TULINABO MUSHINGI à propos des élections d’octobre prochain : « Il faut accorder la même place et les mêmes possibilités à tout le monde »

Les Américains vivant au Burkina ont commémoré, dans la soirée du samedi 4 juillet 2015 avec leurs amis du Burkina, le 239^e anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Une occasion qui a été saisie par l’ambassadeur Tulinabo Mushingi pour faire le point de la coopération entre les Etats-Unis et le Burkina Faso, tout en invitant les Burkinabè à œuvrer pour la réussite de la transition et la tenue d’élections apaisées.

 

« Que de changements en une petite année ! On a tourné la page des « Lenga », « article 37 », « stades remplis recto-verso », le « Sénat budgétivore », « les institutions fortes contre hommes forts », … ». C’est par ces termes, avec un brin d’humour, que l’ambassadeur Tulinabo Mushingi a entamé son intervention lors de la célébration du 239^e anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, le 4 juillet dernier à Ouagadougou. Et de rappeler que ces termes ont animé le quotidien des Burkinabè lambda pendant des mois et sont en train de s’effacer des mémoires avec presque de la nostalgie. Période politique oblige, l’ambassadeur Tulinabo Mushingi a parlé de l’inclusion mais, en relevant, dans un premier temps, que c’est le fait de reconnaître les contributions des personnes ayant des handicaps physiques. Celles-ci, qui ont des possibilités infinies, ne doivent pas être mises à l’écart, affirme-t-il. Il a pris les exemples des jeunes dames, Tani Tindano et Koné, qui sont des témoignages de bonnes choses qui se passent en dehors de la capitale. Le rapport est vite fait avec la politique, dans le contexte actuel du Burkina. Et Tulinabo Mushingi d’indiquer que l’inclusion doit aussi se comprendre en tant que processus politique, qui accorde la même place et les mêmes possibilités à tout le monde. Il reste convaincu que « la plus grande force de la démocratie vient de la possibilité donnée à chaque électeur de voter pour le candidat de son choix », tout en relevant que toute disposition qui va dans le sens de renforcer cette possibilité pour l’ensemble des citoyens, renforce la démocratie et la cohésion sociale. Aussi, en évoquant les prochains scrutins, il a encouragé les Burkinabè à la non-violence, au respect des lois et procédures et à l’acceptation des résultats du scrutin par tout le monde.

En abordant la question de la coopération, la priorité actuelle et imminente des Etats-Unis est d’accompagner le gouvernement de la transition en soutenant les élections, a souligné l’ambassadeur Tulinabo Mushingi. C’est dans ce sens qu’ils soutiennent les efforts de la CENI, des partis politiques et des acteurs de la société civile à hauteur de 1,5 milliards de F CFA, dans le but de promouvoir un environnement électoral pacifique. Il a aussi fait savoir que cette coopération reste fructueuse et croissante. Au niveau de la sécurité, le partenariat est fort et continue de se renforcer avec une croissance, relève-t-il, à hauteur de 36 milliards de F CFA en équipement au cours des cinq dernières années. Avec l’assistance des Etats-Unis, trois bataillons burkinabè appuient les opérations de maintien de la paix de l’ONU au Mali et au Darfour, indique-t-il. Au sujet de la santé et depuis la mise en place du programme américain de lutte contre le paludisme en 2009, le Burkina a enregistré une baisse de 40% des décès imputables à ce fléau. Et l’ambassadeur d’annoncer que le gouvernement des Etats-Unis va augmenter son investissement dans cette même lutte à hauteur de 7 milliards de F CFA. Dans la dynamique des annonces, il a dit que le Burkina a été désigné comme un des pays sur la liste restreinte de 17 pays dans le monde, à recevoir l’aide des Etats-Unis dans le cadre du nouveau Global Health Security Agenda (GHSA). Dans ce cadre, ce sont 15,5 milliards de F CFA qui vont être investis pour préparer le Burkina à riposter contre des risques potentiels de maladies infectieuses. Dans le domaine de l’aide à la croissance, les Etats-Unis, selon Tulinabo Mushingi, vont investir plus de 55 milliards de F CFA jusqu’en 2017 dans le programme de résilience au Sahel et financer la participation de quatre jeunes entrepreneurs du Burkina au prochain sommet mondial sur l’entrepreneuriat dans ce mois de juillet à Nairobi Kenya. Le ministre délégué à la Coopération régionale, Moussa Nébié, a félicité les Américains tout en leur transmettant des vœux de bonheur et de réussite. Il s’est surtout réjoui des bonnes relations entre les deux pays, dans plusieurs domaines de coopération.

Antoine BATTIONO