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FIN DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE AU TOGO  


C’est ce 20 février au soir, que s’achève la campagne pour la présidentielle du 22 février 2020.  Sont en lice, sept candidats qui, deux semaines durant, sont allés par monts et par vaux pour conquérir l’électorat à leur cause. Quel bilan tirer de cette campagne de chasse aux électeurs ?  Pour en avoir vu pire, par le passé, l’on peut dire que, ce coup-ci, le virage a été plutôt bien négocié dans l’ensemble.  La pêche aux voix s’est déroulée dans un climat globalement apaisé, même s’il faut regretter quelques incidents autour de meetings de l’Opposition. Ces perturbations, Dieu soit loué, n’ont pas occasionné de pertes en vies humaines. Reste que c’est une ombre au tableau, à laquelle il faut ajouter, hélas, l’absence décriée du financement public pour les partis, dans le cadre de ladite campagne.   Un sérieux handicap, s’il en est, qui aura contraint l’Opposition à revoir à la baisse, ses ambitions de campagne. Perçu par d’aucuns, comme une manœuvre de plus, un coup bas supplémentaire du pouvoir togolais destiné à parvenir à ses fins, ce grave manquement n’honore pas le pouvoir togolais censé veiller au bon déroulement du processus électoral.  Cela dit, maintenant que les regards sont tournés vers le scrutin, le moins que l’on puisse souligner, c’est que le plus dur reste à réaliser ; à commencer par le défi de la mobilisation. Blasés par des consultations électorales toujours sans suspense dans un pays où l’alternance relève quasiment du totem, les Togolais se rueront-ils devant les bureaux de vote le 22 février prochain ?  Et si le pari de la mobilisation était tenu, quelle garantie y aurait-il que les voix des électeurs critiques vis-à-vis du pouvoir, comptent vraiment face à un président incapable de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir et qui semble prêt à tout pour s’accrocher à son trône ?  Comment convaincre tous ces indécis, qu’ils n’auront plus jamais affaire à ces scènes ubuesques où des urnes ont été nuitamment emportées dans des circonscriptions électorales, parce qu’elles étaient hostiles au pouvoir en place ?

 

Le Togo peut et doit mieux faire

 

Bref, en terme de transparence électorale, le Togo qui passe pour être le trou noir de la démocratie dans la sous-région, est encore loin du compte.  En sus du défi de la transparence, l’autre challenge à relever, pour autant que le pouvoir togolais veuille « grandir » sur le plan démocratique, c’est celui de l’indépendance des institutions qui devraient se montrer plutôt fortes.  Taxées d’être à la solde des tenants du pouvoir, celles-ci n’ont jamais posé d’actes de nature à apporter la preuve du contraire. En somme, tant qu’il restera « fort », Faure peut être assuré de disposer de son pays à sa guise ; de se porter candidat à sa succession aussi longtemps qu’il le voudra ou plutôt jusqu’à son dernier souffle comme le lui autorise, du reste, la Constitution longtemps taillée à la mesure de la boulimie du pouvoir des Gnassingbé.   Certes, l’on ne saurait passer sous silence l’avancée notable intervenue dans le mode de scrutin qui passe à deux tours. Mais cela ne suffit  pas à faire du Togo, une démocratie.  Il peut et doit mieux faire. Il y va non seulement de la responsabilité du pouvoir en place, mais également de celle de l’Opposition qui ne semble pas avoir pris toute la mesure du chemin à parcourir pour provoquer l’alternance dans les urnes. Minée par ses querelles d’ego et toujours incapable de s’unir pour venir à bout des décennies de règne de la famille Gnassingbé, ne continue-t-elle pas à étaler ses divergences sur la place publique ?  En tous les cas, dans l’immédiat, ce qu’elle a de mieux à faire, c’est de rester vigilante au cours des prochaines heures.  Tout au long du scrutin, les opposants à Faure Gnassingbé doivent se donner tous les moyens en leur possession, pour déployer leurs représentants dans tous les bureaux de vote. Mais bien plus, Jean-Pierre Fabre et compagnie doivent s’entourer de précautions pour compiler les résultats en temps réel pour se prémunir contre d’éventuelles fraudes.    C’est d’autant plus un impératif que l’Eglise catholique dont la voix compte en terme de crédibilité, a été gentiment priée de s’occuper plutôt de ses fidèles.

 

« Le Pays »

 


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