom de la maladie n’ayant jamais été officiellement communiqué. En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que Buhari, en retournant illico presto à Londres pour raison médicale, apporte de l’eau au moulin de ses adversaires, surtout que la présidentielle de 2019 se profile à l’horizon. Ils en feront, sans doute, un thème de campagne.
Buhari a désormais son avenir derrière lui
Déjà, du fait de ses absences répétées, en 2017, certains opposants n’avaient pas hésité à lui demander de débarrasser le plancher, parce que juridiquement « empêché ». Naturellement, leur cri du cœur n’avait pas été entendu puisque le valétudinaire président est toujours aux affaires. Ce qui n’est pas sans rappeler le cas de l’Algérie où le président Abdel Aziz Bouteflika dirige le pays en fauteuil roulant et ce, depuis quelques années. Que voulez-vous ? Nous sommes au Gondwana où tout ou presque tout, est possible. Car, sous d’autres cieux, la candidature de Buhari devrait tout simplement être recalée pour la prochaine présidentielle, son bulletin de santé étant suffisamment éloquent. Buhari, il faut l’avouer, avec ses 75 hivernages, a désormais son avenir derrière lui. La preuve, on se rappelle qu’en août dernier, à travers un discours télévisé qui avait duré moins de trois minutes, il avait tenté de rassurer ses compatriotes qu’il se portait comme un charme. Mais comme la nature, très jalouse, ravit, chaque jour qui passe, par petites doses, les forces qu’elle nous a prêtées, le revoilà parti pour Londres pour des soins. C’est la preuve donc que l’on ne peut pas nier l’évidence, tout comme l’on ne peut pas cacher le soleil avec son doigt.
B.O