SENI SANA, COORDINATEUR DE LA CMP, A PROPOS DE LA SITUATION NATIONALE : « Tout projet de déstabilisation et toute arme forgée contre le Burkina Faso seront inefficaces »

La Convergence des masses populaires (CMP), un regroupement d’indépendants issu des organisations de la société civile, a organisé le vendredi 12 février, à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou, une conférence de presse. Une rencontre au cours de laquelle le conférencier, Seni Sana, a fait le bilan de la participation de son organisation aux élections législatives du 29 novembre 2015 et s’est par ailleurs prononcé sur la situation nationale marquée par l’affaire Guillaume Soro.
« Le régime démocratiquement élu et le contre-pouvoir ». C’est le thème qu’a essayé de développer tant bien que mal le conférencier qui, visiblement, avait du mal à convaincre son auditoire, composé en grande partie de journalistes. Qu’à cela ne tienne, Seni Sana qui a fait observer une minute de silence en la mémoire des victimes des récents évènements qu’a connus notre pays, a d’emblée situé l’enjeu de cette conférence de presse qui se résume essentiellement à témoigner sa gratitude à toutes les personnes qui ont permis à son groupement d’engranger 1 207 voix au cours des élections législatives de 2015. Un score qui relève, selon lui, d’un exploit au regard des difficultés rencontrées sur le terrain. «Nous restons convaincus par des sondages, des témoignages, que de nombreux électeurs sont dans le regret permanent de n’avoir pas accordé leurs voix à la CMP. Ceci s’explique par le manque de cartes d’électeurs, l’insuffisance d’informations et de visibilité pendant cette courte période de campagne. Il y a également la confusion des logos», s’est-il justifié. Nullement découragé par ce score, Seni Sana a lancé un appel à tous ceux (cadres de la Fonction publique, du secteur privé, acteurs ruraux et urbains et la presse également) qui hésitent à rejoindre les rangs de son mouvement à se manifester pour qu’ensemble « nous puissions défendre nos idées sur la scène politique pour le bonheur de nos masses populaires dans la vérité, la transparence et le respect mutuel ». Analysant la situation politique de notre pays, marquée entre autres par le mandat d’arrêt lancé contre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, ainsi que le programme du Premier ministre Paul Kaba Thieba face aux députés, le conférencier a, pour ce qui est du cas Guillaume Soro, préconisé la résolution de ce problème par la voie diplomatique afin de préserver les liens séculaires entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Pour ce qui est du programme du Premier ministre Paul Kaba Thieba, la Convergence des masses populaires affirme s’inscrire entièrement et intégralement dans la ligne directrice du Premier ministre et des nouvelles autorités. «Dans le contexte actuel de l’histoire de notre pays, aucun citoyen, aucune citoyenne n’a intérêt à ce que ce régime n’atteigne pas ses objectifs. Ça y va de notre intérêt à tous. Notre souhait à tous est que la démocratie puisse marcher sur des roulettes bien graissées pour que notre pays sorte de l’impasse qu’il traverse», a-t-il soutenu. Toutefois, la CMP qui n’entend pas sacrifier son combat politique sur l’autel de quelques intérêts a tenu à faire cette mise en garde : «Ce n’est pas un accompagnement aveugle que nous allons faire face à ce régime. S’il y a des manquements qui méritent d’être dénoncés, nous n’hésiterons pas à le faire». Pour terminer, il a lancé cette mise en garde à l’endroit de tous ceux qui, tapis dans l’ombre, menacent la cohésion sociale dans notre pays : «Tout projet de déstabilisation et toute arme forgée contre le Burkina Faso seront inefficaces».
Seydou TRAORE