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SECTEURS D’ACTIVITES IMPACTES PAR LE COVID-19 AU BURKINA FASO


Vingt jours après l’entrée en vigueur de la fermeture des maquis et bars, la mesure commence à peser lourdement sur certains tenanciers de débits de boisson. Cela est d’autant plus vrai que ces derniers ont donné de la voix, la semaine dernière. Une réaction peu surprenante puisqu’ils estiment avoir été oubliés dans la prise des mesures d’accompagnement annoncées le 2 avril dernier par le chef de l’Etat.  Et sans jeter l’anathème sur qui que ce soit, on pourrait dire qu’ils n’ont pas totalement tort. En effet, les bars et maquis font vivre des milliers de Burkinabè. C’est dire si leur fermeture constitue un coup dur non seulement pour eux, mais aussi pour l’Etat. Pour preuve, ce dernier s’est vu contraint de différer le paiement des obligations fiscales. C’est, du reste,  la seule mesure, à notre connaissance, prise en faveur de ce secteur qui l’a d’ailleurs jugée insuffisante. Si le secteur des marchés et yaars bénéficie plus de mesures d’accompagnement, pourquoi celui des bars et maquis ferait-il exception? S’interrogent ces mécontents. Certes, l’Etat ne peut pas tout faire mais la justice sociale voudrait qu’il tienne compte des secteurs les plus impactés par la mesure de fermeture des lieux publics pour cause de Covid-19. En tout cas, tout laisse croire que le gouvernement a manqué de méthode. Certaines mesures telles que la gratuité de l’eau et de l’électricité au bénéfice de certains salariés, ce n’est pas mauvais en soi. Mais la priorité devait aller plutôt aux couches vulnérables et les plus défavorisées. Si le fonctionnaire a un salaire régulier, il en va autrement pour un gérant de maquis ou une serveuse qui se voit du jour au lendemain dépourvu de son gagne-pain sans savoir de quoi demain sera fait.  Comment feront ceux qui travaillaient dans les maquis et bars pour faire face aux charges locatives par exemple ?

 

Il s’agit de voir comment rectifier le tir pour tendre vers plus d’équité sociale

 

Cela dit, en plus des tenanciers de maquis et bars, il y a d’autres secteurs qui sont également frappés de plein fouet par les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus. Parmi eux, figure celui de l’enseignement. Combien d’étudiants et d’enseignants vacataires, en effet, sont désormais condamnés à tirer le diable par la queue ? Certes, la réouverture annoncée des restaurants universitaires, pourrait soulager un tant soit peu certains étudiants. Mais la vie d’un étudiant se résume-t-elle au seul repas ? Assurément, non. Pour ce qui concerne les vacataires, certes, un fonds sera alimenté pour soulager les professeurs vacataires. Mais, quid du succès de l’initiative ? En tout cas, les sentiments de mécontentements et de colère sont de plus en plus audibles. Il urge donc pour le gouvernement de se pencher sérieusement sur la situation.   Un réajustement des mesures s’impose afin de mieux cibler les secteurs les plus impactés. Et plus tôt le gouvernement le fera, mieux cela vaudra. Ce d’autant qu’il ne s’agit pas de distribuer des espèces sonnantes et trébuchantes à tous ceux dont les activités ont été impactées par les mesures de lutte contre le Covid-19. Il s’agit  plutôt de voir comment rectifier le tir pour tendre vers plus d’équité sociale.

 Dabadi ZOUMBARA


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