HomeA la uneZEPHIRIN DIABRE, PRESIDENT DU CFOP : « S’il y a des Koglwéogo, c’est parce que l’Etat a failli à sa mission »  

ZEPHIRIN DIABRE, PRESIDENT DU CFOP : « S’il y a des Koglwéogo, c’est parce que l’Etat a failli à sa mission »  


 

La première sortie officielle ou du moins la rentrée politique du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a eu lieu le jeudi 10 mars 2016 au cabinet du président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, lui-même porte-parole du CFOP. Il s’agissait pour les membres, de se présenter à la presse et de se prononcer sur un certain nombre de sujets de la vie politique nationale.

De nouveaux visages comme ceux de Me Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, Achille Tapsoba, président par intérim du CDP, font leur apparition aux côtés du président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré, ancien et nouveau Chef de file de l’opposition politique (CFOP). C’était le 10 mars dernier au cabinet du président de l’UPC, à l’occasion de la rentrée politique du CFOP. Zéphirin Diabré a tenu à préciser d’emblée que ces retrouvailles en ce lieu, sont dues au fait que le siège du CFOP est désormais occupé par la Haute cour de justice. Et ses camarades et lui sont dans l’attente que l’Assemblée nationale puisse leur attribuer un nouveau local comme prévu. Mais, cela ne saurait les empêcher, dit-il, de se retrouver et de jouer leur rôle d’opposants républicains. La loi, indique Zéphirin Diabré, dispose que « tout parti politique doit faire une déclaration publique de son appartenance à l’opposition ou à la majorité avec copie au ministre en charge des libertés publiques pour enregistrement ». C’est dans ce sens qu’une vingtaine de partis se retrouvent au CFOP et suite à une résolution du 27 janvier 2016, le bureau de l’Assemblée nationale a désigné Zéphirin Diabré, Chef de file de l’opposition politique parce que parmi les partis qui se réclament de l’opposition, c’est son parti qui a le plus grand nombre d’élus au sein de cette institution. Il a souligné que « le Chef de file de l’opposition est le porte-parole attitré de l’opposition politique » ajoutant cependant qu’il n’est pas le chef de l’opposition politique. C’est après ces quelques précisions que les présidents et représentants de partis politiques membres du CFOP se sont prêtés aux questions des Hommes de médias. Et comment donc s’opposer à d’anciens camarades du CFOP qui sont aujourd’hui au pouvoir ? Zéphirin Diabré a relevé qu’ils sont dans un aéropage où chacun se positionne. S’il y a des partis dans le landernau politique burkinabè qui sont autour de lui aujourd’hui, c’est qu’ils n’ont pas la même vision que ceux qui sont à la tête de l’Etat.

L’Etat doit apporter des réponses aux problèmes de sécurité

Le Chef de file de l’opposition politique a fait savoir qu’au départ, avec les anciens camarades, il était question de tous contre la révision de l’article 37 et que, pour son parti par exemple, il y avait d’autres choses en plus, telle que la gouvernance du pays sous le régime Blaise Compaoré qu’il dénonçait. Le rôle d’un opposant, souligne-t-il, est de s’opposer. Mais, le CFOP aura-t-il de la matière pour s’opposer ? Pour Zéphirin Diabré, chaque jour que Dieu fait, il y a de la matière. Ajoutant qu’il y en a même un peu trop et que ce n’est pas le moment d’en égrener puisque des opportunités pour le faire, il y en aura. En attendant, il tient à préciser que ses camarades et lui, qui incarnent la nouvelle opposition, constituent une opposition républicaine, un contre-pouvoir face à ceux qui gouvernent tout en indiquant qu’ils auront des partenariats avec des Organisations de la société civile et bien d’autres. S’il y a bien une question qui est souvent revenue, c’est celle des Koglwéogo. Et Zéphirin Diabré de dire qu’il était allé à Sapouy en tant que président de l’UPC et invité par les Koglwéogo avant de déclarer que si des individus se sont constitués en comités d’auto-défense, c’est tout simplement parce que l’Etat a failli à sa mission d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Les Koglwéogo lui ont même fait savoir que si l’Etat faisait son travail, ils n’allaient pas laisser leurs travaux champêtres pour se consacrer à des questions de sécurité, surtout qu’ils ont aussi fait le constat que des bandits arrêtés se retrouvent par la suite à les narguer. Pour Me Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, il y a une situation de fait et il faut que l’Etat apporte des réponses aux problèmes posés parce qu’il a la responsabilité de la sécurité des citoyens. Il indique que force doit rester à la loi et qu’il ne s’agit pas ici d’affirmer s’il faut conserver ou non les Koglwéogo.

Contradiction apparente par rapport au déficit énergétique

Au sujet du bilan des actions du régime actuel, le président de la NAFA, Rasmané Ouédraogo, estime que les mesures prises par le gouvernement sont bonnes dans leur esprit et principe, tout en relevant qu’elles ont été prises dans la précipitation, sans une évaluation conséquente des sujets auxquels elles se rapportent. Selon lui, ce sont des mesures prises pour pallier la pression qui commence à se faire sentir et aussi à visées électoralistes, notamment pour les prochaines élections municipales. C’est dans ce sens qu’il a pris quelques exemples et on retiendra celui portant sur l’énergie. A ce sujet, Rasmané Ouédraogo dira qu’il y a une contradiction apparente par rapport au déficit qui est de 110 mégawatts. Pendant qu’on décide de louer des groupes pour pallier au déficit, les premiers responsables de la SONABEL nous disent qu’avec la Côte d’Ivoire, on attend entre 50 et 80 mégawatts, 50 mégawatts avec le Ghana et 30 mégawatts avec le Togo. Et si on fait la sommation, déclare le premier responsable de la NAFA, on comble le déficit annoncé. A quoi sert donc la location de groupes, s’interroge-t-il, relevant qu’il y a soit un problème de communication ou de précision. Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, a abordé la question des nominations des secrétaires généraux adjoints dans les ministères. Le souhait, relève-t-il, est que les ministères soient bien structurés pour plus d’efficacité tout en s’interrogeant : est-ce la priorité d’augmenter un échelon supérieur à ce niveau avec ce que cela entraîne comme dotation surtout quand on affirme qu’il y a des problèmes financiers ? Le chef de file de l’opposition déclare que cela ne contribue pas à réduire le train de vie de l’Etat. Au CFOP, fait-il savoir, il espère que ce ne sont pas des postes créés pour les militants du MPP qui se plaignent de n’avoir pas été récompensés et à ce sujet, Zéphirin Diabré indique que le CFOP sera très vigilant. Sur la question de l’emploi, il relève que pendant la campagne présidentielle, le parti actuellement au pouvoir avait annoncé la création de sept cent mille emplois sur les cinq ans, soit cent quarante mille emplois par an. Le CFOP dit compter sur la presse pour constater si cela a été possible en fin d’année. Pour ce qui est de la présence de nouveaux visages au sein du CFOP, Me Gilbert Ouédraogo de l’ADF/RDA affirme que c’est un retour à la maison pour avoir été du CFOP, ajoutant qu’il est bon de savoir que lorsqu’on gagne des élections, on appartient à la majorité et dans le cas contraire, à l’opposition. Pour Achille Tapsoba du CDP, tout parti doit savoir qu’il peut être de la majorité ou de l’opposition, après avoir relevé que son parti a eu l’honneur de gouverner le Burkina pendant plus de vingt-cinq ans.

Antoine BATTIONO

ENCADRE

Les partis membres du CFOP présents à la conférence de presse

 UPC-CDP-ADF/RDA-PRIT Lanaya-Convergence pour l’espoir-URD/MS-PJD-MAP-NAFA-PEDN-PNDS-MPJD-PDF-UDP-Parti Fasocrate-UBN

A.B


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