HomeA la uneSACRE DES ELEPHANTS A LA CAN 2023  : Un « coup de marteau » fatal aux Super Eagles du Nigéria    

SACRE DES ELEPHANTS A LA CAN 2023  : Un « coup de marteau » fatal aux Super Eagles du Nigéria    


La 34e édition de la coupe d’Afrique des nations (CAN) a atteint son point d’orgue le 11 février dernier au stade Alassane Ouattara avec une finale inédite qui a opposé deux mondes : celui des revenants ivoiriens qui étaient solidement accrochés à leur rêve d’offrir la troisième couronne à leur pays, et celui des ogres nigérians qui ont été cités parmi les favoris en amont de la compétition, malgré des tensions en coulisses liées aux méthodes jugées clivantes de leur sélectionneur José Peseiro. Au finish, ce sont les Eléphants de Côte d’Ivoire qui sont montés sur la plus haute marche du podium, après avoir réussi à déjouer la très grande vigilance du gardien de but nigérian Stanley Nwabali, pourtant impressionnant dans ses cages et dans sa surface. Toujours fidèles à leur style offensif décomplexé depuis leur déculottée face à l’impitoyable Guinée Equatoriale, les Ivoiriens ont mis, dès l’entame du match, le turbo et les pleins-phares sur leurs adversaires, mais ont plusieurs fois buté contre la « muraille de Chine » formée autour du capitaine et défenseur central nigérian, William Troost-Ekong. Les Super Eagles ont, en effet, cadenassé leur bloc arrière, et ont laissé le soin à leur secteur offensif de procéder à des tirs d’artillerie qui ne parviendront pas malheureusement à prendre à défaut le très fébrile portier ivoirien, Yaya Fofana. Ni les sprints effrénés d’Ademola Lookman, ni les raids solitaires de classe exceptionnelle de Moses Simon, ni les dribbles chaloupés du virevoltant Victor Osimhen, n’ont pu mettre en déroute les soldats d’Emerse Fae, tous gonflés à bloc par l’enjeu et par la présence dans les tribunes de la plus haute autorité du pays, le président Alassane Ouattara en l’occurrence.

 

La Côte d’Ivoire a gagné son pari sur tous les plans

 

Ce dernier rappelait opportunément au début de la compétition qu’« il n’y a jamais deux sans trois », et était convaincu qu’après 1992 et 2015, la Côte d’Ivoire accrochera une troisième étoile à son maillot à la fin de ce tournoi. C’est désormais chose faite, et avec ce succès aux allures de revanche face au Nigéria, on peut dire que la Côte d’Ivoire a gagné son pari sur tous les plans. D’autant que cette CAN est déjà considérée comme l’une des plus réussies en termes de spectacles et d’infrastructures modernes, d’ambiance dans les stades et en dehors, et surtout de sécurité, qui a été formidablement bien assurée malgré le nombre impressionnant de spectateurs dans les gradins et d’étrangers dans les villes qui ont accueilli la compétition. L’engouement populaire remarquable tout au long du tournoi a été suscité par les émotions fortes, les défaites inattendues de certaines grandes nations de football comme le Ghana et l’Algérie, qui sont passées à la trappe dès la phase de groupes, sans oublier tous ces poids lourds comme le Sénégal et l’Egypte qui ont balbutié en huitièmes de finale face à des équipes a priori moins cotées. Inversement, des pays longtemps sous-estimés et considérés à tort comme des petits poucets à l’image de la Mauritanie, du Mozambique, de la Namibie ou du Cap-Vert ont montré toute l’ampleur de leurs talents, et ont quitté la compétition avec les honneurs et des noms inscrits désormais dans les livres d’histoire du football africain. Rideau donc sur cette 34e édition de la CAN, dont on connait désormais les trois médaillés, dans l’ordre : le trophée le plus convoité du continent pour la Côte d’Ivoire, l’argent pour le finaliste malheureux qu’est le Nigéria, et le bronze pour l’Afrique du Sud qui a essuyé ses larmes sur la République démocratique du Congo (RDC) lors de la petite finale, en l’emportant aux tirs au but. Tout est bien qui finit bien pour la Côte d’Ivoire, mais les polémiques sur l’arbitrage et sur les résultats mitigés de certains pays participants, ne vont pas s’estomper pour autant. Le remue-ménage a d’ailleurs déjà commencé, et les entraineurs des pays comme le Ghana, la Gambie, l’Egypte, la Tunisie, la Namibie, l’Algérie, le Burkina, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire, en ont fait les frais. Ceux de la Guinée- Bissau et du Cameroun ont, quant à eux, le sommeil trouble depuis qu’ils ont précocement rejoint leurs tanières, et pourraient bientôt allonger la liste de ceux qui ont payé cher la contre-performance de leurs équipes, et qui ne seront pas, de facto, sur les bancs à la prochaine Coupe d’Afrique, programmée pour se dérouler au Maroc en 2025.

 

Hamadou GADIAGA


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