HomeA la uneSORTIE DE ZIDA SUR LES ECOUTES TELEPHONIQUES : Les avocats de Bassolé protestent

SORTIE DE ZIDA SUR LES ECOUTES TELEPHONIQUES : Les avocats de Bassolé protestent


 

Les avocats de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, protestent contre la récente sortie médiatique du Premier ministre Yacouba Isaac Zida sur la présumée conversation téléphonique entre Guillaume Soro et leur client. Ils en appellent au respect du principe de la séparation des pouvoirs. Lisez !

 

 

«Le collectif des avocats de Djibrill Y. Bassolé proteste énergiquement face aux déclarations sur les antennes de la radio Savane FM, faites le 4 décembre 2015 par Monsieur Isaac Zida, Premier Ministre du Gouvernement de transition, relatives à une procédure en cours.

En effet, et au mépris du principe de la séparation des pouvoirs et en dépit des réserves que lui commande sa fonction, Monsieur Yacouba Isaac Zida, Premier Ministre du Gouvernement de transition, a affirmé lors de cette interview au sujet d’une des soi-disant écoutes téléphoniques liées au putsch du 16 septembre 2015 ce qui suit : « Elle est authentique ; il n’y a pas de débats. Moi, je ne discute pas sur ces questions-là. Il ne faut pas douter de l’intelligence du peuple burkinabè. Tous ceux qui ont pu écouter ça, savent que c’est authentiques, à moins d’être de mauvaise foi ».

Nous, Conseils de Monsieur Djibrill Y. Bassolé, tout en dénonçant à nouveau les conditions suspectes dans lesquelles ces écoutes ont été effectuées, retranscrites, versées au dossier, protestons face à l’ingérence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, dans un dossier judiciaire, toujours en instruction et par l’effet de la loi qui devrait rester secret.

Tout suggère aujourd’hui malheureusement et chacun peut et doit le déplorer, qu’il existe deux dossiers depuis plusieurs mois, un dossier judiciaire et un dossier officieux dont seul l’examen permettrait de déterminer l’origine de ces écoutes. Tout démontre en effet que si écoutes il y a eu, elles l’ont été sans aucune base légale, à l’initiative d’une autorité aujourd’hui anonyme. Cette situation exceptionnelle explique l’immense embarras actuel pour tenter vainement de faire de ces écoutes un «élément de preuve» conforme à la loi du Burkina, à sa Constitution, alors même qu’il apparaît avoir été recueilli en dehors de tout cadre judiciaire.

Tous ces éléments ne peuvent que convaincre d’une volonté à peine voilée de jeter à tout prix le discrédit public sur un homme présumé innocent, qui proteste de son innocence, au risque d’abimer le crédit de la crédibilité de la Justice du Burkina si essentielle en démocratie.

Pour preuve, nous pouvons citer les conditions dans lesquelles la Commission d’enquête indépendante gouvernementale (doublon presque parfait du juge d’instruction) a établi un rapport d’enquête destiné exclusivement au Premier Ministre.

C’est ainsi qu’il a été donné de constater que ce rapport de la Commission d’enquête indépendante gouvernementale transmis exclusivement et en exclusivité à Monsieur Yacouba Isaac Zida, en sa qualité de Premier Ministre du Gouvernement de la Transition, s’est retrouvé dès les jours qui ont suivi dans les presses locale et internationale et sur Internet.

Alors qu’il est déjà dénoncé des violations graves de la loi et des droits fondamentaux de certains inculpés suite au putsch manqué du 16 septembre 2015, Monsieur Yacouba Isaac Zida, Premier Ministre, persiste à commenter une enquête en cours, en faisant état d’une pièce extrêmement contestable dans son origine et qui, dans toute démocratie qui se respecte, n’a vocation à n’être contestée et discutée que dans un cadre judiciaire.

Que dire enfin de la diffusion sur Internet, il y a quelques jours d’un extrait d’une conversation privée, attribuée à notre client avec une dame prénommée Rebecca, si ce n’est qu’elle confirme l’existence de deux dossiers parallèles !

Combien de conversations téléphoniques présumées faites par Monsieur Djibrill Y. Bassolé, va–t-on encore mettre en ligne ?

Nous rappelons solennellement l’urgence, dans l’intérêt de tous les citoyens du Burkina, que soient respectés l’Indépendance de la Justice et les Grands Principes qui en assurent la Légitimité et la Crédibilité.»

Yérim THIAM

Avocat au Barreau de Dakar

Dieudonné BONKOUNGOU

Avocat au Barreau de Ouagadougou

  1. Marc LE BIHAN

Avocat au Barreau de Niamey

William BOURDON

Avocat au Barreau de Paris

  1. Rustico LAWSON

Bâtonnier du Barreau de Togo

Antoinette OUEDRAOGO

Avocat au Barreau de Ouagadougou

Aziz DABO

Master En Management et Stratégie D’Entreprise


Comments
  • amadou zidba

    14 décembre 2015

Leave A Comment