HomeOmbre et lumièreATTAQUES TERRORISTES AU BURKINA : Une vie après la retraite

ATTAQUES TERRORISTES AU BURKINA : Une vie après la retraite


Dans l’Afrique traditionnelle de nos ancêtres, le mot retraite n’existait point dans notre vocabulaire courant. D’une personne à une autre, selon son âge on s’occupait. La femme dès sa première calebasse d’eau à la rivière au filage du coton à l’âge avancée dans l’ombre de sa case. L’homme, à l’aube de son existence avec son premier coup de dabas au champ au tressage de corde sous la fraicheur de son hangar. Dès l’aube de son existence au crépuscule de son temps terrestre, on s’occupait selon sa force.

Le temps change, la manière de vivre des hommes aussi.

De nos jours au pays des Hommes intègres, pour ceux ou celles ayant eu la chance de vivre longtemps et de travailler dans l’Administration publique, privée ou dans une structure légale  organisée, sonne à l’aube de la soixante le mot « retraite ».

Une période attendue avec joie et bonheur pour certains. Une période redoutée et crainte par d’autres. Si pour les uns le temps de la retraite est un bonus donné à l’Homme par la modernité pour profiter de la prolongation de manière agréable sans pesanteur professionnel, pour d’autres c’est tout simplement le dernier pas fatidique vers le néant du mystère. D’un angle à un autre le mot « retraite »  sonne différemment.

Aujourd’hui dans la nouvelle société africaine, il est très fréquent de voir devant une concession un homme ou une femme du troisième âge sur une chaise regardant dans le vide. La mosquée, l’église, le temple, le kiosque de Pmu, le cabaret ou les bars tels sont les adresses souvent fréquentées par nos chers retraités aux pays des Hommes intègres. S’ennuyant fermement. Permettez notre incursion, mais nous sommes tentés de nous dire :

Et si la retraite était autre chose que l’heure avant l’heure.

Et si la retraite était une nouvelle vie. Une nouvelle vie heureuse et épanouie  avec de nouvelles activités sans pesanteur et contrainte de l’organisme souvent éprouvé. L’histoire de la mère d’une chère amie me toucha. Jeune retraitée, choriste par passion dans son église depuis sa jeunesse,  dès sa retraite elle se lança dans la chanson par la sortie d’un album.  Quel courage ! Pour se faire plaisir et s’occuper. Dit-elle avec le sourire.

Et ce n’est pas tout. Elle vient d’être invitée pour une tournée religieuse à travers l’Afrique. Et pourquoi pas demain à travers monde ?

Un voisin retraité est maintenant un paisible paysan-éleveur qui se donne du plaisir et des sous dans sa nouvelle vie.  Des retraités actifs et souriants, voilà ce qui donne du plaisir à la jeunesse et inspire à une vie de travail. Bien portants, épargnés par le fardeau d’une maladie lié à l’âge, et si nos retraités pouvaient modestement s’investir dans une association pour meubler leur temps, dans une école pour les tout-petits, dans une bibliothèque, dans la décoration ou la peinture, dans une radio…  pour éviter de se ronger les pouces dans une longue chaise… bref  vivre simplement sa nouvelle vie sans ennuis.

Seulement comme le disait mon oncle quand adolescent le samedi matin nous nous inquiétions pour la soirée, il nous disait avec le sourire :

Mes enfants, le samedi soir se prépare dès le lundi. Pas le samedi matin.

Comme quoi, une vie après la retraite se prépare pendant le travail, dans sa jeunesse, loin du premier jour de sa retraite. 

A force d’attendre le bus à l’arrêt, il finit toujours par se présenter.

 

Ousséni Nikiema 70-13-25-96

lescontesdedunia@yahoo


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