HomeA la uneSOMMET DU G20 VU D’AFRIQUE : Que peuvent des mots contre nos grands maux ?

SOMMET DU G20 VU D’AFRIQUE : Que peuvent des mots contre nos grands maux ?


Avec l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA), ils représentent les 20 plus grandes économies de la planète. Eux, c’est le G20. Ils étaient en conclave à Rio de Janeiro au Brésil, les 18 et 19 novembre 2024. Au menu de leurs échanges, les grands dossiers de ce monde : notamment les guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Mais aussi la question du climat qui fait l’objet de négociations serrées à Bakou, en Azerbaïdjan où se tient depuis le 11 novembre dernier et ce, jusqu’au 22 du même mois, la 29ème Conférence mondiale sur le changement climatique. Une problématique du réchauffement de la planète qui peine à y trouver solution. Mais il y a  surtout l’engagement des plus grands pollueurs qui ne sont pas par hasard les grandes puissances, à payer au juste prix la facture de leur incurie. Si fait que depuis quelques années, les COP se suivent et se ressemblent de telle sorte que de Bakou où les négociations avaient du mal à avancer, les yeux des participants étaient tournés vers Rio de Janeiro pour savoir ce qui sortirait de ce conclave des puissants de ce monde concernant l’épineuse question du réchauffement climatique. En particulier les Africains qui continuent d’attendre comme Godot, les 100 milliards de dollars d’aide annuelle décidée en 2009 à Copenhague au Danemark, pour soutenir les pays en développement dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique.

Les résolutions des COP n’ont jamais été contraignantes

 

En tout cas, les résolutions des COP ont connu des difficultés d’opérationnalisation dans la mesure où les puissances concernées sont peu enclines à cracher au bassinet. Et Bakou n’est pas loin de charrier les mêmes déceptions pour les pays africains, à en juger par cette façon à peine voilée de refiler la patate chaude de ces discussions sur le climat, au G20 et de s’en remettre à ses conclusions. On est d’autant plus porté à le croire que les résolutions des COP n’ont jamais été contraignantes alors qu’à Bakou, se dessine un autre scénario visant à définir un nouvel objectif mondial de financement de la lutte contre le réchauffement climatique, en remplacement de celui fixé en 2009 et avec un élargissement de la base des contributeurs. Les premiers concernés que sont les pays industrialisés, ne voulant pas être les seuls à supporter la charge, en tenant à inclure d’autres pays à fortes influences comme la Corée du Sud, Singapour et les pétromonarchies du Golfe. Mais encore faudrait-il pouvoir parvenir à un accord quand on voit comment les uns et les autres restent accrochés à leurs intérêts. C’est dire si un manque d’accord in fine, ne serait pas une surprise. C’est dire aussi si concernant la question du réchauffement climatique, Bakou reste suspendue à Rio où à côté de la question de la réforme des institutions mondiales, l’autre sujet phare de débat tournait autour des questions liées à la pauvreté et à la famine.

 

Le tout n’est pas de prendre des résolutions ou des engagements

 

Un combat du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, qui accueillait le sommet et qui a réussi à lancer son initiative d’Alliance globale contre la faim et la pauvreté. Elle vise à venir en aide aux plus démunis en taxant « les plus fortunés ». Une initiative à caractère hautement social, qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la faim et les inégalités dans le monde et qui entend donner à ce combat, une dimension internationale. Toujours est-il qu’en obtenant l’adhésion de ses hôtes de deux jours à sa cause et leur engagement à la coopération, cet altermondialiste n’a jamais autant bien arboré ses habits de défenseur des plus faibles en qui l’Afrique peut reconnaître un digne porte-voix. Mais le tout n’est pas de prendre des résolutions ou des engagements, comme cela est devenu presque folklorique lors des grandes rencontres internationales. Encore faudrait-il pouvoir joindre l’acte à la parole. Ce qui est une autre paire de manches. Surtout lorsque les intérêts des grandes puissances sont en jeu. Autant dire que tant que l’on restera dans les discours sur des questions aussi cruciales que celles de la lutte contre le réchauffement climatique, la faim et la pauvreté dans le monde, les mots, à eux seuls, ne suffiront pas pour soigner les grands maux dont souffre le continent noir qui subit de plein fouet, les effets du changement climatique. Une Afrique qui, de son statut de continent le moins pollueur, n’est pas loin d’être payée en monnaie de singe dans ses efforts pour la préservation de la planète.

 

« Le Pays »

 

 

 


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