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SITUATION SECURITAIRE DANS LA REGION DU NORD


 

La Coalition régionale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés du Nord (CCVC/N), le Mouvement sauvons le Yatenga (MS/Y) et le Mouvement Lorum Hobtam (M/LH) ont animé un point de presse, le samedi 8 janvier 2022 au siège du MBDHP/Yatenga, sis à Oufré, un quartier du secteur 11 de Ouahigouya. A l’occasion de cette conférence de presse, ils ont dénoncé «l’incapacité de l’Etat» face à son rôle régalien d’assurer l’intégrité territoriale, la sécurité des personnes et de leurs biens.

 

En dépit des mesures prises par le chef de l’Etat, au lendemain du massacre d’Inata et du renfort des Forces de défense et de sécurité (FDS) au Loroum, la situation sécuritaire dans la région du Nord ne s’améliore guère. Face à cet état de fait, la Coalition régionale de lutte contre la vie chère, la fraude, l’impunité et pour les libertés du Nord (CCVC/N), le Mouvement sauvons le Yatenga (MS/Y) et le Mouvement Lorum Hobtam (M/LH), ont animé un point de presse dans les locaux du siège du MBDHP/Yatenga, sis au secteur 11 de Ouahigouya. Il s’est agi, au cours de cette conférence de presse, non seulement de faire l’état des lieux de la situation sécuritaire dans la région, de dénoncer «l’incompétence notoire de l’Etat», mais aussi de l’interpeller sur la nécessité d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens dans cette partie du pays des Hommes intègres.

Issouf Belem, président de la section MBDHP/Yatenga, modérateur de la rencontre, a situé le contexte de cette conférence de presse. Dans la déclaration liminaire, Cheick Abdoul Dramane Ouédraogo, sécretaire général de l’UR CGT-B/Nord et président de la CCVC, a, au nom de la CCVC, fait le bilan macabre enregistré au cours de l’année 2021. « Ces attaques ont entraîné la mort de centaines de personnes (civils, VDP, FDS) dont le célèbre volontaire El Hadji Soumaïla Ganamé, connu sous le nom de Ladji Yoro, le 23 décembre 2021, avec beaucoup de ses fidèles », a-t-il laissé entendre. Pour lui, cette situation a provoqué beaucoup de déplacés internes dont le nombre s’élevait à 143 544 à la date du 30 novembre 2021. 

 

            Les structures organisatrices du point de presse exigent la satisfaction de 12 points

 

A en croire Cheick Abdoul Dramane Ouédraogo, si « une bonne partie de la région est laissée entre les mains des silhouettes du désert », le cas du Lorum est encore plus inquiétant. En effet, explique-t-il, dans cette localité, « le litre d’essence se négocie entre 1 500 et 2 500 F CFA. Le kg de riz et le litre d’huile sont estimés respectivement à 750 et 1 500 F CFA ». Contrairement à la commune de Sollé qui est abandonnée, la commune de Ouindigui qui compte 19 villages, s’est vidée depuis le 12 décembre 2021. Et d’ajouter: « Quant à la province du Yatenga, 4 de ses communes (Kain, Koumbri, Tangaye, Barga), voire 6 (Thiou et Zogoré) sont contrôlées» par les fantômes du désert.

Tidiane Savadogo, porte-parole du Mouvement sauvons le Yatenga, regrette que des villages de la commune de Ouahigouya soient contrôlés par les silhouettes du désert, à moins de 17 km de la ville, à l’image de Roaga, Roba et Toessin. « Au lieu que les autorités de la région développent des stratégies pour faire face à l’insécurité, elles attaquent, intimident et méprisent les leaders des OSC qui dénoncent leur incompétence », a-t-il affirmé. A en croire Cheick Abdoul Dramane Ouédraogo, SG de l’UR CGT-B/Nord, président de la CCVC, cette mauvaise foi du gouverneur Justin Somé est attestée par « son refus de recevoir les OSC et de répondre aux demandes d’audience ».

Après avoir passé en revue l’historique des attaques dans le Loroum, les différents appels au soutien de Ladji Yoro à l’Etat restés vains, Madi Komi, coordonnateur du Mouvement Lorum Hobtam, a laissé entendre que « rien n’a changé au Loroum dont le chef-lieu, Titao, est encerclé ». Et de s’interroger: « Pourquoi ce comportement irresponsable de la part des autorités ? ».

Relativement à la question de l’enlèvement d’Abdramane Diallo, étudiant en 1re année de médecine, le 30 décembre 2021 à Ouahigouya, Issouf Belem, président du MBDHP, a interpellé l’Etat sur la protection des citoyens. Sur les 12 points dont ils exigent la satisfaction, les OSC qui ont animé le point de presse ont, entre autres, demandé le renforcement des capacités opérationnelles des FDS, la mise en lumière des attaques des 9 et 23 décembre 2021, la libération de la RN 23 et l’ouverture de l’ancien pied-à-terre du chef de l’Etat au profit des personnes déplacées internes. Les responsables de cette conférence de presse ont demandé aux OSC sœurs de se joindre à elles pour une synergie d’actions.

 

Adama OUEDRAOGO dit Senghor (Correspondant)

 


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