HomeOmbre et lumièreAMBASSADE DU BURKINA FASO EN FRANCE : L’AEBF dit « non à la liquidation de la cité FESSART »

AMBASSADE DU BURKINA FASO EN FRANCE : L’AEBF dit « non à la liquidation de la cité FESSART »


 

 

Ceci est une déclaration de l’Association des étudiants burkinabè en France (AEBF). Tout en dénonçant « l’existence de textes liberticides dans le but de museler la jeunesse estudiantine », elle se dit opposée à la « liquidation de la maison du Burkina Faso à Paris, la cité FESSART ». Lisez plutôt !

 

En ce début d’année universitaire 2017-2018 largement entamée, l’Association des étudiants burkinabè en France (AEBF) souhaite un excellent parcours académique aux étudiants burkinabè en France. A ceux qui viennent d’arriver cette année, l’AEBF leur souhaite la bienvenue. Aux étudiants boursiers confrontés aux retards de versement de leurs allocations et à ceux résidant à la Maison du Burkina Faso à Paris (Cité FESSART), soumis à l’insalubrité et à l’insécurité les plus abjectes, elle leur souhaite courage et persévérance dans les actions qu’ils ont déjà entamées en vue de défendre leurs droits.

Camarades étudiantes et étudiants,

 

La crise générale et profonde dans notre pays, consécutive à l’application du Programme d’ajustement structurel (PAS), mué en Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), rebaptisé en 2016 Plan national de développement économique et social (PNDES), ne fait que s’exacerber. L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et la résistance au putsch de septembre 2015, loin d’avoir été l’apogée de la réaction du peuple burkinabè à cette crise, n’ont été qu’un ferment de plus. Partout au Burkina Faso et dans tous les secteurs de la vie sociale, une résistance inégalée s’est mise en place, faisant du slogan « Plus rien ne sera comme avant », une véritable revendication populaire.

 

Camarades étudiantes et étudiants

 

Les Universités publiques de notre pays se trouvent dans un chaos indescriptible marqué par des années académiques sans tête ni queue. La crise se manifeste singulièrement par le manque criard d’infrastructures  et  de  personnel  enseignant,  des  désordres  dans  les  programmations  des  cours  et évaluations, l’attribution arbitraire, massive et non justifiée de zéros aux examens.

 

Sur le plan des libertés, c’est l’existence des textes liberticides dans le but de museler la jeunesse estudiantine qui se mobilise et se bat. C’est en cela qu’il faut comprendre la sanction infligée à l’étudiant Bahan Yénilo à l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo ; sanction contre laquelle les étudiants, à l’appel de l’Association nationale des étudiants burkinabè, Section de l’UGEB à Ouagadougou (ANEB/Ouaga), manifestent actuellement.

Le système Licence – Master – Doctorat (LMD), appliqué avec zèle et sans mesures d’accompagnement malgré les multiples interpellations des étudiants réunis au sein de l’UGEB, s’est révélé être un facteur aggravant de la crise. Désormais, dans certaines universités comme celle Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo et Ouaga 2, il faut compter 5 ans, voire plus pour espérer décrocher la Licence.

Face à ces problèmes réels dont les solutions sont d’une évidence certaine, le système de la IVe République, conduit aujourd’hui par Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et d’autres anciens caciques réactionnaires de l’ère Compaoré, reste dans l’incapacité d’apporter des solutions véritables. Mieux, acteurs à l’origine de ces crises sous le règne de Blaise Compaoré, ils en sont désormais les instigateurs officiels.

 

Camarades étudiantes et étudiants

 

En France, les étudiants burkinabè restent toujours livrés à eux-mêmes. Abandonnés par l’ambassade du Burkina Faso à Paris, ils en pâtissent depuis quelques années. En effet, outre le versement tardif des bourses aux motifs incompréhensibles, infantilisants et les tentatives de non versement des reliquats, la représentation de l’Etat burkinabè en France se livre à une véritable liquidation de la Maison du Burkina Faso à Paris, la Cité FESSART.

Sur fond de gestion opaque et de complicité de certains résidents certainement proches des partis au pouvoir ou voulant s’attirer les bonnes grâces de l’ambassade et du gestionnaire de FESSART, l’insalubrité y côtoie l’insécurité, au détriment de la santé des étudiants et du maintien de la cité pour les enfants du peuple. On pourrait même croire qu’un tel comportement de l’ambassade et du gestionnaire est de privatiser la Cité FESSART à long terme. Nous espérons que non !

Camarades étudiantes et étudiants

 

C’est dans un tel contexte de souffrance des étudiants et du peuple burkinabè que le régime Roch Marc Christian  Kaboré,  valet  local  de  l’impérialisme  français,  a  accueilli  pompeusement  le  président français Emmanuel Macron, les 27 et 28 novembre 2017.

Le peuple et sa frange jeune n’en ont pas été  dupes ; malgré les manœuvres dévoyées du régime en place pour l’en empêcher (comme la suspension des cours dans la commune de Ouagadougou les 27 et 28 novembre et la fermeture du restaurant universitaire à l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki- Zerbo), ils ont vigoureusement manifesté pour signifier au président Macron leur constante mobilisation :

– contre le pillage des ressources par les multinationales françaises,

– contre la présence des bases militaires françaises au Burkina Faso,

– contre le maintien du Franc de la Communauté Financière Africaine (F CFA), auparavant appelé Franc des Colonies Françaises d’Afrique à sa création en 1945 par la France,  pour l’indépendance véritable.

Camarades étudiantes et étudiants,

 

Plus que jamais, il est nécessaire de nous mobiliser en France autour d’une plate-forme revendicative (PFR) commune. C’est pourquoi l’AEBF se donnera les moyens de renforcer les liens établis avec toutes les associations d’étudiants burkinabè en France.

 

L’AEBF appelle par conséquent l’ensemble des étudiants burkinabè en France, leurs différentes associations et organisations à :

 

– se tenir prêts pour une élaboration commune d’une plate-forme revendicative (PFR) ;

 

– se mobiliser plus que jamais en son sein et avec elle pour la défense des acquis et l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études.

 

Non à la liquidation de la Cité FESSART par l’ambassade du Burkina Faso à Paris, le gestionnaire et leurs complices !

 

Non aux versements tardifs des bourses et à l’infantilisation des boursiers !

 

Pour la défense de nos intérêts matériels et moraux, en avant !

 

Pain et Liberté pour le Peuple !

 

Le Comité Exécutif [email protected]


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