SALIFOU DIALLO A PROPOS DES REVENDICATIONS SOCIALES : « Il s’agit de manœuvres politiques et de provocations d’officines peu crédibles »
L’Assemblée nationale du Burkina Faso a effectué sa rentrée parlementaire le 1er mars 2017 à Ouagadougou. Cette rentrée marque l’ouverture de la première session parlementaire de l’année. La première session parlementaire a été présidée par Salifou Diallo, Président de l’Assemblée nationale et a connu la participation de deux illustres invités, en l’occurrence Cypriano Cassama, président de l’Assemblée nationale de Guinée-Bissau et Lancian Dosso, Président du Comité Interparlementaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA).
C’est conformément à la lettre et à l’esprit de l’article 87 de la Constitution de juin 1991 que les députés ont rejoint l’hémicycle pour la première session parlementaire de l’année dite session des lois. Salifou Diallo, Président de l’Assemblée nationale, a fait son entrée dans l’hémicycle aux environs de 16h. Laquelle entrée marque le début des solennités. En effet, avant toute chose, la fanfare a entonné l’hymne national du Burkina Faso, qui a, de fait, été chantonné par les Burkinabè, comme pour rappeler le patriotisme dont ils doivent faire montre à toute occasion. Après cette étape, comme au début de chaque séance parlementaire, il a été procédé à l’appel des députés par ordre alphabétique. Sur les 127 députés, on dénombrait 106 présents, 7 procurations, 16 absents excusés et 5 absents. Ce qui fait un total de 113 votants. Le Président de l’Assemblée nationale a estimé que les députés étaient en nombre suffisant pour délibérer. Après évacuation de quelques communications, commencent alors les choses sérieuses par le discours officiel, discours de rentrée de Salifou Diallo, sous le regard du Premier ministre et de son gouvernement, du corps diplomatique du Burkina Faso, des présidents d’institutions, du chef de file de l’Opposition et des illustres visiteurs du jour, en l’occurrence Cypriano Cassama, président de l’Assemblée nationale de Guinée-Bissau et Lancian Dosso, Président du Comité Interparlementaire de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (UEMOA). D’entrée, le Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso a souhaité la bienvenue aux illustres personnalités et a signifié que leur présence à l’hémicycle ce jour, « jette les bases d’une Afrique de demain unie et prospère ». S’adressant aux honorables députés, Salifou Diallo leur a souhaité une bonne et fructueuse rentrée parlementaire, sans omettre de les féliciter, tous bords politiques confondus, parce qu’ils sont retournés dans leurs circonscriptions respectives rendre compte de leurs activités parlementaires et se prêter à l’écoute de la base. «C’est une démarche qui, non seulement participe du devoir de redevabilité de l’élu, mais surtout renforce sa proximité et son lien indéfectible avec le peuple », a-t-il déclaré. Au cours de son discours, le Président de l’Assemblée nationale a fait cas du contexte mondial qui, de plus en plus, favorise les riches au détriment des pauvres. Toute chose qui, selon lui, « fait courir au monde un risque majeur : celui d’affrontements intra et interétatiques ». C’est donc
dans un contexte de pauvreté généralisée que Salifou Diallo a salué les efforts du Gouvernement visant à relancer l’économie nationale et sa volonté de maintenir avec les syndicats, un dialogue constant et constructif en vue de créer un climat social apaisé. Tout compte fait, dit-il, « le recours intempestif et systématique à la grève, paralysant le fonctionnement régulier du service public, est difficilement compréhensible, surtout quand il en vient à remettre en cause d’autres droits humains ». A l’en croire, « dans certains cas, derrière les arrêts de travail, se cachent des situations de non-dits. Leurs enchaînements laissent parfois percevoir clairement que ce sont des manœuvres politiques, des provocations d’officines peu crédibles qui, faute d’arguments, avancent cagoulés sous le fallacieux prétexte de lutte syndicale ». Il n’en fallait pas plus pour que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba applaudisse, suscitant en même temps d’autres applaudissements de députés. Après un court instant, Salifou Diallo reprend: « Dans le principe, dans un Etat de droit démocratique, la dévolution du pouvoir s’opère par les urnes et non par des manœuvres souterraines. (…). Les raccourcis qui consistent à instrumentaliser la grève pour déstabiliser les pouvoirs constitutionnellement établis sont inacceptables». Comme pour jeter un pavé dans la mare «des détracteurs du gouvernement», il affirma ceci : « les mérites des actions du gouvernement ne seront jamais reconnus par certaines chapelles. Ainsi va la démocratie pluraliste ».
Faisant allusion aux attaques djihadistes perpétrées dans la nuit du 27 au 28 février 2017 dans le Soum, le Président de l’Assemblée nationale a renouvelé son appel à une coopération sous régionale soutenue, pour barrer la route au terrorisme. En cela, il a salué l’initiative des Pays du G5 Sahel qui, réunis le 06 février 2017 à Bamako, ont décidé de créer une force d’intervention sous régionale chargée de la lutte contre le terrorisme. Nonobstant les préoccupations liées à la sécurité et au terrorisme, Salifou Diallo estime que le processus de restauration et de raffermissement de l’Etat de droit, d’une société de progrès et de justice, enclenché depuis la fin de la Transition, se poursuit au Burkina Faso au niveau du gouvernement, par, entre autres, le renforcement de l’Etat de droit qui passe par le rétablissement de l’armature institutionnelle et juridique suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Et l’avènement d’une Vème République se conçoit comme une œuvre de refondation. En cela, il a salué le travail déjà effectué et a encouragé les commissaires à agir avec promptitude et célérité, pour permettre au peuple souverain de se prononcer dans un avenir proche sur une constitution consensuelle, qui fonde la Vème République.
Pour une rentrée parlementaire qui se tient en plein Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), Salifou Diallo a saisi la perche, pour souhaiter une bonne fête aux acteurs du cinéma, tout en incitant les Africains « à se battre pour défendre partout que de besoin, l’exception culturelle afin de préserver l’authenticité et la pérennité du FESPACO ».
Le président de l’Assemblée nationale a, dans son discours de rentrée, rendu un hommage au peuple gambien pour « sa victoire sur la dictature, qui constitue une lueur d’espoir pour les peuples africains épris de paix, de justice et de liberté ». Dans la même veine, Cypriano Cassama a rendu un hommage au Burkina Faso, pour le rôle qu’il a joué dans le retour de la paix en Guinée-Bissau. Lancian Dosso a, quant à lui, salué « la démocratie engagée qu’est l’Assemblée nationale du Burkina Faso » et n’a pas manqué de souligner le rôle que jouent les parlementaires burkinabè au Comité Interparlementaire de l’UEMOA. Pour lui, « l’UEMOA n’est pas une vue de l’esprit ».
A noter qu’au cours de la session marquant la rentrée parlementaire 2017, Elyse Ilboudo née Thombiano a remplacé Oumarou Idani, appelé au gouvernement à la tête du département ministériel chargé des mines, à la faveur du dernier remaniement.
Françoise DEMBELE
Sacksida
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Voyez-vous, sans langue de bois ou politicienne on ne peut que dire vraiment Bravo à l’Unité Action Syndicale, pour ce diagnostique financier et administratif pertinent qui démontre encore une fois de plus que la question de la « mal gouvernance » dans nos administrations publiques tant dénoncé par les citoyens burkinabé est une réalité vivante et loin d’être une simple vue de l’esprit. Pour illustrer au niveau national l’UAS cite :
3 mars 2017– Au 31 décembre 2016 divers Impôts dus : 600 milliards de FCFA
– Détournement dans le secteur foncier : 600 milliards de FCFA
– Chèques impayées environs : 100 milliards de FCFA
– Revenus fonciers impayés : 1 milliard de FCFA
– Dettes fiscales promoteurs immobiliers : 16 milliards de FCFA
– Exonérations fiscales injustes Milliards à déterminer
– Fraudes douanières des motocyclettes : 20 milliards de FCFA
– Prêts indument octroyés aux anciens ministres,
députés et autres personnalités : Milliards à déterminer
– Fraudes et redressements fiscaux : 100 milliards de FCFA etc.
Ainsi au total on peut facilement chiffrer au moins à environs 1500 milliards de manque à gagner dans la Caisse de l’Etat et au profit des poches de certains individus ou des sociétés pour des raisons de fraudes ou politiciennes au détriment du peuple burkinabé. Alors, Il appartient désormais, au Premier Ministre Paul Kaba Tiéba s’il est vraiment déterminé et son Ministre de fiances de prendre la résolution ferme afin d’engager des actions opérationnelles pour recouvrer tous ces milliards dans la nature et qui pourrait déjà servir au financement d’une partie du PNDES ; en attendant des promesses des partenaires financiers internationaux. C’est possible, tout est une question de volonté et d’organisation conséquente. Courage et Salut !