SITUATION POLITIQUE AU PAYS D’AMILCAR CABRAL
La crise politique en Guinée-Bissau que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait réussi à mettre sous éteignoir connaît de nouveaux développements. En effet, le président José Mario Vaz, en conflit ouvert avec son parti, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui lui a dénié le droit de nommer un Premier ministre de son choix alors que la Constitution l’obligeait à désigner le chef de l’Exécutif au sein de la majorité parlementaire, a, à nouveau, donné sa confiance à Aristides Gomes pour conduire l’action gouvernementale. Cette recondLa crise politique en Guinée-Bissau que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait réussi à mettre sous éteignoir connaît de nouveaux développements. En effet, le président José Mario Vaz, en conflit ouvert avec son parti, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui lui a dénié le droit de nommer un Premier ministre de son choix alors que la Constitution l’obligeait à désigner le chef de l’Exécutif au sein de la majorité parlementaire, a, à nouveau, donné sa confiance à Aristides Gomes pour conduire l’action gouvernementale. Cette reconduction a suscité le courroux des leaders du PAIGC et de ses alliés qui estiment que le président dont le mandat est échu depuis le 23 juin dernier, ne dispose plus de légitimité pour le faire. Pour Domingosuction a suscité le courroux des leaders du PAIGC et de ses alliés qui estiment que le président dont le mandat est échu depuis le 23 juin dernier, ne dispose plus de légitimité pour le faire. Pour Domingos Simoes Pereira, le patron du PAIGC, il appartient, de ce fait, à la Cour suprême et à l’Assemblée nationale de prendre leurs responsabilités pour destituer le chef de l’Etat. Dans la foulée, il a accusé le président sénégalais, Macky Sall, de parrainer, avec la complicité de son homologue bissau-guinéen, un complot visant à déstabiliser la Guinée-Bissau. Face à cette nouvelle escalade, l’on ne peut que déplorer le fait que les intérêts partisans aient pris en otage la vie de toute une nation. La conséquence en est que la Guinée-Bissau est l’un des pays les plus arriérés de la sous-région avec pour seule réputation d’être un narco-Etat.
Il est temps que les Bissau-guinéens acceptent de se retrouver sous l’arbre à palabres
Cela dit, l’on ne peut pas dire que le parti majoritaire a tort dans ses récriminations contre le chef de l’Etat qui aurait dû prendre toutes les dispositions pour que les élections se tiennent avant la fin de son mandat constitutionnel. on seulement il aurait ainsi évité la crise de légitimité qui l’oppose à ses anciens camarades, mais peut-être aussi que la redistribution des cartes, à travers les élections, auraient contribué à sonner le glas de la crise. Mais là où l’on comprend moins les leaders du PAIGC, ce sont les tentatives de trouver à la crise interne que vit le pays, des ramifications internationales. Car, quand on n’est pas capable de laver le linge sale en famille, l’on ne peut plus se plaindre de quoi que ce soit. Ceci dit, il appartient au Sénégal qui, jusque-là, a opté pour le silence face à ces accusations, de réagir et de montrer qu’il n’en est rien. En tout cas, en attendant les prochains épisodes du feuilleton, l’on peut craindre pour la stabilité des institutions en Guinée-Bissau car l’on imagine bien que n’eût été la présence du bataillon de la CEDEAO, il y a longtemps que les hommes en treillis auraient perpétré un coup de force dans ce pays dont l’histoire est émaillée de nombreux putschs militaires. Il est donc grand temps que les Bissau-guinéens acceptent de se retrouver sous l’arbre à palabres pour trouver le remède qui leur permettra de vaincre le mal qui ronge leur pays. Et cela ne peut passer que par le toilettage de la Constitution du pays qui, vraisemblablement, porte en elle-même, les germes de l’instabilité.
Saho