HomeA la uneSOULEYMANE SOULAMA, PRESIDENT DE L’ATD

SOULEYMANE SOULAMA, PRESIDENT DE L’ATD


L’Alliance travailliste pour le développement (ATD) est née de la volonté d’un membre fondateur du Nouveau temps pour la démocratie (NTD). Souleymane Soulama, ancien ministre des Transports, puisque c’est de lui qu’il s’agit. Dans cet entretien, il répond à nos questions dans le cadre de « Mardi Politique ». Lisez plutôt !

« Le Pays » : Pourquoi avez-vous quitté le NTD ?

Souleymane Soulama : Tout d’abord, je tiens à remercier le journal « Le Pays » qui m’ouvre ses colonnes me permettant de m’exprimer sur certains sujets. Revenant à votre question, comme vous le savez, on adhère ou on crée un parti politique en ayant des objectifs et une vision. A un moment, si vous constatez que le parti ne répond plus à votre vision ni à l’objectif que vous vous êtes assigné, le mieux, c’est de partir et de se donner les moyens d’atteindre ses objectifs.

 Etes-vous parti de vous-même ou vous a-t-on poussé à la sortie ?

D’abord, je tiens à rappeler que je suis membre fondateur du NTD et, à ce titre, ma voix et mon opinion comptaient beaucoup au sein du parti. Comme je l’ai déjà signifié, le NTD ne répondait plus aux critères qu’on s’était fixés à la création du parti et j’ai préféré partir. Après la création de mon parti, beaucoup d’anciens camarades m’ont approché pour essayer de me convaincre de retourner à la maison.

D’aucuns disent que vous êtes parti du NTD parce qu’on vous a enlevé du gouvernement. Qu’en dites-vous ?

D’abord, en venant au gouvernement, je m’étais déjà mis à l’idée que j’y étais de passage et qu’il fallait que j’apporte ma pierre au développement du Burkina à travers mon département ministériel et c’est ce que j’ai fait durant le temps que j’ai passé à la tête de ce département, en donnant le meilleur de moi-même.

Il y a plus de 200 partis politiques au Burkina. Le vôtre n’est-il pas de trop ?

Pour moi, tout Burkinabè qui sait qu’il peut apporter un plus au débat politique et au développement du Burkina à travers la création d’un parti, est le bienvenu. C’est d’ailleurs l’expression de la vitalité de notre démocratie.

 Quels sont vos rapports aujourd’hui avec Vincent Dabilgou ?

Ce sont des rapports d’anciens camarades de parti. Nous sommes aussi membres de l’Alliance des partis de majorité présidentielle. A ce titre, nous sommes appelés à collaborer entre chefs de partis.

Pourquoi avoir décidé de créer un parti politique, l’Alliance travailliste pour le développement ? Y a-t-il à manger dans la création d’un parti ?

Moi, je considère la politique comme étant un tremplin ou un outil qui sert à aider pour le développement. Vous savez, quand j’étais maire de la commune de Banfora, nous avons pu réaliser beaucoup d’infrastructures telles que le bitumage de trois (3) axes dans la ville, les premiers feux tricolores, la construction du marché du secteur 2, des écoles primaires, des salles de classes à niveau dans les deux lycées municipaux, la gare routière, des centres de loisirs, des forages dans les 22 villages que compte la commune et j’en passe et tout ceci grâce aux partenariats et sans toucher aux recettes propres de la mairie. C’est notre position politique qui nous a permis de réaliser tout cela. D’ailleurs, avant de partir, j’ai pu obtenir 11 partenariats pour la commune de Banfora qui bénéficie encore d’appuis de ces différents partenaires. Ceci pour dire qu’aujourd’hui, ce n’est pas la personne de Souleymane Soulama qui bénéficie de ces retombées, mais plutôt les populations de la commune de Banfora.

 Comment se porte aujourd’hui l’ATD ?

Comme vous pouvez le constater, sur le terrain, l’ATD est un bébé qui a déjà de longues dents. Depuis sa création, le parti enregistre des adhésions un peu partout. Il se déploie aisément sur le terrain parce que le discours qu’il distille est un discours empreint d’espoir et d’espérance.

Où en êtes-vous avec l’implantation du parti sur le plan national ? 

Comme je l’ai dit, le parti suscite beaucoup d’engouement et d’espoirs auprès des populations ; ce qui facilite évidemment son implantation partout dans le pays. Progressivement, nous sommes en train de mettre les structures en place.

« Je suis comptable de la gestion quinquennale du pays sous la présidence de Roch »

Vous avez quitté le NTD qui est de la majorité pour créer l’ATD. Votre parti gardera-t-il la même ligne ?

En politique, il faut être logique bien que certains considèrent les politiciens comme des menteurs. Moi, j’ai passé plus de deux ans comme ministre dans le gouvernement pour mettre en œuvre le projet de société du président Roch Marc Christian Kaboré que j’ai d’ailleurs défendu auprès des populations du Burkina lors de la campagne présidentielle de 2015. Je suis donc comptable de la gestion quinquennale du pays sous la présidence de Roch. Le bon sens voudrait que je le soutienne pour le reste de son mandat. Je suis donc dans cette logique.

D’aucuns appellent à un report des élections pour des raisons diverses. Etes-vous de cet avis ?

Il appartient à toute la classe politique et à la société civile de décider du report ou pas des élections. Pour l’heure, je crois qu’il faut s’en tenir à ce que recommande notre Constitution.

Votre parti compte-t-il présenter un candidat à la présidentielle ?

Il appartient au congrès d’en décider.

Avez-vous les moyens nécessaires pour affronter les prochaines échéances électorales quand on regarde l’adversité en face ?

En décidant de créer un parti politique, nous sommes déjà conscients de ce qui nous attend sur le terrain. J’ai quand même un peu d’expérience en politique et je crois que ceci constitue un élément capital pour affronter les prochaines échéances.

Que s’est-il réellement passé avec vos camarades de Banfora en 2016, lorsque le NTD a ravi la mairie ? Il semble que vous étiez opposé à cela ?

Je suis quelqu’un qui a toujours respecté la parole donnée. Vous n’êtes pas sans savoir que pendant les élections municipales, le MPP et les partis de la majorité avaient signé un protocole d’accord qui stipulait que tous les partis de la majorité avaient l’obligation de soutenir le parti arrivé en tête. Dans le cas de figure, à Banfora, c’était le MPP et on se devait effectivement de soutenir le candidat du MPP. Mais au sein même du MPP, à Banfora, il y avait plusieurs candidats à la candidature et il fallait éviter le chaos. C’est alors que je suis allé voir feu Salifou Diallo (paix à son âme) pour lui dire que si au MPP, il y a plusieurs candidats, mon parti présentera aussi un candidat et c’est ce qui s’est réellement passé. Pour ce qui s’est passé avec des camarades d’hier en 2016, je préfère ne pas mettre cela sur la place publique. En politique, il n’y a pas d’ennemis ou d’adversaires éternels et ils finiront par rejoindre la vérité et le droit chemin (inch’Allah).

Serez-vous candidat pour le poste de maire aux élections municipales ?

J’ai déjà occupé ce poste pendant six ans, ce qui m’a permis d’apporter et de donner ce que je pouvais à notre chère commune. Dans cette expérience, j’ai remporté des prix et j’ai porté l’image de la commune de Banfora au-delà du Burkina. Je crois qu’il faut aussi donner l’opportunité à d’autres de montrer leur savoir-faire. Cependant, je suis disposé à mettre mon expérience à la disposition de toute personne qui aurait en charge la gestion de notre cité, qu’elle soit issue de mon parti ou de tout autre parti.

Croyez-vous en vos chances de remporter la mairie de Banfora ?

Vu la configuration politique actuelle à Banfora, il est très difficile qu’un seul parti puisse remporter la mairie si le mode de scrutin reste tel. Cependant, je pense que mon passage à la tête de la commune reste un atout pour mon parti, au vu du bilan extrêmement positif.

 Quel message avez-vous pour vos militants ?

C’est un message de remerciement pour leur engagement, un message d’encouragement à aller plus loin dans le travail d’implantation du parti, un message à prôner la paix et la cohésion, et enfin un message d’engagement militant pour la victoire du parti.

Propos recueillis par Mamadou TRAORE


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