SUSPENSION DES LOTISSEMENTS DANS L’ARRONDISSEMENT 6 : Le CAODL pour la levée de la mesure
La Coalition des associations oeuvrant pour le droit aux logements a organisé une conférence de presse le 10 juillet dernier à Lahre gare école Kouritenga sud secteur 29 de Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec la presse : faire l’état des lieux de la situation des différents problèmes vécus par les habitants et proposer des solutions suite à l’attribution inachevée des parcelles dans l’arrondissement 6. Les populations sorties nombreuses pour la circonstance ont écouté les messages de leurs différents porte-parole.
« Nous allons interpeller et informer l’ensemble des personnes vivant dans les zones non loties et les zones partiellement attribuées et ceux qui ont payé et déposé les papiers dans les mairies, du refus du pouvoir en place de faire la lumière et la justice dans les opérations de lotissement passées, du manque de volonté du premier responsable de la commune de nous aider et leur manque de tact, dans la résolution de cette crise ». Ainsi s’est exprimé Aboubacar Ouattara, secrétaire général de la coalition. En rappel c’est le 5 mai 2011 que les autorités du régime déchu ont pris la décision de suspendre les lotissements pour une durée de 6 mois en attendant de faire les enquêtes et de mettre fin aux différentes malversations et fraudes commises par les responsables des communes. Le constat des membres de la coalition c’est que, selon leur porte-parole, cela fait 7 ans que cette mesure a été prise , et elle est là. Et de renchérir : « quand on veut parler de lotissement on nous dit que c’est un dossier sensible et qu’il ne faut pas y toucher, mais nous nous posons la question de savoir l’article 37 n’était pas plus sensible que ce problème de lotissement » ? En réponse à cette question, M. Ouattara a souligné que le gouvernement leur avait promis de faire l’état des lieux lors des Etats généraux le 24 et 25 octobre 2013, mais rien n’a été fait. Pendant la Transition, des maires ont été arrêtés et libérés dès l’arrivée du régime en place. A cela s’ajoute l’enquête parlementaire sur le foncier d’octobre 2016 sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré qui a révélé dans son rapport de nombreuses malversations telles que le nombre de parcelles détournées par les maires de Boulmiougou et de Bobo-Dioulasso, respectivement 2 000 et 500 parcelles. Malheureusement selon toujours M. Ouattara aucune sanction n’a été prise contre ces individus. Et les membres de la coalition de s’interroger sur les résultats de mise en place de la commission interministérielle chargée de l’apurement du passif foncier, qui, en son temps, avait engrangé un budget de près de 14 000 000 F CFA. « Nous nous demandons si tous ces montants qui ont été mobilisés pour cette enquête, ne pouvaient pas résoudre une grande partie des problèmes de lotissements inachevés et des nouveaux lotissements», a dit le secrétaire général de la coalition. La coalition a interpellé le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Bonanet, sur ce sujet en ces termes :« Mais quand est-ce que cette commission commencera-t-elle ses activités, M. le ministre ? » Devant toutes ces situations, la Coalition des associations oeuvrant pour le droit au logement de l’arrondissement 6 a demandé purement et simplement au président du Faso, à l’ensemble de son gouvernement et au premier responsable de la commune, de faire l’état des lieux dans les zones partiellement attribuées et ce, dans un bref délai si possible, et de reprendre très rapidement les attributions ou dans le cas contraire, de lever la suspension et reprendre très rapidement les attributions inachevées afin de permettre aux habitants de ces zones d’avoir des parcelles et de pouvoir vivre convenablement, car les conditions de vie de certains habitants laissent à désirer. La coalition a demandé la mise en place d’une commission indépendante d’attribution des parcelles, qui devra être composée des OSC, des agents de la mairie et du ministère. Elle a aussi demandé au gouvernement de livrer les résultats des audits qui ont commencé depuis 2011 et de sanctionner ceux qui ont commis des malversations, parce que l’Etat est une continuité. Pour finir, la coalition a mis en garde toutes les personnes qui émettent des ordonnances de déguerpissement à travers des cabinets d’huissier soit disant qu’ils ont besoin de leurs parcelles. Ils doivent savoir qu’aucun habitant non attributaire ne va quitter un terrain quelle que soit la raison, sauf s’il est attributaire de sa parcelle. Les responsables de la coalition ont demandé au ministre l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Bonanet, de résoudre rapidement ce problème des lotissements inachevés de l’arrondissement 6. C’est sur cette interpellation que la rencontre avec la presse a pris fin.
Ben Issa TRAORE