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FESPACO 2019 : L’heure du bilan


Les lampions se sont éteints sur la 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) depuis le 2 mars. Je ne vais plus revenir sur certains aspects liés à l’organisation, qui ont fait les choux gras des réseaux sociaux. Je vais seulement me contenter d’en dresser le bilan et de dégager des perspectives pour mon pays. Parlant de bilan, je fais le constat que la moisson n’a pas été bonne pour les cinéastes burkinabè. Car depuis 1997 où Buud Yaam de Idrissa Ouédraogo avait obtenu l’Etalon d’or de Yennenga, on peut dire que les FESPACO se suivent et se ressemblent pour les cinéastes burkinabè. Certes, je reconnais que le Burkina n’a pas démérité puisqu’il a raflé six prix officiels à l’édition écoulée. Mais je dois dire que, personnellement, j’en attendais plus. Surtout que le gouvernement, une fois n’est pas coutume, avait accepté de cracher au bassinet pour accompagner les cinéastes. Si ma mémoire est bonne, je crois que c’est la bagatelle d’un milliard de F CFA qui a été débloquée pour la circonstance. Et pour bénéficier d’un appui financier, il fallait soumettre un projet convaincant. C’est ce que certains cinéastes ont fait et ils ont bénéficié d’un accompagnement. Seulement, ce que je regrette, c’est que j’ai l’impression qu’au Burkina Faso, l’on ne prend pas les choses au sérieux. Je le dis parce que je fais le constat que là où les autres ont mis quatre voire cinq ans pour se préparer, bien des cinéastes burkinabè y ont mis un, deux, trois ou six mois maximum pour le faire. Si fait que je me demande si certains n’ont pas pris l’argent pour faire autre chose. Mais comme au Burkina, les contrôles et les audits n’engagent que ceux qui y croient, ils sont convaincus qu’il n’y aura rien en face, pour parler dans le jargon propre à mes amis ivoiriens.

C’est à force d’innovations que l’on pourra faire du FESPACO un festival unique en son genre

En tout cas, je suis sûr que certains vont construire des villas ou des châteaux au lendemain du FESPACO, tant ils ont emmagasiné des sous « bêtes ». Pouvait-il en être autrement ? Assurément, non ! Car il faut être fou comme moi pour ne pas tremper ses mains dans le cambouis comme on aime à le dire, surtout lorsqu’on sait qu’on n’encourt aucun risque. Ainsi va le Burkina de Roch où l’honnêteté passe pour être désormais un délit. La pratique existait sous le défunt régime de Blaise Compaoré, mais elle semble avoir pris ses lettres de noblesse sous le régime de Roch. Cela dit, je reviens sur l’organisation du FESPACO pour émettre un vœu. Etant donné que par moments, on voyait de longues files d’attente devant les salles de ciné, je souhaite qu’à l’avenir, on multiplie les points de vente des tickets donnant accès auxdites salles. Cela permettra de réduire les affluences et facilitera la tâche aux cinéphiles dont certains, las souvent d’attendre, finissent par se laisser emporter par le découragement. Ce que je demande ici, n’a rien d’impossible pour peu qu’on y mette une dose de bonne volonté. Car c’est à force d’innovations que l’on pourra faire du FESPACO, un festival unique en son genre mais qui, on le sait, est de plus en plus concurrencé sur le plan continental et mondial. Quant aux cinéastes burkinabè, je les invite à se mettre à l’œuvre pour qu’à la prochaine édition, l’Etalon d’or de Yennenga reste au pays. Ce n’est pas impossible.

« Le Fou »


Comments
  • Merci Le fou. C’est une belle analyse. Le cinéma burkinabé, pout aller de l’avant a besoin d’un accompagnement rigoureux (pas seulement financier) mais en suivant de près les réalisateurs tout en leur faisant des suggestions pour aller dans le bon sens. Car le FESPACO n’a désormais besoin que des meilleurs. Félicitations au jeune réalisateur rwandais.

    16 mars 2019

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