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SOMMET DE L’UNION AFRICAINE


Le 34e sommet de l’Union africaine (UA) s’est ouvert le 6 février  dernier à Addis-Abeba et cela de manière virtuelle. En effet, à l’exception du Congolais Félix Tshisekedi qui a pris le relais du Sud-africain Cyril  Ramaphosa, à la présidence tournante de la structure, et qui, de ce fait, était physiquement présent dans la capitale éthiopienne, tous les autres présidents ont participé aux travaux par visioconférence. Et ce format est une première dans l’histoire de l’organisation. Cette innovation a été dictée par la Covid-19. L’on peut donc dire que les princes qui nous gouvernent ont été contraints à la prudence et à la sagesse en n’effectuant pas le déplacement d’Addis-Abeba. Du coup, ce sont les trésoreries des pays membres de l’organisation, déjà fragilisées par justement la pandémie et la morosité économique à laquelle le monde est en proie, qui vont souffler. Car, les sommets de l’UA coûtent très cher à nos finances en termes de frais d’hôtels, de frais de transport et de séjour et l’on en oublie.  Et quand on sait que certains de nos présidents voyagent avec des villages entiers, l’on peut facilement imaginer combien coûte un voyage présidentiel sous nos tropiques.  De ce point de vue donc, on peut se permettre de dire ceci : à quelque chose, malheur est bon !

 

Félix Tshisékedi vient d’hériter d’une Afrique malade de conflits armés

 

 

Cela dit, ce sommet virtuel aura été marqué par trois faits.  Le premier a été l’accession à la présidence tournante de l’organisation, du Congolais Félix Tshisékedi. Et le moins que l’on puise dire, c’est que ce grand honneur qui vient de lui être fait, intervient à un moment où, au plan endogène, il est en passe de remporter complètement le bras de fer qui l’opposait à son prédécesseur Joseph Kabila. C’est donc un Tshisékedi revigoré politiquement après cet exploit, qui a pris le relais du Sud-Africain Cyril Ramaphosa. Mais, il a du pain sur la planche ; tant les crises auxquelles le continent africain  est en proie, sont complexes et immenses.  A titre d’illustration, l’on peut évoquer les conflits armés qui ensanglantent actuellement le continent noir. Il suffit, à Tshisékedi, de jeter un coup d’œil chez le voisin centrafricain, pour prendre la mesure du drame. A l’intérieur même de son propre pays, c’est-à-dire la RDC (République démocratique du Congo), notamment dans les deux Kivu, les groupes armés font souffrir le martyre aux populations.  Et que dire de la terrible guerre à huis clos qui oppose l’armée éthiopienne aux  rebelles du Tigré ? Bref, Félix Tshisékedi vient d’hériter d’une Afrique malade de conflits armés. Et ce n’est pas tout. En effet, l’avènement du président congolais à la présidence tournante, intervient à un moment où l’Afrique est également malade du coronavirus. Et la situation est d’autant plus inquiétante que bien des pays africains sont  actuellement confrontés à une nouvelle vague de la terrible pandémie. Et avec ses nouveaux variants, l’on peut craindre le pire pour l’Afrique. Tshisékedi a donc la responsabilité de mobiliser le continent noir et ses partenaires pour y apporter  la réponse qui sied. Et ce ne sera pas une mince affaire dans un monde de plus en plus gagné par l’égoïsme.

 

La Covid-19 a fortement déteint sur le 34e sommet au point de contraindre l’UA à opter pour la visioconférence

 

Pour le moment, quelques rares pays africains sont arrivés à mettre à la disposition de leurs populations, des vaccins contre le mal. Mais là aussi, les doses acquises sont presque symboliques.  Il revient donc à Tshisékedi de mener le combat pour que l’Afrique ne soit pas oubliée  dans l’accès aux vaccins anti-Covid-19. En tout cas, ce 34e sommet de l’UA a été consacré, entre autres, à la problématique de la Covid-19. Le troisième et dernier fait qui aura marqué ce 34e sommet, est la manière dont le Tchadien Moussa Faki Mahamat a été reconduit à la tête de la Commission. En effet, c’est pratiquement à l’unanimité que ce dernier a été élu. C’est assez  rare pour être souligné.  Et c’est la preuve que son bilan a été jugé satisfaisant. Seul l’homme mince de Kigali dont on sait qu’il adore mettre les pieds dans le plat, a pointé la gouvernance du Tchadien en ce qu’elle n’est pas allée loin dans les réformes entamées en 2016. En rappel, le président rwandais, Paul Kagamé, avait été désigné en 2016 pour réformer l’organisation dans le sens de l’amener à être plus efficace et plus efficiente. Le président de la Commission était chargé,  entre autres, de traduire dans les actes, le plan de restructuration du président rwandais. Ce dernier, en bon perfectionniste, n’a pas hésité à dire tout le mal qu’il pense du travail du Tchadien.  Cela dit, l’on peut retenir que la Covid-19 a fortement déteint sur le 34e sommet au point de contraindre l’UA à opter pour la visioconférence. La vedette donc du sommet aura été  la Covid-19 et ses variants. Et c’est à juste titre, puisque les chiffres sont en train d’exploser sur le continent en termes de personnes contaminées et de décès liés à la pandémie. En tout cas, la Covid-19 a réussi le tour de force de reléguer au second plan, les autres sujets inscrits à l’ordre du jour de ce sommet virtuel à savoir l’art, la culture et le patrimoine.  Pourtant, ceux-ci peuvent contribuer à rendre l’Afrique plus résiliente face aux différents  fléaux qui l’assaillent. Et le moins que l’on puisse dire à leur sujet, c’est que l’art et plus particulièrement la culture, sont en train de payer un lourd tribut à la Covid-19.

 

« Le Pays »

 


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