HomeA la uneVICTOIRE DE MNANGAGWA A LA PRESIDENTIELLE : Ticket gagnant des Zimbabwéens pour le « paradis »

VICTOIRE DE MNANGAGWA A LA PRESIDENTIELLE : Ticket gagnant des Zimbabwéens pour le « paradis »


Ça y est ! Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangawga, a repris sa chose. En effet, il a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 23 août dernier avec 52,6% contre 44% pour son principal adversaire, Nelson Chamisa. Ces résultats, il faut le dire, n’ont rien de surprenant. Car, avant même la tenue du scrutin, on savait que le président sortant allait se succéder à lui-même. En témoigne l’atmosphère qui a prévalu avant, pendant et même après les élections. Non seulement, l’opposition a vu certains de ses meetings de campagne interdits pour des motifs spécieux, mais aussi l’on a assisté à une répression féroce qui s’est soldée par l’embastillement d’une quarantaine de personnes. Et ce n’est pas tout. Le jour même du scrutin, des cafouillages et non des moindres, ont été relevés. Car, en plus du manque de bulletins dans certains bureaux de vote, notamment dans les zones acquises à l’opposition, certains électeurs n’arrivaient pas à trouver leurs noms sur les listes électorales, tandis que d’autres faisaient l’objet d’intimidations. Autant d’irrégularités et d’anomalies qui font que les observateurs de l’Union européenne (UE), du Commonwealth et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique australe (SADC) mettent en doute la « transparence » des élections. En clair, il s’agit d’un « processus électoral gravement défectueux », comme avait prévenu Human Rights Watch et ce, au regard des agissements du pouvoir de Harare qui, dans sa volonté de tricher, avait déjà pris les devants en refusant d’accréditer certains médias étrangers.

 

Le tout n’est pas de remporter la présidentielle

 

Cela dit, et au regard de toutes ces intrigues politiques, on peut affirmer sans aucun risque de se tromper que le président Mnangawga a triomphé sans gloire étant donné qu’il a travaillé à écarter de son chemin, tous les périls possibles. Les dés étaient déjà pipés. Et l’opposition qui conteste les résultats, peut ruer dans les brancards mais rien n’y changera. On se rappelle encore le scénario de 2018 où l’armée n’avait pas hésité à tirer au déboulé sur des manifestants qui contestaient la victoire du « vieux crocodile ». La suite, on la connaît. Nelson Chamisa qui avait fini par recourir aux voies légales, avait été débouté par la Justice. Ainsi se gèrent les contentieux électoraux dans les républiques bananières où les institutions ou ce qu’il en reste de nom,  sont sous les ordres du prince régnant. Cela dit, maintenant que Emmerson Mnangawga a été réélu, les portes du « paradis » sont désormais ouvertes pour les Zimbabwéens. C’était une promesse de campagne et il se doit de tenir parole, surtout quand on sait que les Zimbabwéens, du fait du chômage et de l’inflation, tirent le diable par la queue. A preuve, la pauvreté et les inégalités sociales, en raison de la dégradation de la situation économique, ont pris des proportions importantes dans le pays. Comme quoi, le tout n’est pas de remporter la présidentielle. Il faut travailler à répondre aux attentes des populations qui n’aspirent qu’à un mieux-être. A défaut, Mnangagwa, tel un malpropre, court le risque de se voir chasser du pouvoir. Et il le sait mieux que quiconque ; lui qui a succédé à Robert Mugabe dans les conditions que l’on sait. En tout cas, la gestion du pouvoir est ainsi faite que ceux qui vous encensent aujourd’hui, seront les premiers à vous jeter la pierre demain, s’ils n’arrivent pas à manger à leur faim. 

 

Boundi OUOBA


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