HomeA la uneTRACTATIONS POUR LE CHOIX DU PRESIDENT DU PDCI/RDA : Savoir bien négocier le virage

TRACTATIONS POUR LE CHOIX DU PRESIDENT DU PDCI/RDA : Savoir bien négocier le virage


Le 1er août dernier, le plus vieux parti politique ivoirien perdait son président. Henri Konan Bédié venait de tirer sa révérence après un long règne sans partage à la tête du PDCI/RDA. Il laissait ainsi vacante la présidence du parti sans avoir réussi à se trouver un dauphin de son vivant. La disparition de Bédié peut-elle jouer sur l’avenir du parti ?  En tout cas, un peu plus de trois mois après ce decès, la succession du Vieux est déjà ouverte. A cet effet, un congrès est prévu pour le 16 décembre 2023. Les tractations ont commencé pour trouver un nouveau président qui succèdera à Henri Konan Bédié. Le plus grand défi à relever pour les responsables du PDCI/RDA, est de faire en sorte que le parti n’implose pas. Pour éviter une descente aux enfers, le PDCI/RDA doit impérativement négocier ce virage avec beaucoup de délicatesse. Prenant la mesure de la situation, un collège pour désigner le prochain président du parti, a été mis en place. Car, au-delà de la présidence du parti, c’est le choix du candidat du PDCI/RDA à la présidentielle de 2025, qui se joue. Mais ce collège réussira-t-il à faire taire les divergences pour unir les cadres du parti autour d’un président et d’un candidat pour la présidentielle ? Plus singulieèrement, le choix du futur président du PDCI-RDA fera-t-il l’objet de consensus ? En effet, ils sont nombreux, les candidats qui se bousculent pour occuper la place de Henri Konan Bédié.

Le consensus pour éviter le pire au parti de l’éléphant

Mais tous n’ont pas les mêmes priorités ni les mêmes objectifs. Pour certains, seule la présidence du parti leur importe. Ils n’ont pas d’ambitions pour porter les couleurs du parti à la prochaine présidentielle. Maurice Kakou Guikahué, un bonze du parti et un fidèle compagnon de Bédié, est de ce groupe. En revanche, pour d’autres, porter les couleurs du parti pour la conquête de la magistrature suprême, est la priorité. Tidjane Thiam fait partie de ce dernier groupe. Avec son CV kilométrique, son carnet d’adresses bien fourni et sa notoriété internationale, Tidjane Thiam polarise bien des attentions. Son élection à la présidence du parti, est jugée par certains observateurs, comme une simple formalité. De là à obtenir le consensus pour être le candidat du parti au scrutin de 2025, c’est une autre affaire. En tout cas, en attendant le congrès, les grandes manœuvres ont commencé. D’un côté, il y a ceux qui soutiennent la candidature de Tidjane Thiam à la fois à la présidence du parti et à la présidence de la République. De l’autre, il y a ceux qui appellent au respect des textes régissant le fonctionnement du PDCI/RDA et qui mettent en garde contre tout passage en force. Les premiers sont réunis au sein d’un comité comprenant une centaine de cadres du parti dont 48 députés sur les 65 que compte le PDCI/RDA dans la législature actuelle, dirigé par le député Edouard Kouamé. Les seconds sont regroupés au sein du Collectif national des cadres du PDCI. Pour ce collectif qui réclame le respect du règlement intérieur, le consensus n’est pas à écarter. Pour ce regroupement, le consensus reste aussi la voie indiquée pour éviter le pire au PDCI. Pour le parti de l’Eléphant, le plus important est de pouvoir relever le défi de la cohésion face à ce tournant décisif.

Saïbou SACKO


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