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SOMMET DE L’ONU SUR L’OCEAN : La voix de l’Afrique va-t-elle porter ?


Le 9 juin 2025, et ce pour cinq jours, s’est ouvert à Nice en France, le sommet de l’Organisation des nations unies sur l’océan (UNOC). Plus de cent quatre-vingts délégations dont une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, prennent part à cette conférence qui en est à sa troisième édition, après celles de New-York aux Etats-Unis en 2017 et de Lisbonne au Portugal en 2022. Parmi les chefs d’Etat africains présents à ce sommet de Nice, les présidents du Bénin, du Burundi, de la République centrafricaine, du Congo, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et de la Sierra Leone. Au nombre des sujets de discussions, il y a entre autres, « la lutte contre la pollution marine sous toute ses formes », mais aussi la création d’aires marines protégées et la lutte contre la pêche illégale. C’est dire les enjeux de cette conférence dont le plan d’actions vise aussi à « mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable l’océan, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable et soutenir le développement d’une économie bleue durable ». La question qui se pose est de savoir si la voix de l’Afrique va porter.

 

Les objectifs vont largement au-delà de la protection des océans

 

La question est d’autant plus importante que le continent noir a souvent du mal à se faire entendre à de telles tribunes internationales. Alors que dans le cas d’espèce, entre recul du trait de côte dû à la montée des eaux, pêche illégale et pillage de ses ressources maritimes et halieutiques, l’Afrique est concernée au plus haut point par le thème de cette conférence. Un sommet dont les objectifs vont largement au-delà de la protection des océans pour se décliner aussi en termes de lutte contre la pauvreté. Autant dire que tout comme pour le climat dont la mobilisation a été sonnée à travers les différentes COP qui se tiennent à intervalles réguliers depuis bientôt trente ans, ce sommet sur l’océan qui en est à sa troisième édition, se veut une tribune d’interpellation et de concertation pour une meilleure préservation des océans sur lesquels planent des menaces d’ordres divers. Des menaces qui vont de la pollution plastique à la surpêche, en passant entre autres, par l’exploitation minière des grands fonds marins. Toujours est-il qu’en relevant le défi de la mobilisation des participants, en France, c’est déjà un pas et l’on espère que cela fera bouger les lignes dans le sens voulu. Quant à l’Afrique, il lui appartient de savoir tirer son épingle du jeu. Sachant que dans ce genre de rencontres internationales, elle a souvent subi le diktat des grandes puissances, quand elle n’est pas reléguée au stade de simple spectatrice. Et s’il y a des financements à en tirer, que le continent noir puisse aussi avoir voix au chapitre. Car, entre montée des eaux qui menace bien des pays du littoral qui ne sont pas armés pour y faire face, pollution plastique et manque de moyens conséquents pour protéger ses eaux des bateaux de pêche illégale, il y a péril en la demeure pour le continent noir.  

 

L’absence des Etats-Unis à ce sommet de Nice, est un mauvais signal

 

Quant à cette Conférence sur les océans qui en est encore à ses débuts et qui demande encore à grandir, on attend de voir si Nice sera un tournant, pour ne pas dire la rampe de lancement qui permettra d’asseoir davantage la notoriété de ce sommet qui vise à faire de la protection des mers, une cause mondiale. Ou alors, si ce sera un sommet pour un sommet, qui ne changera pas grand-chose dans les habitudes des grandes puissances qui ne sont pas, par hasard, les plus grands pollueurs, mais qui sont aussi connues pour ne pas toujours tenir leurs promesses, comme cela a par exemple été le cas vis-à-vis de l’Afrique, dans la question du réchauffement climatique. Qu’en sera-t-il alors pour les océans, sachant que les recommandations de ce genre de sommets sont souvent non contraignantes ? Déjà, l’absence des Etats-Unis à ce sommet de Nice est un mauvais signal. Surtout quand on voit comment, concernant le climat par exemple, le président Donald Trump a fini par retirer son pays de l’Accord de Paris, avec toutes les conséquences que l’on sait en termes de coupures budgétaires drastiques sur les programmes environnementaux. Et sa récente décision d’autoriser l’extraction des minerais dans les eaux internationales, n’est pas pour faciliter la tâche aux organisateurs du sommet de Nice. C’est dire si ce combat pour la protection des océans, est loin d’être gagné d’avance. Surtout s’il doit buter contre les intérêts des grandes puissances. Mais l’Afrique ne devrait pas être en reste. Elle doit travailler aussi à tirer ses marrons du feu.

 

« Le Pays »

 

 


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