YACOUBA ISAAC ZIDA , PREMIER MINISTRE : « je suis toujours en poste, je n’ai pas démissionné »
Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida a convoqué la presse, hier, tôt le matin, à la Base aérienne de Ouagadougou pour démentir la rumeur selon laquelle il aurait démissionné de son poste. « Il n’en est rien. Je suis toujours en poste, je n’ai pas démissionné », a rassuré le Premier ministre avant de s’envoler avec quelques membres de son gouvernement pour une visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire.
Tout est parti du site web Afrikatv.net. Selon ce média en ligne, le Premier ministre du Burkina a démissionné à 17h35 dans la soirée du 5 juin 2015. Il ajoute que le professeur Luc Marius Ibriga, pressenti pour le remplacer, n’a pas obtenu l’assentiment des premières autorités du Burkina et que dans les heures qui suivent, un nouveau Premier ministre sera nommé. Repris par de nombreux sites et partagé par de nombreux internautes, cette désinformation s’est, comme une traînée de poudre, répandue dans tout le Burkina et même à l’extérieur. N’ayant pas été confirmée ni infirmée par les autorités de la Transition, la rumeur a jeté le doute dans l’esprit de bien des Burkinabè en cette période marquée par une crise entre le Premier ministre et le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) qui aurait demandé sa démission, depuis son retour de Taiwan. De bouche à oreille, d’appel en appel, la rumeur a fini par tomber dans l’oreille du premier concerné, Yacouba Isaac Zida, qui a jugé nécessaire de convoquer la presse, très tôt le 6 juin, pour une déclaration à la base aérienne 511. Sorti du salon d’honneur de la Base aux environs de 7h, Yacouba Isaac Zida a d’abord plaisanté avec les journalistes venus nombreux pour l’écouter. « Que voulez-vous savoir ?», s’est-il adressé aux Hommes de médias. « Nous sommes venus pour votre déclaration », a répondu un journaliste. « Qui vous a dit que j’avais une déclaration à faire », a continué le Premier ministre. Et le même journaliste de répondre « C’est votre directeur de communication ». « Ah, d’accord », a ajouté Isaac Zida avant de déclarer : « J’ai appris comme vous, l’information erronée selon laquelle le Premier ministre aurait démissionné. Je voulais donc saisir cette occasion pour vous dire qu’il n’en est rien. Je suis toujours en poste, je n’ai pas démissionné. La preuve est que je m’envole, ce matin même, avec une délégation pour une visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire. Au sein du gouvernement, il n’y a aucune crise ». Plus loin, il a invité la presse à être plus professionnelle, à aller à la source avant de publier des informations susceptibles de provoquer des troubles. Il a terminé sa déclaration en invitant les populations à vaquer paisiblement à leurs occupations. « Que s’est-il passé dans la nuit du dimanche ? a demandé une journaliste » « Ah, vous faites allusion à mon retour de Taïwan ? Je pense que le gouvernement a fait un communiqué sur ce sujet, vous n’avez pas vu ? », a répondu le Premier ministre. « Nous l’avons vu mais le communiqué n’est pas allé en profondeur si bien que nous ne connaissons pas les détails de cette affaire », a répliqué la journaliste en question. Et Yacouba Isaac Zida de répondre : « Eh bien, on vous a dit qu’il y avait des menaces qui pesaient sur la sécurité de la personne du Premier ministre. Vous conviendrez avec moi que lorsqu’il y a des informations de la sorte, on ne peut que faire des investigations. C’est ce qui a été fait. Malheureusement, cela a été mal compris et mal interprété. Je dois vous informer qu’il y a des concertations qui ont été entreprises par le chef de l’Etat pour aplanir les difficultés ». « Le RSP demande-t-il vraiment votre démission », a voulu savoir un autre journaliste ? « Allez le leur demander », a répondu le Premier ministre avant de se frayer un chemin entre les nombreux journalistes pour rejoindre le Falcon qui l’attendait pour décoller pour la Côte d’Ivoire. A la même question sur le RSP posée au ministre Auguste Denise Barry, ce dernier a répondu que n’étant pas du RSP, il n’est pas au courant des revendications de ce corps. Ce dont il est au courant par contre, fait-il savoir, c’est que son département est en train de travailler sans répit pour que le temps soit respecté pour ce qui concerne l’organisation des élections à venir. « Nous sommes dans cette dynamique et je voudrais rassurer les populations que nulle part il n’y a un agenda caché par rapport à la tenue des élections. Les dispositifs sont en place pour encadrer les élections de façon efficace, pour ce qui concerne la sécurité. Nous marchons résolument vers les élections, à moins que certains ne veuillent pas qu’elles aient lieu », a dit le ministre Auguste Denise Barry en guise de conclusion.
Yannick SANKARA