HomeLe fait du jourTRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Le président du Faso et le Premier ministre pris en otage par le RSP

TRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Le président du Faso et le Premier ministre pris en otage par le RSP


Hier, mercredi 16 septembre 2015, le traditionnel Conseil des ministres a été perturbé par des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui ont pris en otage le président Michel Kafando, le premier ministre Yacouba Isaac Zida ainsi que les membres du gouvernement de la Transition. Au moment où nous tracions ses lignes (20h), les informations qui nous sont parvenues, faisaient état de la libération de certains membres du Conseil des ministres mis à part le Président du Faso, le Premier ministre, les ministres de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Augustin Loada, et le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Réné Bagoro.

Face à la situation, les organisations de la société civile qui ont participé à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, se sont spontanément mobilisées dans l’après-midi pour exiger la libération des autorités prises en otage. De la Place de la Révolution, les jeunes ont convergé vers Kosyam. Ils ont été dispersés au niveau de Palace hôtel par des tirs de sommation des éléments du RSP qui sont allés jusqu’à s’en prendre à des organes de presse locale. En effet, la radio Omega a été mise à feu, les engins des agents incendiés. Les signales de la radio Ouaga FM, de la Radio Nationale, de la Télévision nationale, de la radio Savane Fm ainsi que RFI ont été coupés. Des journalistes de la télévision BF1 ont été passés à tabac par des éléments du RSP.

Des tirs sporadiques se faisaient entendre à travers les quartiers, jusqu’aux alentours des Editions « Le Pays » aux 1200 Logements, aux environs de 20h. S’agit-il de balles réelles ? Aucune confirmation, car jusqu’au moment où nous bouclions notre édition, aucune perte en vie humaine n’a été signalée. Sur les mobiles de cet énième mouvement d’humeur du Régiment de sécurité présidentielle, rien n’a filtré. Cependant, certains observateurs ont lié ce coup de force aux conclusions des travaux de la Commission de la réconciliation nationale et des réformes qui recommandent la dissolution du RSP « dans le cadre de la refondation de l’Armée nationale et de commandement » et de « redéployer ses éléments à des missions autres que celles d’assurer la sécurité du Président du Faso ».

Aux dernières nouvelles, les états-majors de certains partis politiques seraient en réunion de crise, et des négociations se poursuivraient entre l’état-major de l’Armée et le RSP. Le Président du Conseil national de la Transition (CNT), Chérif Sy, a fait une déclaration pour appeler à la mobilisation des patriotes.

 

Mamouda TANKOANO

 


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