HomeA la uneTRAITEMENT DE L’INFORMATION LIEE AUX QUESTIONS SECURITAIRES : Bientôt un programme d’urgence médias et sécurité

TRAITEMENT DE L’INFORMATION LIEE AUX QUESTIONS SECURITAIRES : Bientôt un programme d’urgence médias et sécurité


Ce n’est plus un secret pour personne, la question de la sécurité au Burkina devient de plus en plus inquiétante. Des attaques terroristes par- ci, des cambriolages par-là, sans oublier les incendies à répétition. Tous ces actes de délinquance et surtout criminels sont souvent rapportés aux populations par les journalistes et des communicateurs. Souvent, la manière avec laquelle l’information est relayée par certains journalistes, d’après le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, fait la promotion ou même donne des pistes secrètes des agents de sécurité aux djihadistes et autres bandits de grand chemin. Comment faut-il traiter l’information en temps d’insécurité ? Qui est censé diffuser des informations liées à la sécurité? C’est pour discuter de toutes ces questions et trouver une porte de sortie que la présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Nathalie Somé, était en audience hier, 3 avril 2017, avec le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, à son cabinet,  à Ouagadougou.
« Avec le ministre de la Sécurité, nous sommes tombés d’accord sur un programme d’urgence médias et sécurité que nous allons incessamment lancer, probablement à partir du 14 de ce mois. Dans ce programme, plusieurs activités, c’est-à-dire celles liées à l’information, à la sensibilisation en passant par la formation, sont prévues.» C’est ce qu’a annoncé la présidente du CSC, Nathalie Somé, à sa sortie d’audience avec le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, le 3 avril dernier. Selon elle, la manière dont les informations liées à la sécurité sont traitées dans certains médias, ne relève pas du professionnalisme. Donc, à son avis, il faut un recadrage des Hommes de médias. Elle a, par ailleurs, annoncé que depuis le 21 février 2017, le CSC a entrepris une série de rencontres de concertation avec les médias sur le traitement de l’information liée à la question de l’insécurité dans le pays. Au cours de ces rencontres, a-t-elle précisé, ils sont tombés d’accord avec les patrons de médias sur un diagnostic, à savoir le fait que le traitement de l’information tel que constaté dans les médias, pèche et les Hommes de médias ont reconnu qu’il faut un recadrage. Mais comment recadrer pour pouvoir appuyer et soutenir les efforts du gouvernement en matière de résolution des problèmes de sécurité ? S’est-elle demandé. La présidente du CSC a indiqué qu’il y a des recommandations qui ont été faites par les journalistes eux-mêmes. Parmi ces recommandations, il y a des solutions qui ne relèvent pas uniquement du CSC, notamment la question d’accès à l’information sécuritaire et la question de formation liée au secret militaire. Donc, a-t-elle poursuivi, c’est de toutes ces questions qu’ils sont venus discuter avec le ministre de la Sécurité et voir comment ils peuvent au mieux améliorer le traitement de l’information. Mme Somé a aussi profité de l’occasion pour lancer un appel aux journalistes de bien veiller au traitement de l’information surtout celle liée à la question sécuritaire qui est très sensible. « Le beau journalisme est celui qui pousse la roue du développement et nous avons toujours dit qu’on ne peut pas parler d’une communication respectueuse des règles si nous perdons de vue des valeurs cardinales telles que le patriotisme, la solidarité et l’unité nationale. Je réitère cet appel et je dis de ne pas perdre de vue ces valeurs, sinon nous faisons le lit des terroristes en ce qui concerne les questions sécuritaires », a-t-elle lancé. Quant au ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, il a relevé que la guerre asymétrique que les terroristes imposent au Burkina Faso, commande que l’ensemble des communicateurs et l’ensemble des hommes et des femmes de la presse du pays accompagnent son département. Dans le cas contraire, a-t-il souligné, il sera difficile de pouvoir compter les victoires sur ces criminels. Pour lui, la question de la formation est vraiment nécessaire. Car tous les journalistes n’ont pas les mêmes niveaux de formation. « Peut-être que certains font certaines choses inconsciemment et cela ne contribue pas à une information saine. C’est pour cela qu’il faut qu’on mette le doigt sur un certain nombre de dérapages, chose qui va nous permettre de cheminer et de réussir ensemble contre ceux qui veulent déstabiliser notre pays. Qu’il plaise à Dieu de vous donner, à vous les journalistes, cette volonté et de l’intelligence pour que, même s’il y a une information que vous devez publier, vous preniez le soin de la vérifier avant de la publier. On ne va pas se laisser faire, car nous sommes unanimes qu’il faudra que les terroristes marchent sur nos cadavres, pour pouvoir atteindre leur objectif », a-t-il renchéri. Le ministre a, en effet déclaré qu’en ce qui le concerne, il a toujours trouvé quelque chose à dire si les journalistes viennent vers lui pour des informations et surtout si cela relève de sa compétence, il donne les informations nécessaires. « Si vous avez du mal à trouver des informations, ma porte est toujours ouverte pour vous et mon numéro est aussi bien connu de vous tous. Donc, n’hésitez pas à venir à la source pour ce qui concerne les informations liées aux questions sécuritaires », a-t-il rassuré.
Il faut noter qu’avant la présidente du CSC, le ministre Simon Compaoré a d’abord reçu en audience le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Abdraman Sylla. Avec lui, il a été question de migration. « Nous avons échangé sur un certain nombre de préoccupations, avec en toile de fond la question de la migration. Vous savez sans doute que c’est une question que nous partageons avec tous les pays de la sous-région », a soutenu le ministre Abdraman Sylla à sa sortie d’audience avec le ministre de la Sécurité. Selon lui, les Burkinabè sont aussi de grands voyageurs comme les Maliens et, de plus en plus, les déplacements deviennent pénibles pour beaucoup de migrants qui cherchent coûte que coûte à rejoindre d’autres cieux. Donc, il a échangé avec le ministre de la Sécurité pour voir comment ils peuvent conjuguer leurs efforts pour une meilleure gestion des flux migratoires. Il a rappelé que le Burkina Faso partage une frontière avec le Mali et certains pays de la sous-région. Donc, poursuit-il, des migrants sénégalais, maliens et d’autres se rendent au Niger en passant par le Burkina pour emprunter leurs voies, soit pour se rendre en Algérie ou en Lybie. Il est absurde, a-t-il estimé, de croire qu’un seul pays peut agir contre ces flux migratoires. « Nous ne sommes pas contre la migration, a-t-il dit, mais ce que nous dénonçons, c’est ce réseau de passeurs qui mettent les jeunes sur les voies qui les amènent un peu vers la mort. Car beaucoup de jeunes meurent dans la traversée du désert et d’autres dans la traversée de la méditerranée. Donc, on ne peut pas se taire sur ces questions », a-t-il dit. Voilà pourquoi ils ont trouvé nécessaire d’échanger avec les pays voisins, pour avoir plus de moyens de sensibilisation et d’information sur tous les risques liés à cette aventure et conjuguer leurs efforts pour créer le maximum d’emplois dans les pays afin de pouvoir arrêter définitivement la question de la migration, a-t-il confié.

Valérie TIANHOUN
Légende
1-Nathalie Somé (2e à partir de gauche), présidente du CSC, a été reçue par le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, pour parler des questions liées à la sécurité
2-Avec Abdraman Sylla, ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, il a été question de migration (Ph. Moussa N.)


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