SARAN SERE/SEREME A PROPOS DE SON AUTO-PROCLAMATION A LA TETE DE L’ETAT « Je ne suis pas allée à la RTB de mon propre gré pour prendre le pouvoir »
Il a été relayé sur plusieurs médias nationaux et internationaux que Saran Séré/Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC), membre du CFOP, s’est rendue à la télévision nationale du Burkina pour s’autoproclamer présidente de la transition. Nous l’avons rencontrée hier, 3 novembre, pour mieux comprendre ce qui s’est réellement passé. Elle retrace dans cette interview la genèse des événements. Lisez plus tôt !
Qu’est-ce qui s’est passé pour que vous vous retrouviez à la télévision nationale ?
Nous avons été mandatés par le CFOP pour aller rendre le message à la place de la Nation. Suite au message donné par Hubert Bazié un peu plus tôt le matin, la population n’était pas satisfaite. Nous avons pris la parole, Me Bénéwendé Sankara et moi. Nous avons dit que nous étions pour que les militaires rentrent dans les casernes car nous les avons appelés pour aider à éviter un bain de sang, mais pas pour diriger le pouvoir étatique. Nous avons demandé à rentrer pour revenir plus tard. Ils nous ont compris et nous ont donné deux heures pour revenir. Ensuite, nous nous sommes retrouvés à la Patte d’Oie, au bureau du président Zéphirin Diabré. Nous avons décidé que trois personnes, Ablassé Ouédraogo, Mme Compaoré, présidente du groupe parlementaire UPC et moi allions parler aux manifestants. Mais auparavant, nous avons appris que les manifestants scandaient mon nom. Ils disaient qu’ils ne voulaient plus de discours, mais le nom d’une personne qui allait diriger la transition. J’ai appelé Zéphirin Diabré de côté, pour lui dire que les manifestants risquaient de me maintenir là-bas. Il m’a répondu qu’il n’y avait pas de problème et que je pouvais partir. C’est ainsi que Mme Compaoré, présidente du groupe parlementaire UPC, est entrée dans le même véhicule que moi. Nous sommes allées au niveau de la place de la Nation. Là-bas, la foule nous a prises en étau, en scandant « Saran au pouvoir, Saran au pouvoir ». Nous lui avons dit que nous étions prêts à assumer, mais que nous avions une rencontre avec les militaires le soir (NDLR : le 2 novembre 2014). Attendez que nous ayons cette rencontre, avant de vous donner le nom de la personne qui a été retenue. Au moment de repartir, la foule nous a dit qu’il n’était pas question de repartir, mais plutôt d’aller tout droit à la télé. Je lui ai demandé ce que nous allions y faire. Elle a répondu que c’était pour dire à la télé et à tout le monde que c’est moi qu’elle avait choisie. Je lui ai dit que je ne pouvais pas aller à la RTB. Au pire, nous pouvons aller au CFOP, mais pas à la RTB. Elle a encore répondu qu’il n’y avait pas de décision de ma part et que c’est le peuple qui décide. Je lui ai dit que je ne pouvais pas y aller. Nous avons éteint la voiture mais elle a commencé à pousser la voiture jusqu’à la RTB. J’ai fait arrêter la voiture plusieurs fois en route, le temps d’appeler les membres du CFOP. Elle a dit que si je refusais, elle allait brûler la voiture, nous tuer avant d’aller brûler le CFOP. J’ai appelé au moins 50 fois Zéphirin Diabré. La première fois, il riait. Je lui ai dit de ne pas rire parce que les manifestants étaient en train de m’emmener à la télé et que je n’ai pas de militaires avec moi, alors que nous sommes face à un coup d’Etat. Les militaires vont répliquer. Je lui ai dit d’appeler les autres présidents de parti pour nous retrouver sur la route afin de convaincre les manifestants. Il m’a dit de les envoyer au CFOP. Je lui ai répondu qu’ils ne voulaient rien entendre. Pendant ce temps, les manifestants continuaient de pousser la voiture. Est-ce que les gens s’imaginent ce que je vivais moi-même ? J’étais presque sûre d’être morte, parce que j’avais décidé que je ne parlerais pas. Je suis une intellectuelle ; je suis une responsable politique. Je ne vais quand même pas prendre le pouvoir ainsi ! Ça ne se fait pas. Je travaille avec des collègues et tant que nous ne sommes pas ensemble, je ne peux pas aller m’autoproclamer. Quand nous sommes arrivés dans le studio d’enregistrement, les chaînes nationales et internationales étaient déjà installées. J’ai demandé à voir le général Lougué, parce que j’ai appris qu’il était là. Quand on m’a emmené dans la salle, j’ai refermé aussitôt les deux portes à clé. Je suis restée plus d’une heure 30 minutes dans cette salle. Les jeunes tapaient la porte et menaçaient même de brûler la RTB-Télé. J’y suis restée parce que je ne voulais pas faire de déclaration. Les journalistes étaient à 2 mètres de moi. Si je voulais, je pouvais faire plusieurs déclarations. J’ai demandé à rencontrer 10 manifestants pour leur expliquer que je ne pouvais pas parler sans les autres membres du CFOP car, c’était un travail commun que nous faisions. Ils m’ont répondu que c’était le peuple qui m’avait choisie et que, eux-mêmes ne pouvaient pas dire aux autres que je ne voulais pas faire de déclaration, car ils risquaient d’être tabassés. J’ai décidé de sortir et d’affronter la foule. Et c’est à ce moment que les journalistes européens sont venus pour demander s’il n’y avait pas de déclaration. Je leur ai répondu que nous n’en sommes pas là pour le moment. En même temps, le colonel Barry qui est l’adjoint du colonel Zida est venu. Il m’a demandé si je voulais faire une déclaration. Je lui ai répondu non. Je lui ai dit que je partais affronter la foule, parce que je ne peux pas trahir mes camarades. Nous avons œuvré ensemble depuis et je ne peux pas faire une déclaration seule. Quand je me suis approchée de la foule, on a vu les militaires en grand nombre dans la cour de la RTB-Télé. Puis, on a entendu des tirs en l’air et c’était la débandade. Je suis alors rentrée dans la salle. Après, le colonel Zida a envoyé me chercher pour qu’on discute. Je suis allée et nous avons échangé. Il m’a bien accueillie et personne ne m’a brutalisée car ils savaient que je ne suis pas allée à la télé de mon propre gré pour prendre le pouvoir. Il m’a félicitée parce que je n’ai pas fait de déclaration.
Comment appréciez-vous la déclaration du CFOP pendant que vous étiez à la télé ?
Je trouve cela déplorable. Je suis allée avec la présidente du groupe parlementaire UPC. Il (NDLR : le CFOP) était informé que je partais à la place de la Nation. Il n’était pas au courant que je devais aller à la télé. Tout comme moi-même, je ne savais pas que je devais y aller. Je vous ai dit que j’ai été prise de court. Mais je l’ai appelé au minimum 50 fois. Il savait ce qui se passait. Je ne sais pas pourquoi il n’est pas venu alors que je l’ai appelé plusieurs fois pour qu’il vienne me libérer. Si j’étais morte, c’était fini pour moi. Je n’ai pas de mots pour qualifier les différentes déclarations.
Comment vous êtes-vous retrouvée à la place de la Nation, sans les autres membres du CFOP ?
Je n’étais pas seule. J’ai quitté le bureau de Zéphirin Diabré à la Patte d’Oie. Il nous a délégués et la présidente du groupe parlementaire UPC était dans le même véhicule que moi. Donc, c’est vous dire que je n’étais pas seule. Maintenant, pour aller à la télé, j’ai été prise de court. Je ne savais pas que la foule allait me conduire là-bas. Mais avant, je l’ai appelé au secours. Je peux dire que j’étais une personne en danger. J’ai appelé au secours mais je n’ai vu personne.
Seriez-vous prête à assumer les fonctions de présidente de la transition comme le réclamaient les manifestants ?
Cela dépendra du peuple. Cela dépendra du consensus national. Je suis peut-être meurtrie dans ma chair, déçue, mais je ne suis pas prête à abdiquer. J’ai suffisamment traversé des épreuves pour ne pas abdiquer pour des détails. Je me suis toujours battue pour être ce que je suis.
Avez-vous des remords vu ce qui s’est passé ?
Je déplore qu’il y ait eu un décès. Paix à son âme. Je regrette que la foule m’ait obligée à aller à la télé pour faire une déclaration. Mais c’est cela aussi une foule. Elle n’est pas toujours maîtrisable. C’est un message pour le colonel Zida et à toute la classe politique. Ça veut dire que la foule se cherche un repère. Elle cherche une personne en qui elle veut se retrouver.
Propos recueillis et retranscrits par Issa SIGUIRE
CISSE
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Courage Mme. Vous avez pris des risques pour votre pays. Quoi de plus normal pour affirmer sa citoyenneté. Vive le Faso en paix
4 novembre 2014Megd'
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Cette dame n’est pas sincère car à la demande de savoir si elle était prête à diriger la transition, sa réponse est: si le peuple le désire.
4 novembre 2014Alors cela veut dire qu’elle était contente lorsqu’elle se rendait à la télévision.
par un fidel
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Je suis maintenant située par rapport aux rumeurs sur ta déclaration
4 novembre 2014Courage nous te soutenons grande sœur. je salue ton courage et ta bravoure
Observateur politique
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Elle a raison et elle peut rêver car il faut être un politicien ou politicienne mouton si on fait la politique sans avoir des ambitions.
4 novembre 2014AFGANO
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Et voilà comment on montre sa vraie face Je suis désolé mais Madame SEREME n’est pas sincère et est trop prétentieuse
4 novembre 2014D’abord ainsi donc il suffit qu’une centaine voire un millier de personnes manipulées scandent le nom de quelqu’un pour qu’on dise qu’on est réclamer par le peuple C’est exactement comme cela que raisonnait Blaise COMPAORE en se basant sur 50000 burkinabé qui aurait réclamer la révision de l’article 37 Voilà c’est le même type de folie des grandeurs Faut -il rappellera que le BURKINA Faso compte 17 000 000 d’habitants? Et puis pour savoir qu’elle ment il suffit de procéder au relever de ses appels téléphoniques du premier novembre en direction du numéro de ZEF et on découvrira qu’elle ne dit pas la vérité ,d’autant que le témoignage de la député de l,UPC dément en des termes très clairs le contraire de ses allégations Et puis Madame attendez que votre parti participé à des élections pour connaître son vrai poids .
En conclusion soyez humble si vous réussir dans ce BURKINA Faso de demain .Les mystificateurs ,les prétentieux ne sont pas que du côté du CDP.
Animateur
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Madame, vous êtes intellectuelle, nous aussi. Vos propos sont décousus et non convaincants. Comment pouvez vous vous retrouvez à la place de nation seule membre du CFOP au milieu de la foule en scandant on ne bouge pas tant que les militaires seront toujours au pouvoir. A ma connaissance les militaires sont toujours au pouvoir et portant vous avez bouger N’gaw. A la place de ZIDA, vous n’aurez plus jamais l’occasion de parler de pouvoir.
4 novembre 2014La journée du 02 novembre nous a révélé 3 lâchecards:
1. Le général LOUGUE
2. SARAN SEREME
3. le Colonel à la retraite (OUATTARA).
Voila 3 personnes qui font honte au Burkina.
Mme La directrice
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soyons indulgent a l’encontre de la sœur, elle a reconnu son erreur, qu’elle se rattrape en le prouvant dans ses actes qu’elle posera a l’avenir?
5 novembre 2014Boronga
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Madame ,vous avez beau vous démener pour tenter de convaincre ,tous ceux qui ont eu l’occasion d’écouter la version des faits parMadame l’honorable député ,président du groupe parlementaire UPC ne peuvent être convaincus que vous avez sciemment monté ce coup avec des jeunes que vous avez payé et placer à l’avance pour scander votre nom à votre arrivée à la place de la Révolution . Et je suis d’avis avec l’internaute Afgano qu’il faut que vous soyez un peu humble car à vous entendre déjà vous dégagez la folie des grandeurs et de la vantardise Les burkinabé n’aiment pas ça
4 novembre 2014Sarah
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Elle vient d’où et pourquoi ? CDP non ???? Et pourquoi PDC ???? Et cela vous étonne qu’elle se comporte ainsi? Va en verlan et tu comprendra.
5 novembre 2014Si j’ai bonne mémoire c’est suite à son non classement pour les législatives du CDP qu’elle a quitté pour créer son parti. Elle a gouter au bon et ne veut plus laisser. C’est la même logique qu’avait le CDP. J’espère qu’ils vont changer de visions du pouvoir après cette étape. Que Dieu protège le Burkina des assoiffés de pouvoir ! Amen
Alex
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Bien vu Animateur .J’abonde dans le même sens que toi .
4 novembre 2014Courage peuple du Burkina Faso , Ouvrez surtout les yeux pour ne pas laisser des opportunistes salir notre révolution.
Richesse
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Honte a vous Madame. si la foule te dit d’aller tomber dans la barrage tu vas aller?
5 novembre 2014arrête d’insulter l’intelligence des honnêtes citoyens
SAWADOGO Pierre
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Où Estes vous, véritables Burkinabé ?
5 novembre 2014Où Estes vous, vous qui avez bravé les bales ?
Où Estes vous, vous qui avez persévéré dans la marche citoyenne ?
Où Estes vous, vous qui avez été à la marche du dimanche 02 ?
Où Estes vous, vous qui avez été témoins directes (actifs ou passifs de cet appel des manifestants de la place de la nation (je parle de ceux qui ont exigé le départ des militaires du pouvoir avant de quitter la place?
Vous avez été témoins des clameurs des manifestants ce jour, appelant Mme SEREME, « à prendre la présidence » même pour ceux qui n’entendaient pas de son (il avait été savamment arrêté avant).
Malgré tout, elle n’a pas cédé, et a dit de la part du CFOP, que « les concertations continues » « rentrez à la maison, un communiqué vous informera s’il y a un mot d’ordre à suivre ».
Alors où sont ces jeunes de la sécurité du CFOP, des OSC qui se trouvaient sur l’estrade pour en témoigner ? Ou bien avez-vous reçu un mot d’ordre, pour laisser Mme SEREME être Sali par ses adversaires politiques ?
Tout de même, vous avez essayé d’arrêter le véhicule de Mme (éteint) par deux (02) fois sans succès, vous avez été témoin quand le chauffeur à mis le frein à main et que les manifestants ont menacé de casser le véhicule. Alors que faites-vous ? Pourquoi ne dites vous pas toute la vérité ?
Vous manifestants à l’origine de ce dérapage, où êtes-vous ? Ou avez-vous été instrumentalisé pour conduire dame SEREME à la RTB pour être ensuite arrêté ou tué ?
Que de colère en moi, face à cette furie déchaînée contre Mme SEREME.
Vous ne savez pas ce que c’est que d’être embrigadé par une foule en furie. En furie contre l’inaction des ténors du CFOP et impatiente de voir les mérites de leur lutte leur être remis ; Nous avons été témoins de cette furie à la place de la révolution. Et personne de ceux qui y était ne peut dire le contester.
Au lieu de faire un méat culpa et de féliciter Mme SEREME pour son courage à résister à la pression et à rester fidèle au CFOP, vous soient disants ténors de l’opposition, vous avez trouvé là, une occasion de la médire, de la salir, de la vilipender pour l’écarter de votre chemin car elle vous fait de l’ombre : c’est écœurant.
Vos journalistes et techniciens à la RTB, pourquoi ce silence ?
Vous manifestants, sur les lieux de la RTB, vous avez été témoin de son refus de faire une déclaration à la télé en restant enfermé dans une des salles de la RTB ; donc ne la laissez pas être traitée de tous les noms.
JE dis bravos à dame SEREME, car DIEU vous aime, le peuple vous aime, voilà pourquoi vous avez été victime de son euphorie et de son impatience à vous voir récolter le mérite de votre travail politique.
Car nous avons tous été témoin et savons ce que vous avez accompli pour cette lutte commune. Pour un changement radical, nous vous regardons depuis et voyons les sacrifices que vous faites pour vos concitoyens, n’en déplaisent aux politiciens sans foi ni loi.
Restez stoïque ne laissez pas ces gens vous ébranlez. Pour ce qui est de vos détracteurs (Ablassé, Zehirin…), ils ont tous été du Congrès pour la démocratie et le progrès(CDP) etleurs méthodes ne changent pas, donc soient vigilantes.
Que DIEU vous bénisse et vous garde.
salif
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HARO sur les détracteurs,
5 novembre 2014Je pense que vous avez raison Mr SAWADOGO.
Bravo à cette dame SEREME