HomeA la uneSCORES MINABLES DE PARTIS POLITIQUES AUX LEGISLATIVES  

SCORES MINABLES DE PARTIS POLITIQUES AUX LEGISLATIVES  


Les résultats provisoires des élections législatives sont connus. Les uns et les autres savent désormais à quelle sauce ils ont été mangés par les électeurs et les électrices burkinabè. En effet, sur les 126 partis politiques et regroupements d’indépendants qui sont allés à la chasse aux suffrages à l’effet d’engranger des députés à l’Assemblée nationale, seulement 15 d’entre eux ont obtenu au moins un député. Tous les autres, c’est-à-dire les 111 partis et regroupements d’indépendants ont obtenu un zéro pointé en termes d’élus. Parmi ceux qui sont sortis bredouilles de la compétition, il y a deux catégories. Il y a ceux qui ont pris part aux élections pour la première fois. La deuxième catégorie est composée de partis qui sont présents sur la scène politique depuis des années et qui ne manquent jamais aux rendez-vous électoraux. Les zéros pointés du premier groupe ont droit, peut-on dire, à des circonstances atténuantes. A contrario, les zéros pointés de la deuxième catégorie, doivent se livrer à de sérieuses séances d’introspection. Ce qui leur permettra, et c’est tout le mal qu’on leur souhaite, de se poser les bonnes questions afin de trouver de bonnes réponses pour autant qu’ils veuillent que les Burkinabè les prennent au sérieux. En tout cas, ces scores minables aux législatives doivent interpeller. Et c’est pourquoi l’on peut se permettre de suggérer ceci : et si l’on en profitait pour faire le ménage ? Il ne faut pas avoir peur de mettre le doigt sur la plaie. La démocratie burkinabè a mal à sa pléthore de partis. Et les militants de la plupart d’entre eux peuvent tenir dans une cabine téléphonique. N’allez surtout pas leur demander s’ils ont un siège, car c’est un luxe qu’ils ne peuvent pas se permettre. Et quand on jette un coup d’œil sur les membres du bureau, si bureau il y a, il y a de fortes chances que la structure dirigeante soit majoritairement composée d’individus de la même famille ou de la même fratrie.

 

Il faut souhaiter que la dynamique se poursuive jusqu’à ce que le Burkina soit débarrassé de tous les partis politiques qui ne sont pas dignes de ce nom

 

  Leur contribution  à la vie politique se résume à des déclarations incendiaires sporadiques dans la presse et à leur participation aux différents scrutins. Le reste de leur temps est consacré à l’hibernation. De toute évidence, ce n’est pas de cette manière que l’on peut tirer la démocratie vers le haut. Bien au contraire ! Ces partis représentent un danger pour elle et pour cause. Ils encombrent l’espace politique.  Etaient présents à ces législatives, 126 partis politiques. Ce nombre élevé de partis est inversement proportionnel non seulement à la taille du Burkina, mais aussi à celle de la population. Dans la circonscription électorale de Ouagadougou, on a dénombré plus de 80 partis. De ce fait, c’était la croix et la bannière pour identifier le parti auquel on veut accorder son suffrage, tant le bulletin était surchargé. Le nombre important de bulletins nuls que l’on a enregistrés à l’occasion des législatives, y est probablement lié. A cela, il faut  ajouter que bien des électeurs et électrices ont dû voter pour des partis qui ne  correspondaient pas à leur choix. Tous ces actes manqués, si l’on peut les appeler ainsi, peuvent être liés à la surcharge du spécimen. Même des intellectuels ont été confrontés à ce problème. Que dire alors des analphabètes et des électeurs dont l’acuité visuelle est défaillante? L’anecdote suivante est édifiante à ce sujet : un électeur d’un âge avancé, raconte que lorsqu’il s’est introduit dans l’isoloir, il a cherché le logo de son parti pendant 5 minutes. De guerre lasse, il a fini par accorder son suffrage au hasard. De tels cas pourraient ne pas être isolés. Et l’on peut prendre le risque de dire que certains partis politiques doivent bien des suffrages exprimés dont ils ont bénéficié, à ce genre de quiproquo. Et en plus d’encombrer inutilement l’espace politique, ces partis politiques ou du moins certains, brillent par le caractère puéril et farfelu de leur offre politique. Mais que voulez-vous ? Nous sommes dans un pays où la politique s’apparente à un business. De ce point de vue, on peut être amené à faire l’âne pour avoir du foin. Et l’un des moyens pour avoir le foin sous nos tropiques, est de créer un parti politique. N’allez donc pas leur suggérer qu’on limite les partis politiques. Ils tomberont sur vous à bras raccourcis. Car, c’est leur gagne-pain. En plus, ils crieront à l’exclusion. Ils soutiendront encore l’idée selon laquelle la démocratie, c’est le multipartisme intégral. Mais ils peuvent être sûrs qu’ils mourront tôt ou tard, faute de militants. Déjà, les urnes sont en tain de décanter les choses. Et il faut souhaiter que la dynamique se poursuive jusqu’à ce que le Burkina soit débarrassé de tous les partis politiques qui ne sont pas dignes de ce nom et qui, malheureusement, sont en train de pousser comme des champignons.

 

Sidzabda


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