HomeA la uneTABASKI 2017 : Puisse le sang des béliers charrier les malheurs qui frappent le Burkina !

TABASKI 2017 : Puisse le sang des béliers charrier les malheurs qui frappent le Burkina !


Les fidèles musulmans célèbrent demain, 1er septembre, la fête de tabaski encore appelée Aïd-El-Kébir. Les signes de cette fête sont déjà perceptibles dans les marchés à bétail et à certains carrefours de la ville, pris d’assaut par les vendeurs de moutons. Cela dit, l’on ne ressent pas la fièvre habituelle de l’avant-fête.  Cette relative morosité s’explique par le fait que les Burkinabè n’ont pas le cœur à la fête. Et pour cause. La Tabaski 2017 intervient au moment où les cœurs meurtris des Burkinabè, du fait de l’avalanche de malheurs qui ont récemment frappé la nation, continuent de saigner. En effet, faut-il encore le rappeler au risque de remuer le couteau dans la plaie ? Il y a d’abord eu les attaques terroristes du 13 août dernier, qui se sont soldées par le macabre bilan de 19 morts, suivies de l’explosion sur une mine artisanale, d’un véhicule militaire ayant coûté la vie à trois de nos valeureux soldats dans le Sahel. A cela s’ajoute la brusque disparition du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. A ces évènements qui ont mis en berne le drapeau national pendant 6 jours, il faut aussi ajouter les accidents de la circulation qui ont coûté la vie à bien de nos compatriotes. Au-delà de ces évènements tragiques, la Tabaski, cette année, a lieu en pleine saison des pluies, période où les populations, en majorité rurales, en plus d’être occupées par les travaux champêtres, doivent faire face à des invasions  de chenilles et à un sérieux stress hydrique qui compromettent dangereusement les récoltes et décuplent les angoisses liées à la période de soudure. Sans oublier que se profile à l’horizon, la rentrée scolaire avec son lot d’inquiétudes et de dépenses.

 

Il faudra que l’Etat veille au grain

 

Même si donc la fête du mouton ne connaîtra pas les chaudes ambiances habituelles, elle sera l’occasion de consolider les liens sociaux. Car, les fêtes, au Burkina Faso, sont toujours des moments privilégiés de communion religieuse et de partage. A la grande prière aux allures d’une véritable célébration œcuménique, succèderont les partages de repas entre proches et voisins, toutes obédiences religieuses confondues. Et il faut souhaiter que ce modèle de tolérance religieuse et de cohésion sociale continue de prospérer car, en plus de renforcer notre résilience contre les périls extrémistes, il nous permet de construire une nation forte et solidaire.

Cela dit, pour que la fête soit belle, il faudra que l’Etat veille au grain en renforçant à l’occasion, le dispositif sécuritaire. Au-delà des mesures habituelles pour réguler la circulation, la sécurité des lieux de culte et de grands rassemblements doit être systématique. S’il n’est pas trop tard, il aurait été aussi souhaitable que des mesures soient prises pour maîtriser l’inflation des prix des ovins afin de soulager les populations.  Un contrôle de la qualité des produits sur les marchés ne serait pas non plus superfétatoire car, on le sait, certains commerçants indélicats profitent de ces périodes de grande consommation pour écouler des stocks d’aliments avariés ou périmés.

En attendant, l’on ne peut que souhaiter que le sang des béliers qui va couler, puisse constituer un cran d’arrêt à la spirale de malheurs qui nous frappent et qu’il emporte toutes les malédictions que d’invisibles ennemis de la nation ne cessent de proférer.

 

SAHO 

  


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