TAC 2018 : Les experts en pleins travaux
La 7e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina aura lieu le 27 juillet 2018. Pour préparer les projets importants à soumettre à l’appréciation des ministres lors du conseil conjoint des gouvernements le 26 juillet en vue de leur validation et signature par les présidents burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, et ivoirien, Alassane Ouattara, les experts des deux pays ont débuté leurs travaux hier, 23 juillet 2018, à Yamoussoukro. Deux jours durant, ils auront pour tâches, l’évaluation des décisions et recommandations issues de la 6e conférence, la validation des projets et accords à signer lors de la conférence au sommet, etc. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Directeur Afrique du ministère des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire et la Directrice générale des relations bilatérales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération du Burkina. L’axe Yamoussoukro-Ouaga se renforce davantage avec la tenue, cette année, de la 7e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre les deux pays. En attendant le conseil conjoint des gouvernements qui a lieu le 26 juillet prochain, les experts des deux pays ont entamé hier, 23 juillet 2018, leur réunion préparatoire. Les travaux portent sur l’évaluation des décisions et recommandations issues de la 6e conférence, la validation des projets et accords à signer lors de la conférence au sommet par les présidents burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, et ivoirien, Alassane Ouattara. Pour mener à bien leurs travaux, les experts ont constitué quatre commissions qui vont échanger sur plusieurs domaines, dont ceux de la défense et la sécurité, la justice, la santé, le foncier, la communication, la culture, l’énergie, l’environnement, l’éducation, les affaires sociales, l’économie, le transport. Ces commissions devront également se pencher sur de nouveaux projets d’accords (voir encadré). Cette 7e conférence au sommet du TAC constitue aux yeux des organisateurs un cadre de renforcement des liens de coopération et d’amitié entre les peuples burkinabè et ivoirien. La Directrice générale des relations bilatérales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération du Burkina, Olivia Rouamba, représentant le ministre des Affaires étrangères et de la coopération à la cérémonie d’ouverture des travaux des experts, l’a souligné dans son allocution. Selon elle, le TAC est un vecteur de promotion de valeurs telles que la paix, le vivre-ensemble et l’intégration des peuples. Au regard des nombreux défis qui jalonnent les voies du développement, un traité comme le TAC, a-t-elle indiqué, constitue un véritable levier pour bâtir de meilleurs lendemains au profit des peuples burkinabè et ivoirien. Elle s’est donc réjouie des sillons tracés par les devanciers, mais aussi de la dynamique de coopération voulue par les deux gouvernements et qui se traduit, a-t-elle révélé, par des concertations permanentes. Pour Mme Rouamba, la coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire se bonifie au fil des ans, depuis la signature du TAC le 29 juillet 2008 à Ouagadougou. Elle en a voulu pour preuve la tenue des 6 TAC alternativement dans les deux pays et les nombreuses rencontres sectorielles.
L’amélioration du climat des affaires
Et de rappeler que les engagements restent les mêmes, à savoir l’édification de l’axe Yamoussoukro-Ouagadougou à travers le développement de projets intégrateurs, l’amélioration du climat des affaires et la fluidification du trafic entre les deux Etats, la stimulation du processus d’intégration régionale et sous-régionale ainsi que la promotion du bien-être des peuples burkinabè et ivoirien. Elle a salué les efforts consentis par les deux Etats en vue d’atteindre des résultats probants au bénéfice de la coopération entre les deux Nations. Cependant, a reconnu la Directrice générale des relations bilatérales, en dépit du dynamisme de la coopération entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, les deux pays font face à de nombreux défis qui freinent leur élan de développement, notamment les crises d’ordres politique, alimentaire, économique, énergétique, environnemental et les fléaux comme le terrorisme et l’extrémisme violent qui secouent le monde. Pour relever ces défis, il est impérieux, a-t-elle estimé, pour les pays du Sud, de nouer des liens de partenariat économique qui servent les intérêts de nos nations et de demeurer solidaires dans l’adversité. Elle a souligné la nécessité, pour les pays de la sous-région, de conjuguer leurs efforts et de mutualiser leurs moyens pour venir à bout du terrorisme qui entrave leur développement. Mme Rouamba a exhorté les experts des deux pays à travailler dans un esprit d’écoute, de compréhension mutuelle et de dialogue, mais sans complaisance aucune, afin d’aboutir à des résultats susceptibles de booster les chantiers de développement entrepris par leurs pays. Pour sa part, le Directeur Afrique du ministère des Affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, Eric N’dry Camille, a soutenu que le 6e TAC tenu au Burkina a été l’occasion pour les deux pays de faire l’état de la mise en œuvre des décisions et recommandations prises lors du sommet précédent, de signer de nouveaux accords de coopération et de faire un tour d’horizon des questions d’intérêts communs et de définir de nouvelles orientations. Il a, par ailleurs, félicité le Burkina pour la réussite de ce TAC. Et de remercier les experts des deux pays pour la qualité du travail abattu. Les conclusions de leurs travaux, a-t-il signifié, ont facilité la prise de décisions par les plus hautes autorités des deux pays.
Produire des documents de qualité
Tout en mesurant la complexité et l’immensité du travail qui attend les experts, il a dit espérer qu’au regard de la bonne volonté qui les anime tous, ils parviendront, comme d’habitude, à produire des documents de qualité. Il s’est dit convaincu qu’au terme des 48 heures de réflexion des experts, sortiront des conclusions pertinentes à même de faire avancer l’exécution des différents projets définis lors du 6e TAC et de soumettre de nouveaux chantiers de coopération à leurs dirigeants. Avant de déclarer ouverts les travaux des experts, il a souhaité que leur réunion préparatoire soit couronnée de succès.
Dabadi ZOUMBARA depuis Yamoussoukro
Les nouveaux projets
-Projet d’accord de coopération dans le domaine de l’Economie numérique et de la poste entre le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
-Projet d’accord de coopération en matière de coproduction, de formation et d’échanges cinématographiques et audiovisuels entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
– Projet d’accord de coopération dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
-Projet d’accord entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso relatif à la coopération entre le Médiateur du Faso et le Médiateur de Côte d’Ivoire
-Projet de protocole portant définition des modalités pratiques de fonctionnement et d’exécution du Fonds ivoiro-burkinabè pour la promotion de la Femme entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
– Projet d’avenant au protocole d’accord de coopération en matière de lutte contre la traite transfrontalière des enfants entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
-Projet de protocole portant définition des modalités pratiques de fonctionnement et d’exécution du Fonds de l’amitié et de la coopération ivoiro-burkinabè pour l’insertion des jeunes entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et le gouvernement du Burkina Faso
Source : dossier de presse
MAHAMADOU ZONGO, AMBASSADEUR DU BURKINA EN RCI
« Le TAC est un instrument de coopération unique en Afrique »
« Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) est une série de rencontres annuelles qui ont été initiées depuis 2008 et qui permettent à la Côte d’Ivoire et au Burkina de passer en revue les projets d’intérêts communs. Nous sommes au 7e TAC et dans un premier temps, il s’agit de faire le bilan de ce qui a été initié et ensuite, ouvrir de nouveaux chantiers. L’une des particularités de ce 7e TAC, c’est le forum des Hommes d’affaires ivoiriens et burkinabè prévu pour le 26 juillet 2018. Dans la mesure où nous avons beaucoup de potentialités, nous devons les mutualiser car, cela permet de booster les relations économiques entre nos deux pays. Il y a également la prise en compte des femmes et des jeunes dont la situation constitue une préoccupation majeure car, au regard des contraintes liées au financement, beaucoup d’entre ces personnes sont exclues des procédures de financement classique. Il faut dire que le TAC est un instrument de coopération unique en Afrique ; ce qui permet aux deux pays d’échanger de façon régulière. Il a permis d’enregistrer des réalisations concrètes. A titre d’exemple, il y a des avancées notables sur le projet de chemin de fer ; de même, la fourniture d’électricité au Burkina par la Côte d’Ivoire est aujourd’hui de l’ordre de 90 megawatts. Mais sur ce plan, ce sont les installations du Burkina qui ne permettent pas de convoyer une plus grande quantité d’électricité pour ses populations».
Propos recueillis par DZ