HomeBaromètreROCH MARC CHRISTIAN KABORE, président du MPP : « Ce n’est pas par un coup de baguette magique que l’on peut dissoudre le RSP »

ROCH MARC CHRISTIAN KABORE, président du MPP : « Ce n’est pas par un coup de baguette magique que l’on peut dissoudre le RSP »


L’analyse et la position du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) sur la situation nationale et les grandes articulations du congrès d’investiture de son candidat à la présidentielle du 11 octobre prochain, de même que les questions de confection des listes aux législatives étaient au menu d’une conférence de presse tenue le 21 juillet 2015, au siège du parti à Ouagadougou, et présidée par son président, Roch Marc Christian Kaboré.

 

«Ces dernières semaines, notre pays, notre peuple, les organes de la transition que nous avons ensemble mis en place, se sont retrouvés pris à partie par des soubresauts dont personne ne peut dire qu’ils sont d’une nature objective », a déclaré le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré. C’était lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti, le 21 juillet dernier, au cours de laquelle il a abordé des sujets liés à la situation nationale et à la vie du parti. A propos de la situation nationale, il dira qu’en considérant les premières tentatives d’arrêt ou de confiscation de la transition, on ne peut pas s’empêcher d’observer que celle-ci est mise à rude épreuve dans ses fondements et ses objectifs, pour des intérêts personnels. En réponse à cette crise, le président Roch Marc Christian Kaboré a indiqué que son parti « apprécie à sa juste valeur les décisions prises par le chef de l’Etat de préserver le consensus originel qui a présidé à la mise en place de la transition par le maintien de ses trois composantes, par le maintien du Premier ministre à son poste et par le maintien du calendrier électoral ». Mais quel est le véritable problème entre le RSP et le Premier ministre, puisque cela semble être à la base de la crise ? A cette question, Roch Marc Christian Kaboré dit qu’il ne saurait répondre. Et d’ajouter que lorsque le Cadre de concertation des partis politiques (CCPP) a rencontré le président du Faso et le Cadre de concertation des sages, « on sait qu’il y a une crise, mais personne n’a les éléments pour dire quelle est la base de la crise », confie-t-il. Toutefois, le premier responsable du MPP précise qu’ils s’en sont tenus à des positions de principe qui sont, entre autres, de s’en tenir au respect de la date du 11 octobre. Pour lui, il ne s’agit pas d’aller coûte que coûte à des élections, mais de bien les organiser dans l’équité, afin que les Burkinabè puissent choisir sereinement leurs futurs dirigeants. Par rapport à la position du MPP sur la dissolution ou non du RSP, le président Roch Marc Christian Kaboré a réagi. Selon lui, il ne « s’agit pas de crier qu’il faut dissoudre le RSP et croire qu’il sera dissous par un coup de baguette magique ». Ce n’est pas une simple signature qui pourra le faire, souligne-t-il, ajoutant qu’il faut des préalables et qu’au-delà du RSP, avant la dissolution de toute institution, il faut réfléchir à la dévolution des hommes et du matériel. Au MPP, on a déjà opté pour le principe selon lequel il faut trouver des solutions pour reverser ces hommes et ce matériel dans l’armée régulière. Pour le MPP, le Burkina a besoin d’une armée républicaine, unifiée sous le commandement unique d’un chef d’état-major général. Et le président Kaboré d’indiquer « qu’on n’a pas besoin de décortiquer l’arachide pour savoir qu’il y a des graines dedans ». La procédure, selon lui, doit être une démarche de lucidité, d’intérêt national, sans prendre qui que ce soit comme pestiférés de la République.

Mais, qu’est-ce qui a bien pu amener certains dirigeants de partis du CCPP tel que Me Bénéwendé Sankara à réagir sur le fait que des partis politiques se seraient alignés derrière la position de l’Armée par rapport au départ des militaires du gouvernement et à déclarer qu’il y a des gens qui courent alors qu’ils n’arriveront pas à Kosyam ? Pour ajouter un peu d’humour, Roch Marc Christian Kaboré a répondu en ces termes : « On nous dit qu’il y a des gens qui courent. Mais écoutez ! Celui qui veut n’a qu’à s’asseoir. S’il pense que c’est comme ça qu’il va arriver, qu’il s’asseye ». Mais, le président du MPP a insisté pour dire qu’au niveau du CCPP, le malentendu est clos et que les membres sont unis avec comme objectif, de défendre la transition et de faire en sorte qu’elle soit menée à son terme, dans les meilleures conditions. Mais, chaque parti se bat pour la conquête de la magistrature suprême, tout en faisant en sorte que celui qui va gagner fasse partie de ce cadre. Auparavant, il a expliqué qu’avant de rencontrer le Cadre de concertation des sages, les membres du CCPP ont été conviés à une rencontre pour harmoniser leurs vues et a proposé que l’Armée régulière, y compris sa branche qu’est le RSP, puisse signer un papier et faire une déclaration pour s’engager à ne pas perturber la transition.

Par rapport à la mise en accusation de dignitaires du régime déchu, le MPP, par la voix de son président, se dit satisfait. Quelle sera la réaction du MPP si un de ses militants venait à être mis en cause pour avoir participé à la gestion de ce pays sous l’ancien régime ? Roch Marc Christian Kaboré a indiqué que personne n’est au-dessus de la loi et qu’il n’y a aucune raison de se satisfaire des problèmes des autres. Pour lui, s’ils sont mis en cause, ils répondront.

Au sujet du verdict de la Cour de Justice de la CEDEAO, le MPP rappelle qu’il ne s’agit pas de bomber la poitrine pour dire qu’on a gagné et qu’un tel a perdu, mais la dernière décision, dit-il, revient au juge constitutionnel. Roch Marc Christian Kaboré rassure les uns et les autres qu’il ne craint aucun candidat. Il est revenu sur le bilan du congrès d’investiture qui l’a porté candidat du parti et sur les perspectives des futures actions à mener sur le terrain. Sur les mesures fortes qu’il prendra au cas où il est élu au soir du 11 octobre prochain, le président du MPP a déclaré que l’une des premières mesures dans le premier trimestre de la prise de pouvoir, sera de revoir et régler la Constitution de la Ve République qui doit permettre de définir les institutions et le cadre participatif dans lequel le peuple burkinabè souhaite que le pouvoir soit dévolu et cela se fera à la suite d’un large débat avec le peuple. Et il s’agira surtout, précise-t-il, de faire en sorte que le président ne soit ni omniscient ni omnipotent, régissant à tout bout de champ l’ensemble de la vie politique, économique et sociale du Burkina. Le but est de rétablir l’égalité, la justice, la liberté dans ce pays.

Antoine BATTIONO

 


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