HomeA la uneATTAQUE D’UNE BASE MILITAIRE A GAO : Un pied de nez aux chefs d’Etat africains et à François Hollande

ATTAQUE D’UNE BASE MILITAIRE A GAO : Un pied de nez aux chefs d’Etat africains et à François Hollande


L’innommable ! C’est en ces termes que l’on peut qualifier ce qui s’est passé, hier, 18 janvier 2017, au Mali. En effet, un kamikaze venu d’on ne sait où mais dont la cible semblait déjà bien identifiée, s’est introduit dans un site de regroupement d’ex-rebelles et membres de groupes armés pro-gouvernementaux, basé à Gao, dans le Nord du pays. Le bilan est sans appel et fait tout simplement froid dans le dos : au moins 47 personnes tuées. L’horreur dans toute sa laideur. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, les djihadistes voudraient fantasmer à travers une publicité mondiale qu’ils ne s’y prendraient pas autrement, tant ils ont réussi à frapper là où tout le monde les attendait le moins. C’est du moins leur modus operandi : créer l’effet de surprise en faisant le maximum de victimes. Or, il n’y a pas longtemps, le monde entier avait acclamé le Mali de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour avoir réussi à organiser avec  brio le 27e sommet Afrique/France au cours duquel aucun couac n’a été enregistré. Le défi sécuritaire avait été relevé. Mieux, l’armée malienne, avec l’appui des autres forces en présence, avaient procédé à de nombreuses arrestations avant la tenue du sommet, tant et si bien qu’il ne venait à l’esprit de personne que pareille barbarie digne d’une autre époque, pouvait intervenir 72 heures seulement après la grand-messe des chefs d’Etat français et africains. Il s’agit là d’un pied de nez fait  à toutes ces têtes couronnées du continent, qui ont fait le déplacement de Bamako et qui, à l’occasion, avaient pris une batterie de mesures pour lutter contre le terrorisme. Sans doute François Hollande doit-il aussi être mal à l’aise dans sa peau ; lui qui, dressant son bilan après l’intervention militaire française au Mali depuis 2013, se félicitait des grandes avancées qui ont été enregistrées en matière de lutte contre le phénomène djihadiste au pays de Soundjata Keïta. Son ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, ne dit pas autre chose quand il parle d’un « attentat majeur avec une valeur symbolique forte» ; ce d’autant qu’à Gao, se trouve près d’un millier de soldats français.

L’heure n’est plus aux beaux  discours

En tout cas, ce drame d’une ampleur jamais égalée, est la preuve que le Mali est loin d’être stable et sécurisé. Car, quand ce ne sont pas des restaurants qui sont attaqués, ce sont des soldats qui sautent sur des mines  ou des commandos invisibles qui sèment la désolation dans les camps militaires. Si fait que la mort est devenue la chose la mieux partagée sur les rives du fleuve Djoliba. On se rappelle encore  comme si c’était hier, l’attaque de Nampala en mi-juillet 2016, qui avait laissé une quinzaine de soldats sur le carreau. Franchement, il y a lieu de mettre maintenant un terme à cette spirale de violence devenue trop endémique. Car, pas plus tard que le 16 décembre 2016, le Burkina Faso a été victime d’une attaque similaire. Douze militaires y avaient péri, sans compter les nombreux blessés. Cela dit, on a la fâcheuse impression que les dirigeants africains passent le gros de leur temps à adopter de belles résolutions alors que les djihadistes, eux, agissent sur le terrain. C’est le lieu donc d’en appeler à leurs responsabilités. Certes, il n’y a pas de risque zéro dans une guerre asymétrique, mais l’heure n’est plus aux beaux  discours. Il faut plutôt passer à l’action, si l’on veut venir à bout de cette araignée vénimeuse qui est en train de tisser sa toile sur la sphère mondiale.

B.O


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