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MISE EN PLACE DU BUREAU CVD DE SOUBAKANIEDOUGOU


La mise en place du bureau du Comité villageois de développement (CVD) du village de Soubakaniédougou est source de tension dans ladite localité. Cette tâche qui s’est jouée d’un tour de bras sous d’autres cieux, fait couler beaucoup d’encre et de salive à Totanélé, du nom authentique du village, tant elle ne se passe pas sans couac. En effet, si depuis 2017 les 13 autres villages rattachés à la commune ont pu mettre leurs structures en place, Soubakaniédougou-centre peine à se doter d’un bureau CVD. Les jeunes du village imputent les raisons de ce blocage à l’édile qui, selon eux, serait à la manœuvre depuis 2017 pour placer un candidat acquis à sa cause.

Pour la 4e fois consécutive, le maire de Soubakaniédougou a convoqué une assemblée générale, le 9 mai 2019, dans l’optique de mettre en place le bureau CVD dudit village. Tout comme les fois passées, cette 4e convocation se terminera en queue de poisson, car les différents candidats et leurs soutiens respectifs videront la salle avant la fin de la rencontre. Les jeunes du village ont constitué une délégation qui a rencontré tour à tour le préfet de Soubaniédougou et le haut-commissaire de la Comoé pour évoquer la désignation du bureau. La rencontre avec le haut-commissaire, selon leurs dires, a eu lieu le 10 mai 2019 à Banfora. A ces deux personnalités, les jeunes disent avoir expliqué la situation qui prévaut à Soubakaniédougou. « Nous sommes très préoccupés et nous ne voulons plus entendre dire que Soubakaniédougou s’est négativement illustré sur quelque plan que ce soit », disent les jeunes en faisant référence au drame de Nafona (ce village est rattaché à Ola commune de Soubakaniédougou) où deux officiers de police ont malheureusement trouvé la mort le 12 janvier 2019. De retour à Soubakaniédougou, la délégation qui est allée rencontrer le haut-commissaire, a choisi la date du 13 mai 2019 pour rendre compte au reste de la population. Présent à cette rencontre, Siessan Abdoulaye Héma qui passe, dit-on, pour être le candidat populaire des jeunes, explique que pour cette 4e tentative de mise en place du bureau du CVD, le maire n’a invité que 3 personnes par quartier, à savoir les délégués qui devaient se faire accompagner de deux personnes. Parmi ce monde qui devrait constituer le collège électoral, confie le candidat Siessan Abdoulaye Héma, certains auraient été reçus par le maire dans son bureau peu avant le début du vote. Dans la salle, poursuit-il, il y avait 38 votants. « Lorsque nous sommes passés au vote, j’ai recueilli 20 voix. Naturellement, mon adversaire ne devrait avoir que 18 voix. Mais contre toute attente, le maire demande à l’accesseur de le comptabiliser lui et son 2e adjoint parmi ceux qui ont voté pour Amidou Coulibaly. Pourtant, le 2e adjoint au maire habite le village de Gouèra », s’est-il plaint. Lui et ses camarades sont allés rendre compte au haut-commissaire tout en lui demandant de s’intéresser à la question.  De son côté, le président départemental des jeunes de Soubakaniédougou, Talmon Sékou Soulama, se demande pourquoi le maire « s’obstine » à vouloir faire passer Amidou Coulibaly. La coordonnatrice communale des femmes, Awa Ouattara, était également à cette rencontre de restitution. Elle avoue avoir été frustrée par le maire car, celui-ci lui a fait parvenir un courrier lui demandant de faire venir deux femmes qui prendraient part à la mise en place du bureau CVD. Mais à sa grande surprise, l’une d’elles a été refoulée de la salle de rencontre et le maire, a précisé Awa Ouattara, l’a remplacée par une autre femme de son choix. « Nous demandons que l’administration centrale prenne sur elle la responsabilité d’organiser le vote, car nous n’avons plus confiance au maire. Il a montré qu’il a un parti pris. Si les élections sont transparentes et que son candidat gagne, nous le reconnaîtrons. Mais là, nous voyons qu’il y a une tentative de passer en force du maire », a indiqué l’un des plaignants.  Le maire, Drissa Héma, que nous avons joint au téléphone, puisqu’il se trouve en fonction à Gaoua, estime que ce sont de fausses prétentions qu’on lui attribue. Il a expliqué ceci : « J’avais décidé de ne pas me prononcer sur la question mais ce que je puis dire, c’est que même ceux qui s’agitent actuellement, sont venus me demander si j’avais un candidat pour la présidence du CVD. Je leur ai dit que nous sommes tous de Soubakaniédougou et que je n’avais pas de préférence. J’ai même ajouté que tout candidat est mon candidat, s’ils veulent. Mais quand manifestement, quelqu’un veut vous accabler, il trouvera toujours que vous agissez mal quelque part ». Et de conclure : « Ces gens m’ont accusé de corruption mais où vais-je trouver de l’argent pour cela ? Par ces temps de jeûne musulman, j’aurait pu faire autre chose avec », a expliqué le maire. Pour ce qui est de la conduite du renouvellement par l’administration centrale, souhaitée désormais par le groupe de jeunes, le maire estime que « c’est parce que ceux-ci méconnaissent les textes de la décentralisation, qu’ils ont soumis une telle doléance au haut-commissaire ».

Mamoudou TRAORE
(Correspondant)

 


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