HomeA la uneTRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Si Ibrahim Traoré veut réussir…  

TRANSITION POLITIQUE AU BURKINA : Si Ibrahim Traoré veut réussir…  


Le capitaine Ibrahim Traoré a été confirmé à la tête de l’Etat, à l’issue des assises nationales qui se sont déroulées dans les conditions que l’on sait, le week-end dernier. Il succède ainsi au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui, il faut le reconnaître, s’était « battu pour sa chose » avant de battre finalement en retraite. Ce dernier est sorti de l’histoire par la petite porte, victime qu’il a été de ses propres turpitudes. Cela dit, je souhaite que le capitaine Ibrahim Traoré qui vient de prendre les rênes du pays, se montre à la hauteur des nombreuses attentes de ses compatriotes. Je pense qu’il peut réussir pour peu qu’il tire leçon des erreurs de son prédécesseur qui, par moments, se laissait aller à des décisions hasardeuses. Pour moi, s’il veut réussir la transition en cours, Ibrahim Traoré doit savoir prendre ses distances avec les chapelles politiques. Autrement dit, il doit  s’éloigner, autant que possible, des hommes politiques. Je ne dis pas de les mettre sur la touche au risque de les frustrer. Toute chose qui pourrait lui être préjudiciable. Mais je dis qu’il faut éviter de devenir l’otage d’un clan politique ou d’un autre, ou encore de donner l’impression de rouler pour tel ou tel parti politique au détriment des autres, comme le faisait Damiba. Et pour y parvenir, Ibrahim Traoré se doit de s’éloigner de la gestion politico-administrative des affaires de l’Etat pour ne se concentrer que sur la reconquête du territoire national dont on sait  qu’une partie est contrôlée par des groupes armés qui y sèment la terreur et la désolation.

 

 

Je souhaite que le capitaine Ibrahim Traoré se montre moins glouton que Damiba

 

 

Il sait lui-même qu’il est très attendu sur ce chantier. Il a obligation de résultats pour autant qu’il ne veuille pas donner des verges pour se faire fouetter par ses contempteurs. Sur le plan de la gouvernance, je souhaite que le capitaine Ibrahim Traoré se montre moins glouton que Damiba qui, pendant que de nombreux compatriotes tirent le diable par la queue, avait choisi d’augmenter exagérément son salaire et ceux de ses ministres. J’espère qu’IB, ainsi que l’appellent les intimes, reverra à la baisse son salaire et ceux des membres de son futur gouvernement pour les adapter à la conjoncture actuelle. Ce n’est pas impossible pour peu qu’il soit animé du souci de faire la différence avec celui qu’il a chassé du pouvoir et dont il n’a eu de cesse de dénoncer la gestion. En tout cas, pour moi, la réduction du train de vie de l’Etat doit aller de pair avec la réduction des avantages et privilèges des membres de l’Exécutif. Surtout par ces temps qui courent où les Burkinabè ont les nerfs à fleur de peau, éprouvés qu’ils sont par la vie chère qui en rajoute à la situation. Et je sais qu’ils sont nombreux, à commencer par moi, qui applaudiront s’ils apprennent un jour qu’Ibrahim Traoré  a décidé de subventionner les prix des denrées alimentaires pour les rendre accessibles à tous ses compatriotes qui souffrent le martyre. Je souhaite que le nouveau locataire du palais de Kosyam, qui sera investi aujourd’hui même, y  songe.

 

« Le Fou »


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