SERGE BAMBARA ALIAS SMOCKEY, ACTEUR DE LA SOCIETE CIVILE A PROPOS DE LA CONSTRUCTION D’UN MEMORIAL THOMAS SANKARA : « Si Blaise Compaoré reconnaît qu’il est l’assassin de Thomas, et qu’il est prêt à purger sa peine, on prendra son argent »
Un groupe d’héritiers de Thomas Sankara a décidé de rendre un vibrant hommage au père de la Révolution de 1983, à travers la construction d’un mémorial Thomas Sankara. Afin de porter l’information au peuple burkinabè et au monde entier, le comité de réflexion sur le projet a animé une conférence de presse le 25 août 2016, à Ouagadougou.
« Si Blaise Compaoré reconnait qu’il est l’assassin de Thomas, et qu’il est prêt à purger sa peine, nous on prend son argent ». Ces propos sont de Serge Bambara alias Smockey, membre du comité d’initiative du mémorial Thomas Sankara. C’était lors de la conférence de presse dudit comité, le 25 août 2016 à Ouagadougou, pour annoncer à l’opinion publique nationale et internationale la construction de cet édifice en la mémoire du « Che- africain ». Abdoul Salam Kaboré, ancien ministre de la Santé sous la Révolution, a dès l’entame affirmé que le projet de construction d’un mémorial Thomas Sankara est né de la volonté de fédérer plusieurs initiatives pour rendre visible le plan d’action de la Révolution burkinabè de 1983. « Plusieurs initiatives de créations de centres culturels étaient en gestation, portées par de bonnes volontés qui souhaitaient créer des espaces spéciaux pour des activités culturelles, politiques et sociales qui permettent aux Burkinabè, aux hommes et femmes du monde entier, de revivre les œuvres de la période révolutionnaire de 1983 à 1987 », a-t-il dit. L’ancien ministre de la Culture a laissé entendre qu’un comité international sera mis en place en vue d’assurer une indépendance et une adhésion de la majorité des personnes qui se battent à travers le monde pour la diffusion de l’idéal prôné par le capitaine Thomas Sankara. Ce comité aura pour mission de donner les grandes orientations du projet, selon Abdoul Salam Kaboré. La première rencontre constitutive du comité international, qui fonctionnera sous la présidence d’honneur de l’ancien président ghanéen Jerry John Rawlings, se tiendra le 2 octobre 2016 à Ouagadougou, a-t-il ajouté. Abdoul Salam Kaboré a martelé que le projet vise, entre autres, la construction d’un espace dans lequel on retrouvera l’ensemble des grands chantiers innovants ouverts par la Révolution (Tisserands de Faso dan fani, circuit cycliste, pour le sport de masse, etc.), plus un espace multimédias (musée virtuel, salle de conférence, médiathèques, etc.), sans le mausolée. Il a en outre souligné que la réception de l’ouvrage est prévue pour janvier 2018 sous réserve de la validation du comité international.
Toutes les contributions honnêtes sont les bienvenues
Le comité de réflexion sur le projet a profité de l’occasion pour lancer un appel aux bonnes volontés à se joindre à l’initiative, afin d’engranger un succès éclatant. Serge Bambara alias Smockey a même déclaré que sous certaines conditions, l’aide de Blaise Compaoré est la bienvenue. « Si Blaise Compaoré reconnait qu’il est l’assassin de Thomas, et qu’il est prêt à purger sa peine, nous on prend son argent, il n’y a pas de problème, sous certaines conditions je pense que tout le monde devrait pouvoir y contribuer dès lors que c’est une contribution honnête », a-t-il confié. Et Smockey de continuer : « Sankara n’était pas opposé à une aide d’où qu’elle vienne, du moment où elle nous permettrait de préserver notre dignité ». Le ministre de la culture et du tourisme, Tahirou Barry n’a pas manqué de dire que le gouvernement approuve totalement cette initiative qui rendra certainement un hommage mérité à Thomas Sankara. De ce fait, le gouvernement du Burkina Faso apportera tout son soutien à la réalisation de ce mémorial, a-t-il précisé. Karim Sama alias Sams’k le Jah a fait savoir que le comité d’initiative de ce grand projet est d’abord à un stade de réflexion et que toutes les propositions seront les bienvenues lors de la rencontre internationale du 2 octobre 2016.
Sougrinoma Ismaël GANSORE
(Stagiaire)