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VIOLATIONS MASSIVES DES DROITS DE L’HOMME AU BURUNDI : Le MBDHP condamne


Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) sur les violations massives des droits de l’Homme au Burundi. Tout en apportant son soutien au peuple burundais, le MBDHP « condamne fermement les meurtres et violences physiques qui ont cours dans ce pays ».

 

« C’est avec indignation que le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) suit, depuis la fin du mois d’avril 2015, l’engrenage de la violence au Burundi. Ces violences qui ont débuté depuis l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, ont déjà fait plus de 80 morts et contraint des milliers de Burundais à l’exil.

Alors que l’on attend la vérité et la justice sur ces massacres odieux perpétrés par des éléments des Forces de défense et de sécurité acquis à la cause de Pierre Nkurunziza et par des forces occultes lors de manifestations organisées par des partis politiques et des organisations de la société civile burundais, en opposition aux velléités de confiscation du pouvoir par Nkurunziza, les assassins ont repris leurs basses besognes.

A peine terminée la parodie d’élections sur fond de répression généralisée du 21 juillet 2015, qui a consacré le passage en force du contesté Pierre Nkurunziza, président sortant et ancien chef rebelle, l’on a assisté à des attaques, symptomatiques de la grave crise qui secoue le Burundi.

Ainsi, le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef de la Sécurité intérieure et bras droit du président Pierre Nkurunziza et des compagnons étaient assassinés à la roquette le dimanche 2 août 2015, à Bujumbura. Par la suite, Esdras Ndikumana, journaliste, correspondant de Radio France International (RFI) et de l’Agence France Presse (AFP) au Burundi, sera passé à tabac et blessé par des éléments des Forces de sécurité gouvernementales burundaises, tandis que Pierre-Claver Mbonimpa, éminent défenseur des droits humains et président de l’Association pour la protection des prisonniers et des droits humains (APRODH), échappait le lendemain 3 août à une tentative d’assassinat au cours de laquelle il a été grièvement blessé par balles. Cette nouvelle escalade de la violence, sur fond d’attaques et d’assassinats ciblés, d’intimidations, d’arrestations massives et d’agressions de journalistes, constitue une réelle menace à la stabilité et à la paix sociale au Burundi, alors même que les ravages produits par la sanglante guerre civile qui a fait près de 300 000 morts entre 1993 et 2006 dans ce pays restent encore vivaces dans les esprits.

La situation que vit le peuple burundais en ce moment nous interpelle donc tous, patriotes et démocrates africains. Mieux, elle appelle à l’action. Au-delà des appels récurrents à «la communauté internationale» pour nous sauver, il est grand temps que les peuples d’Afrique s’organisent pour prendre eux-mêmes en main leur destin et venir à bout de ces présidents prédateurs qui écument le continent.

Cette Afrique aux mœurs sociopolitiques répugnantes, parce que dirigée par des chefs d’Etat barbares, assassins, voleurs et tripatouilleurs de Constitutions, doit faire place à une Afrique enfin respectueuse des droits humains et des principes fondamentaux de la démocratie et soucieuse du bien-être de ses populations.

En effet, juchés au pouvoir pour la plupart depuis des décennies et incapables de trouver des solutions idoines et pérennes aux multiples problèmes qui assaillent au quotidien les populations de leurs pays respectifs (santé, alimentation, éducation, logement, etc.), bien de nos chefs d’Etat africains se sont définitivement résolus à régner à vie.

Face à la situation particulièrement incertaine et préoccupante dans laquelle Pierre Nkurunziza et son clan ont plongé le peuple burundais, le MBDHP :

– Condamne fermement les meurtres et violences physiques, ainsi que toutes les autres formes de violation des droits humains qui ont cours dans ce pays depuis fin avril 2015 ;

– Présente ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et formule ses vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés qui souffrent encore dans leur chair et âme ;

– Appelle à l’arrestation et la traduction sans délai des tueurs et auteurs d’agressions devant les juridictions compétentes, afin qu’ils répondent de leurs actes;

– Exige la libération immédiate et sans condition des défenseurs des droits humains et des leaders politiques arrêtés et qui seraient actuellement détenus;

– Apporte son soutien au peuple burundais dans son combat courageux pour la protection et la défense des droits de l’Homme et de la démocratie au Burundi;

– Appelle les peuples d’Afrique à solidariser davantage et à aiguiser leur esprit de lutte et de sacrifice, afin de s’opposer, vaille que vaille, à tout projet de pérennisation au pouvoir de ces chefs d’Etat vomis par leurs peuples et qui, par le fer et dans le sang, tentent de se maintenir au pouvoir;

– Apporte son soutien à l’Association pour la protection des prisonniers et des droits humains (APRODH) de Burundi et à son président, Pierre-Claver Mbonimpa, à qui il souhaite un prompt rétablissement.

  • Non au retour insidieux aux régimes d’exception en Afrique !
  • Non aux tripatouillages de Constitutions aux fins de présidence à vie !
  • Non aux présidents-candidats et candidats-présidents, vainqueurs d’avance du seul fait de l’annonce de leur candidature !
  • Pour des véritables Etats de droit en Afrique, en avant !

Ouagadougou, le 10 août 2015

 

Le Comité exécutif national


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