SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE DU BURKINA : « Roch la solution est devenu Roch le problème », selon le CPPU
Les membres du Collectif pour un peuple uni (CPPU) étaient face à la presse le 5 octobre 2016 à l’hôtel AMISO, à Ouagadougou. Objectif : échanger sur « l’échec d’une classe politique et l’espoir dissipé d’un peuple », afin d’interpeller le gouvernement burkinabè à sortir de son mutisme, pour répondre aux aspirations du peuple.
« Le trio de tête de l’Exécutif doit demander pardon au peuple, pour lui avoir menti et trahi avec des promesses non tenues et son incompétence à sortir le peuple de son gouffre socio-économique, faire une levée de fonds par un « Euro bond », afin de récolter de l’argent pour la relance économique, faire face à la grogne sociale pour éviter la fuite des investisseurs étrangers et nationaux, assainir le milieu politique, éviter les nominations fantaisistes qui ne profitent pas au peuple ». Ce sont, entre autres, les solutions proposées par les membres du Collectif pour un peuple uni (CPPU), pour sortir le Burkina de l’impasse dans laquelle il se trouve. Afin d’inviter le gouvernement à réagir et à répondre aux aspirations du peuple, le Collectif a organisé un point de presse le 5 octobre 2016 à Ouagadougou. Selon le coordonnateur du CPPU, Aziz Ouattara, la crise qui sévit au pays à travers de multiples revendications sociales, est due à la manière de gérer du trio politique, à savoir le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, et le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré. « L’incohérence de vision de ce trio a fait place à une guéguerre au sommet de l’Etat, qui se solde par une guerre de positionnement et un conflit de leadership, et c’est le pauvre peuple qui en pâtit », a-t- il déclaré. Et le résultat, a laissé entendre Ouattara, « le pouvoir du parlement se substitue au pouvoir exécutif, ce dernier se substitue au pouvoir judiciaire avec un Premier ministre inexistant, en somme un Etat voyou où règne un tohu-bohu ». A cela, vient s’ajouter la grogne sociale, et il fallait s’attendre à son amplification, après la satisfaction de la plateforme revendicative des magistrats. « Ces magistrats ne sont pas au-dessus des autres travailleurs de la Fonction publique. C’était prévisible que n’importe quel appareil du public ou du privé qui verra cela, suivra le même chemin », a-t-il martelé. Pour lui, cela prouve l’incompétence « notoire » et la faiblesse des nouvelles autorités à diriger le pays. Par ailleurs, il accuse le peuple burkinabè d’avoir permis cela. « J’en veux au peuple qui disait Roch la solution. Roch le problème oui ! Car il nous a conduits à l’abattoir », a soutenu le coordonnateur Ouattara.
Quant au Plan national de développement économique et social (PNDES), établi par le nouveau gouvernement pour développer le pays, le CPPU l’a qualifié de plan budgétivore, un truc mort-né qui n’aura pas le soutien des bailleurs et c’est le contribuable qui le financera. Cependant, pour le coordonnateur du Collectif, il n’est pas trop tard. Il faut juste un remaniement du gouvernement. « Quand la machine est grippée, il faut s’arrêter, la dépoussiérer et changer les pièces qu’il faut pour un meilleur fonctionnement de l’appareil », a-t-il laissé entendre.
Selon lui, le président du Faso doit sortir de son mutisme et faire face aux différents mouvements sociaux, au risque de perdre la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs. Aussi, il n’est pas nécessaire d’aller à la 5ème république pour faire une rupture avec l’ancien régime. Il suffit de rompre avec les anciennes pratiques, à savoir la corruption, la gabegie, a-t-il lancé. Et de conclure qu’une autre révolution sera nécessaire pour assainir le Burkina.
Djeneba Ouattara (Stagiaire)