HomeA la uneTRANSFEREMENT DU DESTRUCTEUR DE MAUSOLEES, ABOU TOURAB, A LA HAYE : La CPI doit ratisser large

TRANSFEREMENT DU DESTRUCTEUR DE MAUSOLEES, ABOU TOURAB, A LA HAYE : La CPI doit ratisser large


 

Tous ceux qui ont souillé ou détruit les mausolées de saints musulmans à Tombouctou pendant l’occupation djihadiste du Nord Mali, pourraient avoir des soucis à se faire. En effet, Ahmad Al Faqi dit Abou Tourab, organisateur en chef de la destruction de ces mausolées classés comme patrimoine mondial par l’UNESCO, a été transféré le 26 septembre dernier, d’une prison nigérienne à la Cour pénale internationale (CPI) aux Pays Bas pour y être jugé. En attendant l’ouverture effective de son procès, on peut d’ores et déjà se féliciter du transfèrement de l’homme que les Tombouctiens craignent comme la peste. Faut-il le rappeler, Ahmad Al Faqi, connu sous le nom d’Abou Tourab, et ses hommes, en plus de terroriser, d’amputer publiquement les mains de certains Tombouctiens et d’en envoyer d’autres ad patres, se sont aussi rendus coupables de destruction volontaire de mausolées. Un acte qui mérite à tous égards d’être puni à la hauteur du forfait. Détruire des mausolées, c’est détruire la mémoire d’un peuple. Or, un peuple sans mémoire, est un peuple sans âme. Un peuple vit de sa mémoire, de ses racines, etc. Et s’attaquer à ces valeurs, c’est  assassiner toute une communauté. C’est la pire forme de génocide. Pour ces « illuminés », la vénération de ces mausolées est de l’ordre du paganisme. D’où la nécessité pour eux, d’y mettre fin en détruisant tous les mausolées. Et pourtant, ils ont tout faux. Car dans ces mausolées reposent des  symboles, des érudits de l’islam qui sont loin d’être des extrémistes comme eux qui ignorent jusqu’au mot tolérance. Peut-on considérer tous les cénotaphes et autres lieux saints qui datent de plusieurs siècles comme objets de paganisme? La Kaaba  qui  est vénérée et visitée par des millions de musulmans par an, depuis des siècles, peut-elle être assimilée à un objet de paganisme? La réponse est non.  En vérité, ces fous d’Allah ne sont pas de vrais croyants. Ils ne sont que des imposteurs, des individus bouchés à l’émeri, manipulés par les forces du mal. C’est pourquoi l’initiative de faire juger Ahmad Al Faqi par la CPI est à saluer à sa juste valeur.

On ne saurait laisser des psychopathes en manque de publicité détruire la mémoire des peuples

C’est une grande première. Généralement, les djihadistes sont traduits devant les tribunaux pour crime de guerre ou crime contre l’humanité mais cette fois-ci, Ahmad Al Faqi le sera « Inch’Allah » pour destruction de mausolées, toutes choses classées au patrimoine mondial de l’humanité et protégées en tant que telles. Et en le transférant à la Haye, le Niger enlève non seulement une grosse épine des pieds des présidents Mahamadou Issoufou et Ibrahim Boubacar Kéita, mais aussi fait œuvre de salubrité publique. Du reste, il faut souhaiter que les co-destructeurs de Ahmad Al Faqi, notamment les Algériens Ridouan Trapu, son bras droit, et Youssif, sans oublier le Mauritanien Aboubacar, et Talha qui s’était distingué par une sulfureuse réputation d’amputeur public de mains,  soient jugés pour leurs actes barbares et répugnants. C’est vrai que c’est la première fois que la CPI aura à juger un prévenu pour destruction de mausolées, mais ce procès doit être exemplaire.  S’il est bien conduit, ce dont on ne doute pas un seul instant, ce procès pourrait avoir une portée pédagogique. Il pourrait bien dissuader certains « barbus » qui font de la destruction des mausolées leur sport favori dès qu’ils envahissent un territoire. Si l’on tient à protéger les monuments saints et autres édifices historiques de la furia de ces islamistes radicaux qui détruisent tout sur leur passage, il faut des sanctions exemplaires. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à travers cette action en cours, la CPI donne encore une fois une preuve supplémentaire au monde entier  de son utilité. Qui aurait imaginé que le président Mahamadou Issoufou qui, tout comme ses pairs du continent noir, est contre la CPI, accepterait de transférer un prisonnier de ses geôles à la Haye ? Le jugement de Ahmad Al Faqi à la CPI est certes un début, mais il doit ouvrir la voie à d’autres procès pour les mêmes chefs d’accusation. Cela est d’autant plus nécessaire qu’on ne saurait laisser des psychopathes en manque de publicité détruire la mémoire des peuples.

Dabadi ZOUMBARA


No Comments

Leave A Comment