HomeOmbre et lumièreSITUATION DES JEUNES AU BURKINA : « Que font les OSC et les politiciens ? », s’interroge le Mouvement en Ame et conscience

SITUATION DES JEUNES AU BURKINA : « Que font les OSC et les politiciens ? », s’interroge le Mouvement en Ame et conscience


Dans la lettre ci-dessous adressée au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le Mouvement En âme et conscience l’interpelle sur la situation des jeunes en Afrique en général et au Burkina Faso, en particulier. Et de s’interroger : « Que font les OSC et les politiciens face à une jeunesse exposée aux alcools frelatés et autres drogues ? ». Lisez plutôt !

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Le Mouvement En âme et conscience, à travers cette deuxième alerte, se dit sérieusement consterné par la situation de notre jeunesse, que ce soit dans les milieux scolaires ou dans les villes et campagnes. C’est pourquoi, nous semble-t-il urgent de tirer sur la sonnette d’alarme car la situation de désespoir de ladite jeunesse se pose avec acuité et gravité.

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Nous assistons depuis les indépendances à de véritables discours et envolées démagogiques afférents à la jeunesse comme porteuse du développement futur de nos Etats. Conséquence, le leitmotiv qui hante le quotidien des politiques, à travers leurs programmes, plans de développement, projets, et que l’histoire burkinabè atteste et perpétue, se résume en ces termes : « La jeunesse, fer de lance du développement ! », « La jeunesse espoir de demain ! », « Notre avenir repose sur la jeunesse ! ». Une certaine euphorie juvénile est alors de mise dans les discours, convaincus, et cela sans analyse préalable que le développement de notre chère patrie repose en grande partie sur la jeunesse.

 

Certes, Excellence Monsieur le Président du Faso,

Les plans de développement ne sauraient se passer de la jeunesse. Mais de quelle jeunesse parlons-nous ? Une jeunesse exposée aux alcools frelatés et autres drogues ? Une jeunesse livrée à elle-même sans repères et en panne d’initiatives ? Peut-on induire et porter le soi-disant développement dans une situation de détresse ? De désespoir ? D’inculture ?  De tentations morbides ?  Sinon, comment comprendre que depuis plus d’une vingtaine d’années des kiosques et bistrots d’alcool non homologués prolifèrent dans tout le Burkina Faso ? Comment comprendre l’engouement de la jeunesse pour ces alcools ? Que font les élus locaux dans les villes et campagnes ? Que fait la Ligue des consommateurs ? Que font les OSC et les politiciens ? Qu’est-ce qui est fait pour protéger cette jeunesse des villes et des campagnes dont on se vante tant, quand on sait que les conséquences desdits alcools et autres stupéfiants sont dévastatrices ? Comment comprendre le désintérêt des politiques publiques et des gouvernants sur une question aussi capitale que celle de voir notre jeunesse se consumer ?

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Nul n’ignore les retombées néfastes de ces alcools frelatés et de ces stupéfiants sur la santé physique, psychologique et sociale de la jeunesse, et vous conviendrez avec Le Mouvement En âme et conscience que la gravité de la situation, occultée volontairement ou non, entraînera ipso facto l’échec de toutes les politiques et initiatives à l’endroit de cette jeunesse.

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Contrairement à toutes ces rhétoriques démagogiques sur la place de la jeunesse, le Mouvement En âme et conscience, qui promeut les Humains Développeurs, vous suggère de faire vôtre la réflexion selon laquelle, « s’engager pour la jeunesse, c’est d’abord la protéger de l’alcool, de la drogue, de toute autre tentation nuisible afin de lui permettre de se créer des opportunités ou de saisir celles existantes ». Comme l’a dit Leo Lagrange : « Aux jeunes, ne leur traçons pas un chemin, ouvrons leur toutes les routes ». Aux antipodes des florilèges d’idées doctement assénées et des discours politiques, le Mouvement En âme et conscience estime que les solutions aux problèmes de la jeunesse exigent, plus que la seule action circonscrite à l’emploi, une réflexion menée de manière holistique. Eu égard au faisceau de causes intimement liées, il serait judicieux d’appuyer sur tous les leviers à la fois pour avoir un capital jeune. Nous entendons par là une jeunesse en bonne santé, créative et engagée. Bref, des Humains Développeurs.

Le Mouvement En âme et conscience vous invite donc à une approche inclusive et à la mise en place de politiques transformationnelles qui pourraient consister à :

– favoriser une approche du développement centrée sur l’être humain ;

– initier et promouvoir des stratégies de renforcement de capacités et de développement de compétences des jeunes ;

– lutter contre le désœuvrement des jeunes en leur offrant des opportunités d’occupation et de participation (toutes les activités d’engagement citoyen) ;

– renouer avec l’éducation civique et le scoutisme dans les établissements ;

– mettre en place des politiques de protection, notamment des services sociaux et des psychologues dans les écoles et les centres de formations, le renforcement des services sociaux des arrondissements par du personnel social et des psychologues ;

– rendre fonctionnel les points d’accueil et d’écoute des jeunes, des centres de traitements et récupération ;

– appliquer effectivement les textes, lois, conventions et autres sur la vente et la consommation des alcools et drogues par les jeunes ;

– impliquer d’avantage la jeunesse dans la réflexion sur tout ce qui la concerne.

 

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Le Mouvement En âme et conscience n’a pas la science infuse, mais il reste convaincu que c’est en agissant sur l’Homme, sur son éducation, sa santé, ses droits, son environnement, que nous aiderons à l’émergence d’une masse critique d’acteurs capables de créer une abondance de richesses pour le bien-être de tous.

De ce qui précède, Excellence Monsieur le Président du Faso, dévoiler la réalité pour mieux la transformer ou la voiler et la conserver pour l’instrumentaliser participent d’un choix politique et nous ne doutons pas un seul instant de votre capacité à appréhender les situations pour mieux les réformer.

 

« Investir en l’Homme, c’est libérer son potentiel ! »

 

Que Dieu Bénisse le Burkina Faso. Amen !

 

Le Président

 

Me Sori Ibrahima ZERBO

Chevalier de l’Ordre National,

Ambassadeur de Paix

7 024 77 99 – 79 24 77 99


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