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UTILISATION DE PRODUITS AVARIES DANS LES RESTAURANTS UNIVERSITAIRES : Le DG du CENOU confirme


A la suite de la mise en cause des prestations de certains restaurants universitaires par le mouvement syndical estudiantin « 2h pour nous, 2h pour l’Afrique », le Directeur général du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), Serge Bayala, a animé une conférence de presse, le 17 mars 2015 à la cité universitaire de Kossodo à Ouagadougou, pour faire le point de la situation. Face aux hommes de médias, M. Bayala a reconnu l’utilisation de produits avariés dans les restaurants universitaires et entend poursuivre en justice les fauteurs si toutefois les résultats du service d’hygiène et de santé le confirmaient.

Les langues commencent à se délier sur la véracité de l’utilisation de produits avariés dans les restaurants universitaires. En effet, lors de la conférence de presse qu’il a  animée le 17 mars dernier, le Directeur général (DG) du CENOU, Serge Bayala, a soutenu que la mauvaise prestation de certains Restaurants universitaires (RU)  ne date pas d’aujourd’hui. « J’ai eu l’occasion de voir sur l’emballage d’un sac supposant contenir du lait déjà utilisé, deux dates de péremption : une date de janvier 2015 et une autre de janvier 2016 », a-t-il révélé.  Au regard de cela, en tant que premier responsable de la structure chargée de la gestion des œuvres universitaires, il a décidé de rencontrer tous les prestataires pour les interpeller sur la qualité de leurs prestations, et certains prestataires ont indiqué que désormais, ils n’auraient plus le choix que de se tourner  vers les gros distributeurs pour s’assurer de la qualité de leurs produits. « Ce jour, le nom d’OBOUF a été évoqué et 2 jours après, l’affaire des canettes a éclaté et cela a créé une panique au sein des prestataires », a-t-il soutenu. Toutefois, a-t-il martelé, un effort a été demandé aux prestataires de faire de telle sorte que leurs produits soient de bonne qualité. Suite à cela, certains prestataires ont demandé à ce que les contrôles inopinés soient moins fréquents. Selon lui, c’est suite à l’affaire OBOUF que les choses sont allées plus vite, jusqu’à ce que le 16 mars dernier, un groupe d’étudiants réunis au sein du mouvement syndical estudiantin « 2h pour nous, 2h pour l’Afrique » (ndlr : association créée pour défendre les intérêts des étudiants pour la restauration) parvienne à démanteler deux restaurants utilisant des produits avariés   dont le restaurant principal de Zogona qui est fermé par ces derniers, en attendant qu’un nouveau prestataire soit recruté. Les produits périmés qui ont été saisis dans ce restaurant  qui  sert entre 5 000 et 10 000 plats par jour, selon M. Bayala, sont, entre autres, l’huile, le lait et les pâtes alimentaires car, a-t-il justifié, en appui à leurs investigations, les étudiants ont présenté des photos de bidons d’huile périmée qu’ils ont prises dans les magasins de stockage. Séance tenante, il a tenu à interpeller tous les prestataires et le service d’hygiène et de santé. En ce moment, les résultats du service d’hygiène et de santé sont en cours. Au regard de tout cela, si les résultats venaient à confirmer  la fiabilité des pièces à conviction présentées par les étudiants, le DG du CENOU entend assigner les fauteurs en Justice. Félicitant les étudiants pour leur sens de responsabilité, M. Bayala a rappelé que les prestataires ont été interpellés à plusieurs reprises sur la qualité de leurs prestations. « Mais, il aura fallu la complicité du comité de suivi de la qualité des prestataires de restaurants universitaires pour  démanteler les fauteurs», a-t-il fait savoir. Eu égard à tous les couacs qui se sont présentés, il a décidé d’impliquer davantage les étudiants sur toutes les décisions qui seront prises par rapport à la gestion du CENOU. « Plus rien ne sera comme avant car désormais  le budget du CENOU sera connu de l’ensemble des étudiants. Le budget de la restauration sera connu  et débattu par  l’ensemble des étudiants», a-t-il martelé. A noter que les prestataires qui opèrent dans les 16 restaurants sur l’ensemble des réseaux du CENOU,  sont au nombre de 8. Somme toute, la représentante du prestataire du RU central, Nina Yaméogo, nie toute utilisation de produits avariés dans leur restaurant. «Nous utilisons l’huile Palme d’Or. Cette huile ne suffit même pas aux consommateurs. Comment une huile qui ne suffit pas sur le marché peut-elle être périmée ?  Les étudiants parlent du sucre et pourtant nous utilisons le sucre de la SN-SOSUCO. Ce sucre ne comporte jamais de date de péremption. A présent, nous n’allons  plus chercher à trop nous défendre, mais nous attendons les résultats du service d’hygiène et de santé. Comment quelqu’un qui sait que son restaurant est contrôlé de façon inopinée peut-il oser utiliser des produits périmés ? », s’est-elle interrogée. Les étudiants, eux, entendent animer une conférence de presse aujourd’hui 18 mars 2015 à l’Université de Ouagadougou, pour rapporter leur version des faits.

Mamouda TANKOANO


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