HomeLe fait du jourBEDOUMA ALAIN YODA, MEMBRE DU BUREAU POLITIQUE NATIONAL DU CDP:« Pourquoi vouloir nous imposer un candidat alors que notre parti fait confiance au président Blaise Compaoré ? »

BEDOUMA ALAIN YODA, MEMBRE DU BUREAU POLITIQUE NATIONAL DU CDP:« Pourquoi vouloir nous imposer un candidat alors que notre parti fait confiance au président Blaise Compaoré ? »


Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) organise le samedi 21 juin 2014, un meeting au stade du 4-Août à Ouagadougou. En prélude à cet évènement, nous avons échangé, le jeudi 19 juin 2014, avec le secrétaire exécutif adjoint chargé des relations avec les formations politiques dudit parti. Dans l’interview qu’il nous a accordée, Bédouma Alain Yoda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a donné l’assurance aux militants que « toutes les mesures de sécurité sont prises pour la bonne tenue du rassemblement au stade du 4- Août, qui sera gigantesque ». D’autres questions liées à la situation socio-politique nationale dont le référendum, la mort du juge Salifou Nébié ainsi que les relations avec les anciens camarades ayant créé le MPP, ont été abordées au cours de l’entretien.

 

« Le Pays » : Le 21 juin, le  CDP organisera son 2e meeting au stade du 4-Août. Comment se déroulent actuellement les préparatifs ?

Bédouma Alain Yoda : Selon le comité d’organisation que le parti a mis en place et qui comprend 11 sous- commissions, les choses se déroulent normalement. D’ailleurs, comme vous le savez, nous disposons d’une expertise avérée dans ce genre de manifestations et toutes nos structures du Kadiogo sont mises à contribution. Nos militants sont tous mobilisés et nous sommes confiants quant à la réussite du meeting du 21 juin prochain comme d’ailleurs toutes les autres fois.

Au stade Wobi de Bobo, vous aviez réussi la mobilisation recto-verso dont parlait Salia Sanou. Qu’en sera-t-il pour le meeting de samedi prochain ?        

  

Je vous rappelle que le meeting de Bobo-Dioulasso était organisé par les partis du Front républicain. La grande réussite de la mobilisation est à mettre à l’actif de tous les partis du Front. A César donc ce qui est à César, même si je peux dire que notre parti, le CDP, a joué sa partition de manière exemplaire.

Quels sont les invités de marque attendus, et quel sera le message fort qui sera lancé lors de ce meeting ?                                                                                

Bien qu’il s’agisse d’un meeting organisé uniquement par le CDP, les premiers responsables des partis partenaires (partis membres du Front républicain, partis de la majorité non membres du Front républicain) sont invités. Quant au message fort qui sera lancé, vous le saurez en venant couvrir l’événement. Je pense que vous comprenez fort bien que la primeur dudit message doit être réservée à nos nombreux militants.

Au cours de son conseil national, votre parti a pris la décision d’organiser un référendum pour modifier l’article 37 de la Constitution. Il s’en est suivi des tournées d’explication dans les régions du pays. Quel est le bilan que vous faites ?      

Le parti, lors de son conseil national, n’a pas pris la décision d’organiser un référendum pour modifier l’article 37 parce que tout simplement, il n’est pas habilité à organiser un référendum. Par contre, dans un appel, le parti a demandé au président du Faso « d’user de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer le corps électoral pour un scrutin référendaire relatif à la révision de l’article 37 ». Vous saisissez, j’en suis sûr, toute la différence. Vous aurez constaté aussi que cet appel n’est que la mise en œuvre des décisions de notre historique congrès de 2009,  lorsque M. Roch Marc Christian Kaboré présidait le CDP, congrès qui nous avait instruits de travailler à la révision de l’article 37 car, dans sa formulation actuelle, les dispositions de cet article sont antidémocratiques. C’est ce que notre président de l’époque professait, et nous sommes convaincus que cela est toujours d’actualité. Quant aux sorties que nous avons organisées à travers tout le pays, elles ont reçu un accueil très enthousiaste et très populaire. Ces sorties avaient, certes, permis d’expliquer aux millions de militants et de sympathisants de notre parti, les grandes conclusions de la session du conseil national, mais ces sorties entraient dans le cadre normal de notre programme d’activités adopté par la direction politique nationale du CDP.

Est-ce que votre message a été favorablement accueilli par les populations ?                                                                                                      

Il me semble avoir répondu à votre question. Mais comme vous insistez, laissez-moi vous répéter que nous avons fait 370 délégations qui se sont rendues dans les 370 communes du Burkina Faso. Les populations et nos structures géographiques ainsi que nos organisations de femmes, de jeunes et des anciens, de même que toutes nos personnes ressources nous ont réservé non seulement un accueil favorable, mais mieux, une adhésion totale et déterminée en attendant les mots d’ordre qui viendront de la direction politique nationale pour les prochains combats politiques à venir.

Pourquoi tenez-vous coûte que coûte à vouloir modifier la Constitution alors que vous avez la possibilité de désigner un candidat autre que le président Blaise Compaoré pour la présidentielle de 2015 ?

Pourquoi vouloir nous imposer un candidat alors que notre parti fait totalement confiance au président Blaise Compaoré ?  Pourquoi vouloir décider à la place des militants du CDP ce qui est bon pour le CDP ? Pourquoi ne pas demander à ceux qui ont décidé que le peuple souverain du Burkina aura pour président en 2015, un homme qu’ils ont choisi à la place du peuple, les dispositions sur lesquelles ils se fondent ? Pourquoi les dispositions constitutionnelles modifiées et favorables à l’opposition ne sont pas critiquées ? Pourquoi ne demande-t-on pas à ceux-là qui proclament parler au nom du peuple les raisons pour lesquelles ils refusent que l’on consulte ce peuple ou ses représentants? Pourquoi veut-on refuser à une formation politique qui est majoritaire le droit de faire des propositions et de demander l’arbitrage du souverain suprême, quand il n’y a pas de consensus national?  Pourquoi des personnes qui se disent démocrates, refusent-elles que les règles de la démocratie s’appliquent?  Pourquoi ne relève-t-on pas la contre-productivité du NON perpétuel à tout ? Il est bon de redire avec force que les dispositions de l’article 37 n’entrant pas dans le cadre des dispositions constitutionnelles verrouillées, rien, absolument rien ne s’oppose à cette modification comme, du reste, les sept précédentes révisions de notre Loi fondamentale.

Le 31 mai dernier, l’opposition politique a lancé une vaste campagne contre le référendum. Comment jugez-vous cette démarche ? 

Absurde… Mais c’est son droit tant que cela reste dans le cadre de la légalité et ne constitue pas une menace à l’ordre public.

Vu les oppositions que suscite la modification de l’article 37 au sein de la classe politique, de l’opinion publique et même dans le camp des religieux, la tenue d’un référendum est-elle toujours opportune ?

Justement, ces controverses, tout à fait compréhensibles dans un Etat de droit démocratique, justifient l’arbitrage du peuple ou de ses représentants.

La question du référendum a été soulevée comme l’un des motifs ayant entraîné le départ des ténors de votre parti, notamment Roch, Salif et Simon. Comment se porte le CDP après les démissions en cascade enregistrées dans ses rangs ?

Le CDP se porte bien dans un contexte de recomposition de l’échiquier politique national en vue des élections de 2015. Je vous ai expliqué que les décisions du CDP sur la question de l’article 37 avaient été prises quand ceux que vous appelez « ténors » dirigeaient le CDP. La vraie raison de leur départ du CDP est, par conséquent, évidente. Cela étant, je vous assure que notre parti semble plus cohérent car les clans et les intrigues qu’ils occasionnaient sont, pour le moment, circonscrits. Ce qui ne semble pas être le cas partout, même chez ceux qui viennent de naître. D’ailleurs, les mouvements de va-et-vient des « militants » ne semblent pas concerner que le CDP.

A l’époque, vous aviez dit que la vague de démissions au sein du CDP, débutée en janvier, était un non-événement. Est-ce qu’aujourd’hui, leur départ n’a pas laissé des traces de fragilisation du parti ?

Franchement, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas  entendre… Notre parti a expliqué à plusieurs reprises ce qu’il entendait par « non-événement », c’est-à-dire notre non-surprise de ces départs. Maintenant, le CDP ne peut pas empêcher certains cercles de s’accrocher à ce terme et de lui donner la signification qu’ils désirent. Personne ne peut affirmer qu’un départ d’un parti n’est pas une perte pour ce parti. Mais lorsque ce départ favorise une plus grande cohésion, l’action ne peut qu’être plus percutante. Voyez la création du Front républicain ; voyez le renouvellement des structures du parti ; examinez la tenue de la 1re session du conseil national du parti et les décisions courageuses prises dans la cohésion ; analysez les messages lors des sorties dans les 370 communes du pays et les accueils enthousiastes des militants constatés ; suivez la participation massive des membres du Bureau politique national aux différentes sessions avec des prises de position responsables grâce à la libération de la parole ; revoyez les meetings spontanés dans les différentes régions et provinces du pays ; considérez la présence massive des personnes ressources que compte le pays à nos manifestations… Pour un parti de la taille du CDP, nous n’avons pas à nous plaindre particulièrement.

Vos anciens camarades ont créé le MPP et réussissent à mobiliser des foules lors de leurs meetings.

C’est normal… Grâce au CDP, ils se sont fait connaître et mettent apparemment beaucoup de moyens pour réunir ces « foules ». Mais attendons les élections pour juger de la représentativité des uns et des autres. Notre conviction est que notre implantation et notre cohésion feront la différence, en plus du fait que nous sommes adossés à du solide.

Quelles sont vos relations avec eux après l’échec de la médiation du président ivoirien, et aussi après le retrait de leurs passeports diplomatiques ?

 

Nous faisons la politique, pas la guerre. Nous respectons tout le monde surtout que nous avons, avec certains, des relations anciennes. Les questions administratives ne sont pas des questions politiques et nous ne nous en mêlons pas. Nous sommes prêts à parler à tout le monde et nous n’avons jamais posé de conditions avant d’engager un dialogue.

Le 13 juin dernier, le journal Jeune Afrique publiait dans ses colonnes une copie du rapport de l’autopsie sur la mort de Salifou Nébié. Le résultat indique que le juge est mort suite à un accident de la route ? Qu’en dites-vous ?

Je voudrais renouveler mes sincères condoléances à la grande famille Nébié et particulièrement à son épouse et à ses enfants. J’avais d’excellents rapports avec Nébié qui était un camarade d’agréable compagnie avec lequel, sa femme, mes enfants et moi-même avons déjeuné il y a à peine trois mois, en plaisantant pendant tout le repas comme toujours. Son tragique décès nous a beaucoup bouleversés… À présent, que voulez-vous que je dise des conclusions du médecin légiste ? Je ne suis ni médecin, ni gendarme, ni juge… Je pense qu’on devrait laisser faire tous les experts impliqués dans cette tragédie en les encourageant à faire tout leur possible afin que  sa famille, ses collègues, ses camarades et ses amis et connaissances puissent être éclairés sur les circonstances de son décès…

Lors des obsèques du juge Nébié le 9 juin dernier, de nombreux citoyens ont élevé la voix pour dénoncer un crime politique. Peut-on exclure une piste politique dans cette affaire, au regard du contexte actuel ?

Je n’émets aucune hypothèse, tant le sujet est grave et je pense que des profanes comme moi devraient se taire et attendre les résultats des diverses enquêtes en cours, dont je souhaite le dénouement le plus rapidement possible.

Quel message avez-vous à lancer à l’endroit de vos militants à la veille du meeting du 21 juin ?

Je dis aux militants CDP de sortir nombreux pour entendre le message fort qui leur sera délivré par leur parti en vue des échéances à venir. Je leur donne l’assurance que toutes les mesures de sécurité sont prises pour la bonne tenue de ce rassemblement qui sera gigantesque et qu’ils ne doivent pas se faire raconter. Le CDP prévient qu’aucune perturbation ne sera tolérée, et que le service d’ordre est organisé pour neutraliser tout perturbateur de ce rassemblement que notre parti veut républicain et pacifique.

Interview réalisée par Saïdou ZOROME

 


Comments
  • Personne ne veut vous imposer un candidat.Je suis pret a vous supporter si vous etes candidat du CDP.
    Blaise pas question la constitution l’en interdit:il ne peut plus se presenter.
    Je suggere que vous soyez candidat au nom de notre parti majoritaire.Battons nous pour que cela se realise etvous verrez que le GRAND CDP TRIOMPHERA.

    9 septembre 2014

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