TRANSITION POLITIQUE : « Je ne doute pas que notre peuple vaincra ses démons », dixit Etienne Traoré
Ceci est le point de vue de Etienne Traoré sur la situation nationale, marquée par la crise entre le Premier ministre et ses frères d’armes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Tout en déplorant cette situation, l’homme se convainc que « le peuple vaincra ses démons ». Lisez donc !
Il n’est pas inutile de le répéter : dans tout Etat de droit, les forces de défense et de sécurité doivent obéir aux autorités politiques et non jamais l’inverse. Comme c’est une cause universellement reconnue aujourd’hui et que la Transition au Burkina Faso est fortement soutenue de par le monde exceptés quelques deux pays voisins (du moins leurs autorités que Blaise Compaoré a beaucoup aidées à s’installer) ainsi que des revanchards locaux, je demande à tous ceux qui sont tentés par une aventure de coup d’Etat, de se ressaisir. Ça ferait des dégâts inutiles avant d’échouer.
Par rapport à notre situation, je rappelle cet adage : « on ne gouverne jamais durablement par procuration ». Signification : si vous envoyez un homme ou une femme gouverner sous votre propre gouvernance (y obéir à vos ordres matin et soir), vous allez rentrer très rapidement en conflit. Celui ou celle que l’envoyeur considérait comme son homme ou femme de paille, devient ainsi rapidement un baobab! Nous vivons au Burkina Faso aujourd’hui cette situation entre le RSP (pour ne pas préciser le général Gilbert Diendéré) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Je pense personnellement que l’émancipation de tout être humain est une bonne chose. Je sais aussi que l’homme, de par sa nature partiellement égoïste, n’aime pas partager le pouvoir. Et donc ce qui arrive chez nous a quelque chose de normal, même si ça peut devenir très dangereux.
Entre civils, ce genre de conflits bien inhérents à la faiblesse humaine (qui garde quelque part l’égoïsme animal) finissent par se régler, plus souvent pacifiquement, à l’issue de nombreuses intrigues de palais. Mais quand il s’agit d’hommes armés, ça se résout plus souvent par la violence. C’est même possible que des deux côtés, chez nous, des radicaux (avec peu dans le patriotisme et beaucoup dans le muscle et la mitraille) poussent ainsi à l’affrontement pour en découdre. Dans ce cas, ce serait une barbarie impardonnable par notre Nation et par la Communauté Internationale. Et les protagonistes y disparaîtraient eux-mêmes, laissant la honte sur nombre de leurs générations. Pensez-y mes chers compatriotes.
Mais ce scénario-catastrophe est pourtant facile à éviter, pourvu que quatre conditions soient réunies:
Du patriotisme : mettre l’intérêt, la paix, le développement de notre pays au dessus des intérêts personnels (les appartenances sectaires, les amitiés personnelles, l’orgueil personnel…). Le sens de l’Etat de droit qui exige qu’aucune excuse, qu’aucune raison (même justifiable ou justifiée), n’autorise le militaire à refuser de se soumettre à l’autorité politique. Ou pire, à dicter sa volonté au politique!
Une forte mobilisation de tous les démocrates et patriotes civils, politiques et militaires pour défendre les Institutions aujourd’hui menacées par des revanchards en complot coordonné aux plans intérieur et extérieur, au vu et au su de la CEDEAO. A bien noter pour l’histoire.
L’autorité de l’Etat incarnée par celle de son Chef: que celui-ci sache défendre fermement, sans aucune crainte, même à son propre péril, l’intérêt général supérieur de la Nation. Sa détermination sera déterminante pour une issue républicaine de la présente crise. Soutenons-le, nous tous, républicains, démocrates et patriotes.
Je ne doute pas que notre peuple vaincra ses démons par la grâce de Dieu Tout Puissant. Mais il ne faudra pas s’étonner de quelques dégâts extraordinaires. Bon jeûne à tous nos compatriotes musulmans. Prière à vous de prier pour la paix dans notre pays!
Etienne Traoré,
Universitaire, Président de
Burkina Yirwa,
Ouagadougou le 13 Juillet 2015.