HomeA la uneCRISE MILITAIRE EN RCI : Les mutins persistent et signent

CRISE MILITAIRE EN RCI : Les mutins persistent et signent


Pas d’état de grâce pour le nouveau gouvernement ivoirien dirigé par Amadou Gon Coulibaly. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, à peine a-t-il été mis en place qu’il va devoir gérer la crise militaire née de la mutinerie de Bouaké qui avait fini par gagner les autres garnisons du pays. En effet, pas plus tard que dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 janvier 2017, soit le jour même de l’annonce de la composition de la nouvelle équipe gouvernementale, de nouveaux tirs ont été entendus à Bouaké. Ces tirs surviennent à la veille de la visite du ministre de la Défense, Alain Richard Donwahi, qui devrait préciser les contours des engagements pris par le gouvernement pour mettre un terme à la crise. Car, rappelons-le, un accord a été trouvé la semaine dernière entre le ministre et les soldats mutins qui réclament, entre autres, le paiement des primes, des augmentations de solde et une promotion plus rapide entre les grades ainsi que des logements. « Nous attendons notre argent demain. Ce qui compte, c’est l’argent », pestait un mutin qui mettait ainsi en garde les autorités ivoiriennes contre toute manœuvre dilatoire. Or, le président Alassane Dramane Ouattara s’était lui-même personnellement impliqué, allant, dans la foulée, jusqu’à changer toute la chaîne du commandement de l’armée, de la gendarmerie et de la police. On mange ça aussi ?

ADO est dos au mur

C’est sans doute la question que ne manqueront pas de se poser les soldats mutins dont les revendications sont pour la plupart d’ordre matériel. Du reste, ces revendications marquent le retour d’un problème récurrent dans un pays qui sort à peine de dix ans de rébellion dont Bouaké était la capitale. C’est dire qu’il y a urgence à agir. C’est le contexte national et sous-régional marqué par la montée du péril djihadiste qui l’exige, ce d’autant plus que le Nord où ont lieu ces mutineries à répétition, fait frontière avec le Mali, connu pour être un pays fournisseur de terroristes de tous poils qui peuvent en profiter pour frapper là où on les attend le moins. Et Dieu seul sait s’ils en sont capables ; eux qui, avec la maestria qu’on leur connaît, savent déjouer tous les dispositifs sécuritaires mis en place pour atteindre leurs cibles. Il ne faut donc pas en rajouter à la psychose des populations dont certaines avaient commencé à faire leur baluchon, redoutant une nouvelle escalade de la violence. Par cars et wagons entiers, ils sont nombreux les Ivoiriens qui ont migré vers le Burkina voisin, attendant de voir la suite qui sera donnée aux préoccupations des militaires. La journée de ce vendredi 13 janvier s’annonce donc très décisive ; les soldats ne voulant plus se laisser conter fleurette. ADO est donc dos au mur. Saura-t-il se tirer d’affaire ? La suite nous le dira. Mais tout compte fait, il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même. Car maintes fois annoncée, la réforme de l’armée qui s’avérait des plus urgentes à l’issue de la crise, semblait devenue un souci mineur, si fait qu’elle s’apparentait à un véritable serpent de mer. Maintenant que les choses ont commencé à péricliter, comment va-t-il s’y prendre s’il survit à cette tempête ? On attend de voir.

B.O


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