SANTE PUBLIQUE : De faux médicaments d’une valeur de 50 000 000 de F CFA saisis à Bobo
Le 8 décembre dernier, la direction de la Santé publique vétérinaire et de la législation, en collaboration avec les forces de sécurité, a fait une saisie de faux médicaments ou médicaments périmés destinés à la consommation humaine et animale. L’opération de saisie a été préparée 2 semaines avant, selon le directeur de la santé publique vétérinaire et de la législation.
Selon Dr Adama Maïga, directeur de la santé publique vétérinaire et de la législation, au ministère des ressources animales et halieutiques, l’alerte a été donnée par des éleveurs. L’information a fait état de ce qu’une personne vendait au grand marché de Bobo-Dioulasso, des produits vétérinaires en donnant même des cartes de visite. C’est à partir de la carte de visite que l’équipe de Dr Maïga a pu localiser le hangar du marchand de produits en question, avec la collaboration du gouvernorat et des forces de sécurité. Des produits importés essentiellement du Cameroun, du Sénégal, de la France, de la Hollande, de la Chine et de l’Espagne selon Dr Maïga, qui a fait savoir que 85 types de produits vétérinaires ont été répertoriés dans le lot. Composition : des antibiotiques en grande quantité, des déparasitants, tripanocytes, des vaccins pour animaux, des produits fortifiants, des vitamines et multivitamines. Selon Dr Maïga, les produits saisis sont destinés essentiellement à la consommation animale. Dans la mesure où les Hommes consomment la viande animale, le lait ou les œufs, ils sont potentiellement exposés aux effets des médicaments dont des résidus peuvent rester dans le corps de l’animal auquel ces produits auraient été donnés. Les résidus peuvent s’accumuler dans l’organisme humain, créer des résistances et compromettre la santé des consommateurs, a-t-il fait remarquer. La valeur des médicaments saisis est estimée à 50 000 000 de F CFA. Selon le pharmacien régional, Dr Pierre Thomas Millogo, les produits sont constitués d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires, d’excitants, de corticoïdes, de collyres, de pommades. Les dangers que représentent ces produits pour l’organisme, à son avis, sont entre autres, les troubles du comportement, l’insuffisance rénale, le cancer. Il est demandé aux populations de se rendre au centre de santé pour les besoins en médicaments. Cela les met à l’abri des dangers des médicaments de la rue et des médicaments importés comme ceux qui viennent d’être saisis. Les produits inventoriés ont été incinérés et les vendeurs sont dans les mains des autorités. Sayouba Guiro, responsable de la ligue des consommateurs à Bobo-Dioulasso, a appelé les consommateurs à la vigilance et à la bonne collaboration pour préserver la santé des populations. L’opération de saisie des médicaments s’inscrit dans le cadre de la campagne d’assainissement du marché du médicament vétérinaire dans les pays de l’UEMOA visant à lutter contre les faux médicaments, les médicaments homologués qui ne sont pas dans le circuit règlementaire de vente et les contrefaçons. L’opération de saisie n’a pas été facile selon Dr Maïga, qui a indiqué que les commerçants y ont opposé une farouche résistance. Conséquence, tous les produits n’ont pas pu être saisis, a-t-il confié. Il a appelé les populations à la prudence et à la vigilance.
Lonsani SANOGO
